|
"Kozh Dall Division synthétise toutes les variantes musicales issues de la scène metal, un mille-feuilles compact à la grande cohérence et à la mise en place aux petits oignons."
|
3/5
|
|
|
Voici venue une cohorte de teigneux, hargneux, affreux, sales et méchants,
emmenée par un trio d'apocalypse : Vince, Laurent (ex Artsonic,
Kristendom & No Return) et Chris (Grazed). Cette équipe qui nous convie à un sabbat démoniaque ressuscite les
cauchemars sonores issus des mouvances thrash et death.
Kozh Dall Division souhaite en quelque sorte ériger une symbiose entre tous les éléments métalliques, construire un alliage de toutes ces forces telluriques, dans le seul et unique but de produire du gros son, bien gras, bien sale, bien percutant... et écraser l'auditeur sous un déluge de décibels. Ce projet donne aussi libre cours à la créativité d'une pléiade d'invités, car cet aréopage issu des cavernes de genres certes variés mais toujours sombres participe aux compositions. On retrouve donc Fred et Ludo de SUP / Supuration par ici ou Arno Strobl (CiC) par là.
Or, même si la variété est de mise sur chacun de ces petits moments de gloire portés par ces lugubres et sombres personnages, on ressent sans cesse la marque thrash conférée à cette galette. Car la guitare poisseuse délivre riffs rapides et écrasants, associés à une batterie qui écartèle sous des coups de butoirs dantesques. Toutefois, la force de l'opus réside évidemment dans ces multiples imprégnations de chacun des participants, si bien qu'au final, aussi différents soient les timbres, ils forment un tout cohérent et homogène : unité d'une colère et d'une révolte musicale qui voudrait transcender les barrières et les genres.
Dès les premières notes de 'Vision d'Horreur', bien qu'initiés par des sonorités d’ambiance, nous sommes vite conviés à chevaucher un train fantôme pour un voyage éprouvant. La batterie entonne un rythme rapide, la guitare délivre des giclées sanglantes, alors que la voix de Laurent Plainchamp éructe des sonorités grasses, vomit ses humeurs verdâtres à la face de l’auditeur, puis s'envole vers des lignes de chant mélodiques étonnantes. Quant à la guitare solitaire, elle nous offre des salves nerveuses. Puis 'Squads of Despair' prolonge cette première étape dans une veine tout aussi hargneuse, même si les cris de Philtor se balancent constamment entre des sonorités thrash ou death, alors que la guitare délivre une intervention solo proche du thrash : barre de vibrato abusée, vélocité constante et mélodie dissonante qui vrille les tympans. Les étapes se suivent avec une grande régularité dans la violence et la puissance : parfois ouvertement thrash ('Your Life', 'A Qui La Faute''), puis résolument heavy ('13/11/2015'), prolongeant ainsi les aventures des fiers porteurs de l’étendard métallique hexagonal, ou carrément death pour certaines autres facettes ('Contorted', 'Devoted To Evil').
La seule composition qui voudrait briser cette chaîne de violence, de vitesse superluminique et de tabassage en masse serait certainement l'espace réservé aux âmes pensantes de Supuration / SUP : 'Amanda Part1 & Part2'. Sur cette longue composition, les frères bâtissent une toile plus gothique, plus lourde et plus poisseuse que les envolées nerveuses précédentes. La voix est caverneuse, le tempo ralenti à outrance et la guitare écrase l'espace-temps avec toute la lourdeur qu’on peut lui conférer. Dans cette mêlée si particulière, on retrouve les deux facettes du chant des jumeaux, si différentes mais toujours si complémentaires et indispensables... C'est un long voyage au noir, un étrange voyage au bout de la nuit moite et épaisse qui transcende la galette, où les sonorités étranges qu'ils affectionnent sont légion, et les moments de rage pure ou les alternances entre climats éthérés et lourds comme le plomb, omniprésents.
Kozh Dall Division délivre un patchwork qui synthétise toutes les variantes musicales issues de la scène metal. Le pari de fusionner toutes ces différences de style en une unité cohérente est certes osé, mais il est réussi, car l'album sonne comme une œuvre à l'identité personnelle : plus qu'un simple mille-feuilles de titres, il offre une grande cohérence, alliée à une mise
en place aux petits oignons.
Néanmoins on aurait souhaité, avec une telle palette d'invités, avoir un arc-en-ciel de sonorités dépeignant au moins tout le spectre musical metal. - Site officiel
|
|
|
LISTE DES PISTES:
01. Vision d'Horreur (Laurent Plainchamp) 02. Squads Of Despair (Philtor) 03. Your Life (Crass) 04. 13/11/2015 (ADX) 05. Contorted (Eric Forrest) 06. Devoted To Evil (Max Otero) 07. A Qui La Faute (Tanguy) 08. Amanda Part 1 & Part 2 (Fab & Ludo Loez) 09. The Night (Arno Strobl) 10. Once Upon A Time In Hell (Laurent Plainchamp) 11. From Dust And Ashes (Philtor) 12. Sanctification (Max Otero) 13. Pourquoi ? (Laurent Plainchamp) 14. Tormented (Eric Forrest)
FORMATION:
Audrey Gardenat: Batterie Chris Grazed: Basse Laurent Plainchamp: Chant / Guitares / Batterie Vince Desca: Chant / Choeurs Arno Strobl: Chant / Invité Crass: Chant / Invité Eric Forrest: Chant / Invité Fabrice Loez: Guitares / Invité Ludovic Loez: Chant / Guitares / Invité Max Otero: Chant / Invité Philippe " Philtor" Ordon: Chant / Invité Tanguy: Chant / Invité
|
|
|
|
(0) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
-/5 (0 avis)
|
STAFF:
3/5 (1 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC KOZH DALL
|
|
|
|
|
DERNIERE INTERVIEW
KOZH DALL (10 AVRIL 2022)
|
Kozh Dall perd tous ses sens en sortant l'album "Deaf Mute" (sourd-muet). Laurent ne l'a pas été (muet) au cours de cette interview qu'il nous a accordé avec beaucoup d'humilité.
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT KOZH DALL
|
|