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""Human" est un diamant qui éclate au fond de la noirceur et brille au-delà de la nuit de l’âme, un disque plus humain que l'humain, qui transcende l’humain."
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Darkwater est une formation née en Suède qui dès son premier album “Calling the Earth to Witness” a fait beaucoup parler d’elle. Elle s'est engouffrée dans la brèche laissée béante par “Images And Words” ou “Scene From A Memory”. Avec une musique racée, pleine de variations, le combo a vite attiré à lui les lumières, puis ces lumières ont décliné et se sont éteintes suite à une trop longue absence - presque dix ans depuis “When Stories End”. Dans leurs eaux funèbres nage la face cachée du prog’, le côté sombre de la puissance métallique, l’armée des ombres silencieuses et épiques. “Human” déverse ainsi des vibrations qui coulent tel un fleuve intarissable, limpide, chaud et apaisant.
La musique est puissante, les mélodies sont des baumes qui guérissent plaies, peines et bosses. L’album est habilement, courageusement et désespérément humain ; limpide, il touche le cœur sans passer par le cerveau et pleure le désespoir de l’absence. Une pluie de notes se mêle aux larmes salées, dilue l’encre fragile et à peine séchée des écrits inachevés d’une vie rêvée... mais la lumière est au bout du sentier d’ombre.
Dès les premières notes de ‘The Journey’, les guitares âpres habitent l’introduction puis dégagent de puissantes fumerolles acides, le refrain et ses harmonies frôlant le sublime sont à tomber. Le mille-feuille guitaristique apporte une fraîcheur qui va au-delà des montagnes du prog' ou des mers du metal. Cette obscurité attirante et émouvante est vaincue par ce recueillement musical. ‘Burdens’ débute par une fine couche de six-cordes et une voix charmeuse et puissante. Puis la formation tisse un metal symphonique torturé et bourré de mélodies chatoyantes qui se répondent - les duos de guitare et synthétiseurs rappellent Symphony X.
Néanmoins le groupe est libre, même si ‘A New Beginning’ est proche de Circus Maximus et son prog' lumineux. Il veut s’en démarquer quand un piano mélancolique y construit une ambiance dramatique et que la voix y déchire le silence. Ce titre fait couler une pluie de beauté par sa variété, joue avec les métriques comme bon lui semble... liberté chérie ! ‘Alive (Part I)’ endosse aussi cette liberté : c'est une aire de repos insouciante où la six-cordes et la voix délivrent un moment d'égarement et d’émotion pure. La seconde partie puissante et intense fait resurgir les images de son clip à l'esthétique ultime et également intense. Peut-être cette beauté est-elle le seul rempart à l’absurde, à l’agression, à la disparition d’êtres chers ? Le riff central de cette piste est entraînant, le refrain mélodique et simple, la guitare solitaire magnifique et technique (sweeping, tapping et speedpicking), les mélodies des leitmotivs rassurants alors que le piano cristallin et la voix suave réchauffent l’atmosphère mortifère.
‘In Front of You’ dévoile une partition heavy où la batterie et la guitare s’opposent, où les chœurs envahissent l’espace et où la voix tisse une trame à la beauté ténue, sur laquelle plane le fantôme du “Théâtre des Rêves”. Le groupe dévoile sa force après des années d’un voyage en terre d’oubli.‘Turning Pages’ est lourd, tout en alternant passages lents et envolées épiques en une intensité nécessaire pour magnifier ses mélodies. Le groupe a transmuté son identité, de suiveur il est devenu leader incontesté.
Bien que ‘Insomnia’ débute par des arpèges dépouillés, puis même lors des alternances entre passages furieux et apaisés, c’est le chant tendre, sensuel et mélancolique qui est mis en avant. ‘Light Of Dawn’ apporte une note mystérieuse qui aboutit à une aurore boréale éclatante. La piste expulse des lambeaux de tristesse qui s'évanouissent sous le vent métallique. Émotions, plaisir, mystère et espoirs sont conjugués sur ses passages plombés ou plus aériens. Enfin ‘Reflection Of A Mind’ est une longue épopée pleine de rebondissements qui débute avec des cordes emphatiques, puis procure une émotion cristalline, de la douceur et une certaine sérénité retrouvée. Le travail sur les ornements est impressionnant alors que le refrain cajole les oreilles... C’est là que réside la puissance de Darkwater : préférer l’émotion à la démonstration, exhausser l’humain, soutenu par sa technique.
“Human” est une œuvre qui pleure le sort funeste des humains, mais qui magnifie aussi la beauté de la vie. Darkwater a certes suscité une grande attente, mais la récompense est là car l’opus merveilleux arrache des émotions, fait naître le plaisir et subjugue par son apparente simplicité qui cache un art de la mise en place et des climats. Peut-être l’album est-il un peu long, mais chacune de ses ramifications suscite l’émoi. “Human” est plus humain que l’humain, il le transcende, il révèle des êtres de chair et leurs sentiments exacerbés. Entre peine et espoirs, entre lumière et ténèbres, la beauté céleste transperce la brume et les larmes. Le groupe livre ainsi un diamant qui éclate au fond de la noirceur et brille au-delà de la nuit de l’âme. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. A New Beginning 02. In Front Of You 03. Alive (part I) 04. Alive (part Ii) 05. Reflection Of A Mind 06. Insomnia 07. The Journey 08. Burdens 09. Turning Pages 10. Light Of Dawn
FORMATION:
Henrik Båth: Chant / Guitares Magnus Holmberg: Claviers Markus Sigfridsson: Guitares Simon Andersson: Basse Tobias Enbert: Batterie
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(1) AVIS DES LECTEURS
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(1) COMMENTAIRE(S)
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5/5 (3 avis)
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STAFF:
4.7/5 (3 avis)
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