Avec Aqualung, Jethro Tull sort son premier véritable disque de Rock-Folk-Hard-Progressif. Mais n’est-ce pas une des principales caractéristiques du Rock Progressif que de mélanger les genres ?
Au même titre qu’ELP, Jethro Tull fait partie des groupes dont la musique a tendance à mal vieillir. Pourtant Aqualung s’écoute fort bien. On y retrouve des morceaux acoustiques proches de Cat Stevens ou de Led Zeppelin III (Cheap Day Return, Mother Goose…) et d’autres plus énergiques (Aqualung, Cross Eyed Mary, Locomotive Breath…).
La principale particularité de Jethro Tull vient essentiellement de Ian Anderson qui intègre une flûte comme instrument soliste. Le son très convenable pour l'époque (1971) permet d'apprécier cet album à sa juste valeur. On peut toutefois reprocher à ce Folk-Progressif le manque de lyrisme qui fera défaut au groupe durant toute sa carrière. Pourtant, les ambiances hétéroclites qui parsèment l'oeuvre lui donnent un ton léger et agréable.
La flûte virevoletante et la guitare agressive maintiennent un équilibre harmonieux et inspiré qu'on ne retrouvera que rarement par la suite.
La force de Jethro Tull provient essentiellement de son originalité. Grâce à l'inspiration qui transparaît dans Aqualung, cet album demeure l'une de ses oeuvres les plus abouties. Les belles mélodies sauront certainement convaincre les auditeurs les plus récalcitrants.