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"Objectivement, il n'y a rien à reprocher à "Grey Everlasting" dans lequel Deathwhite peaufine un gothic doom d'une beauté glaciale."
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4/5
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Deux ans après un "Grave Image" d'excellente mémoire, Deathwhite signe son retour avec "Grey Everlasting". Nous n'en savons toujours pas plus sur l'identité de ces trois musiciens qui aiment cultiver le mystère mais Dan Swanö assure toujours le mastering, l'artwork, superbe, ruisselle d’une mélancolie aussi blafarde que poétique et les Tables de la loi du gothic doom édifiées par Katatonia, Swallow The Sun, Rapture ou Anathema (il y a bien longtemps) sont encore une fois religieusement respectées. Pas de (mauvaises) surprises donc.
Comme de nombreux groupes, les Américains ont puisé dans la pandémie et le verrouillage de la société comme corollaire matière à ruminer une inspiration écrite à l'encre noire du désespoir. Ce contexte mortifère ne pouvait que servir de terreau fertile à la musique doloriste qui nous est si chère. Dans la lignée de sa deuxième offrande, Deathwhite tricote une partition d'une belle pureté que survolent autant ces lignes de guitares fragiles, pointillistes dans leur expression d'un douloureux spleen, que dans ce chant clair bouleversant ('Blood And Ruin', déchirant), qui n'a décidément rien à envier au pinceau émotionnel de Jonas Renkse (Katatonia).
A ce titre, l'ombre tutélaire des Suédois drape comme de bien entendu ce troisième album mais ses auteurs maîtrisent tellement leur sujet que nous ne saurions réellement leur en tenir rigueur. Et ce d'autant plus que la puissance du gothic doom se mesure de toute façon moins à son originalité qu'à sa capacité à saisir la tristesse, à dépeindre des atmosphères engourdies par la désolation... Et à toucher le cœur de celui qui s'abîme dans sa nasse brumeuse. Véritable pièce d'orfèvre que nimbent des claviers sinistres ('So We Forget'), chaque titre résonne comme un poignant cri de détresse tissé par des guitares aux allures de balise perçant le brouillard ('Quietly, Suddenly', 'Asunder'). On devine tout du long l'immense travail fourni par le trio tant en terme d'écriture que d'exécution pour parvenir à un résultat quasi parfait.
Pour autant, si sa griffe désespérée demeure aisément reconnaissable, le groupe fait discrètement évoluer son art en appuyant sur une dureté de trait qui jusqu'à présent ne faisait qu'affleurer, témoin ce 'Earthtomb' à l'entame torrentielle et presque black metal tandis que de parcimonieuses voix caverneuses accouplées à de lourds aplats hachurent d'une noirceur plus grave encore un 'Immemorial' cloué dans une terre pluvieuse. Si cette lourdeur percutante plombe également un 'White Sleep' qui s'enfonce dans une mine d'inexorabilité, le chant délicat, délavé par la bruine, finit à chaque fois par tout emporter dans son sillage tragique. Sa force émotionnelle vient à bout de toutes les résistances comme l'illustre ce 'Formless' qui tire toutes les larmes du corps.
Objectivement, il n'y a rien à reprocher à "Grey Everlasting" grâce auquel Deathwhite parfait un gothic doom d'une beauté glaciale, fruit d'une longue tradition qu'il honore avec fidélité et une mélancolie racée. Pas très original certes mais d'une puissance émotionnelle incomparable. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Nihil - 1:37 02. Earthtomb - 5:06 03. No Thought or Memory - 4:08 04. Quietly, Suddenly - 4:38 05. Grey Everlasting - 3:51 06. White Sleep - 4:22 07. Immemorial - 4:05 08. Formless - 3:35 09. So We Forget - 5:15 10. Blood And Ruin - 4:58 11. Asunder - 6:21
FORMATION:
Am: Batterie Dw: Basse Lm: Chant / Guitares
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(5) COMMENTAIRE(S)
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Holy Records était vraiment un label unique qui signait des groupes souvent très originaux. Stille Volk, On Thorns I Lay, Tristitia, Legenda, S.U.P, Elend, Yearning... Impossible de tous les citer ! C'était aussi tout le charme de la VPC, les heures passées à éplucher les catalogues avant d'effectuer les commandes par téléphone !
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Deathwhite et Godsend n'ont rien à voir si ce n'est le style et encore. Si ces derniers sortaient un album en 2022 ça serait du Godsend et ça ne ressemblerait pas à ce groupe, qui n'a rien d'original. En tout cas je suis aussi nostalgique des années Holy
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c'est vrai que le doom de GODSEND était plutôt original avec par exemple des moments tout à fait lumineux, si GODSEND sortait un album en 2022 il ressemblerait en tout point (maturité et cohésion) à ce GREY EVERLASTING que tu as si bien chroniqué.
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L'influence de Godsend ne m'a pas sauté aux oreilles mais pourquoi pas. Ceci dit Godsend a pas mal évolué d'un album à l'autre. Quel rapport entre As The Shadows Fall et A Wayfarer's Tears ? Mas cela me rappelle toute une époque, celle d'Holy Records et de groupes à la personnalité affirmée.
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Quel pied ! 25 ans plus tard je retrouve les successeurs de GODSEND avec déjà Dan SWANÖ à l'époque, c'est GODSEND la véritable influence de ce groupe . . . ( même musiciens ? ) .
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