Seulement un an après la déferlante "Appetite for Destruction", les Guns’N’Roses effectuent un retour dans les bacs, certainement très enthousiasmés par l’engouement planétaire qu’a su provoquer leur premier album. Pour l’anecdote, le single "Sweet Child O' Mine" plafonne à la quatrième place du Billboard en 1988, date de la sortie mondiale de "Lies".
Le groupe des mauvais garçons surfe donc sur une énorme vague et "Lies", bien que qualifié de nouvel album, n’est en en fait pas totalement un. Quelques explications s’imposent donc pour commenter cette nouvelle galette des Guns. En effet, les quatre premiers titres enregistrés en live datent de 1986, année de la distribution très confidentielle du maxi 45 tours "Live ?!*@ Like A suicide", qui à l’époque, comportait une marque de fabrique assez unique. Les deux faces de ce maxi étaient rigoureusement identiques (l’esprit rebelle et Rock’n’Roll en quelque sorte…). D’autant plus que deux reprises alimentent ces quatre titres. Mais bon, des compositions telles que "Reckless Life" ou "Move To The City", avec ses cuivres "roots" démontrent clairement l’éclatant potentiel live de Guns’N’Roses. Ces deux compostions débordent de groove et d’énergie.
Quant aux reprises, elles réhabilitent deux excellents groupes dont les influences sont indéniables sur la musique des Guns. Avec un "Nice Boys" endiablé qui résonne comme un véritable hommage à Rose Tattoo et un "Mama Kin" particulièrement survolté et qui n’a rien à envier à l’interprétation d’Aerosmith, également un groupe influent et cher aux Gunners.
Les quatre titres suivants ont été écrits et enregistrés en 1988. Mais c’est là où on les attend le moins que ces cinq musiciens surprennent et parviennent néanmoins à convaincre. Il s’agit bien sûr du terrain acoustique et tranquille, totalement maîtrisé sur cette très réussie ballade qu’est "Patience". Les atouts mis en exergues sur les titres hard se retrouvent complètement en phase sur ces plages nettement plus calmes mais cependant très agréables à écouter. Une nouvelle reprise ("Your’re Crazy") issue du premier album est également au programme mais en version beaucoup plus planante. Quant au titre "One In A Million", ses paroles axées sur le racisme et la haine de l’autre ont suscité pas mal de controverses autour de W. Axl Rose.
Au final, cet album d’une trentaine de minutes reste intéressant à posséder pour les fans de Guns’N’Roses car son écoute intégrale conforte le succès d’ un " Appettite For Destruction" alors en plein dans les tourbillons et les feux de la gloire. Même si "Lies" n’a pas connu un tel succès en terme de vente (quand même les dix millions d’exemplaires vendus furent atteints), il a permis à beaucoup de fans du groupe de découvrir ces excellents musiciens sur un terrain qu’ils contrôlent entièrement, la scène. Et il faut bien reconnaître que les quatre premiers titres donnent tout particulièrement envie d’apprécier en live l'ensemble des qualités de cette jeune formation pourtant déjà légendaire.