THEY GRIEVE

(CANADA)

TO WHICH I BORE WITNESS

(2022)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

DOOM

TAGS:
Mélancolique
"Premier Golgotha que dresse They Grieve, "To Which I Bore Witness" hybride la souffrance rageuse du post metal à la détresse tragique du doom pour un résultat superbe de pénitence et de beauté contrite."
CHILDERIC THOR (07.03.2023)  
4/5
(0) Avis (0) commentaire(s) Coup de pouce
Un premier petit signe de vie en 2016 et puis plus rien. Il aura fallu presque sept ans pour voir finalement They Grieve accoucher d'un véritable album longue durée. Le groupe se réduit à un duo, bâti par deux anciens membres du défunt Alaskan. Post metal et sludge atmosphérique définissent l'identité d'un projet qui en égrène tous les invariants habituels : désespoir poisseux qui exsude d'un chant rageur, ambiances lourdes et sévères évidées par des guitares polluées, tempo suffocant...

Aucune trace de joie là-dedans mais au contraire une tristesse punitive qui confine à une forme d'affliction funèbre. Les rares velléités lumineuses se voient constamment brisées, avalées par le magma terrassant d'une inexorabilité déprimante qui emporte tout. C'est peu dire que "To Which I Bore Witness" est capable de plonger une belle journée ensoleillée dans une marée noire, d'éveiller chez celui qui le déflore une impression d'abattement, un cafard absolu, une morosité contre laquelle on ne peut rien faire.

Les synthétiseurs jouent un rôle déterminant dans cet océan de désolation, ils tissent une mélancolie plombée grâce aux sonorités taciturnes d'un piano grêle ('Guided'). Sur ce socle pénitentiel aux confins du drone ambient ('Wither') se figent ces vocalises hurlées qui ruminent toute l'amertume haineuse de l'humanité tandis que guitares, pointillistes ou massives mais toujours prisonnières d'une croûte terreuse, et percussions engourdies sont à l'unisson de cette austérité doloriste.

Dans cette œuvre au noir, il n'est pourtant pas interdit de déceler malgré tout une sourde beauté, comme l'illustre ce 'Weakness' vertigineux dans sa force tellurique, véritable bathyscaphe qui s'abîme peu à peu dans les entrailles d'une douleur infinie. Dans ces émotions funéraires et cette tristesse jusqu'au-boutiste réside la personnalité des Canadiens dont le post metal finalement presque plus proche du funeral doom se pare d'une puissance dramatique inouïe.

On ne sort pas indemne de "To Which I Bore Witness" qui vous remue les tripes, ravive des souvenirs enfouis et gronde d'un désespoir contemplatif. Sous les atours éprouvés d'un sludge atmosphérique, They Grieve hybride la souffrance rageuse du post metal à la détresse tragique du doom pour un résultat superbe de pénitence et de beauté contrite.
- Site officiel
GROUPES PROCHES:
RUSSIAN CIRCLES, ISIS, CULT OF LUNA

LISTE DES PISTES:
01. Wither (7:12)
02. Under the Weight (7:23)
03. If Light Should Appear (7:00)
04. To Which I Bore Witness (6:43)
05. Guided (3:18)
06. Weakness (8:01)

FORMATION:
Deniz Güvenç: Chant / Claviers / Batterie
Gary Thibert: Chant / Guitares / Basse
   
(0) AVIS DES LECTEURS    
Haut de page
   
(0) COMMENTAIRE(S)    
 
 
Haut de page
LECTEURS:
-/5 (0 avis)
STAFF:
4/5 (1 avis)
MA NOTE :
 
 
AUTRES CHRONIQUES
COLLAGE: Over And Out (2022)
ROCK PROGRESSIF - Vingt-sept années après la parution de son précédent opus, Collage n'a rien perdu de son pouvoir d'attraction ni de sa qualité et "Over and Out" se pose comme une des grandes réussites du rock néo progressif.
KLONE: Meanwhile (2023)
METAL PROGRESSIF - Klone entérine sa place de choix sur la scène du rock atmosphérique avec “Meanwhile”, œuvre de la maturité qui entraînera les uns vers des contrées éthérées jamais foulées tout en laissant les autres contempler le ciel sans y voir ce qui est conté.
 
 
F.A.Q. / Vous avez trouvé un bug / Conditions d'utilisation
Music Waves (Media) - Media sur le Rock (progressif, alternatif,...), Hard Rock (AOR, mélodique,...) & le Metal (heavy, progressif, mélodique, extrême,...)
Chroniques, actualités, interviews, conseils, promotion, calendrier des sorties
© Music Waves | 2003 - 2024