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"Grandiloquent, théâtral, démesuré, parfois jubilatoire et assurément surprenant."
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4/5
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Il aura fallu quatre ans aux Italiens de Il Bacio Della Medusa pour oser donner un successeur à l'excellent "Discesa Agl'Inferi d'un Giovane Amante". Il est toujours délicat de donner une suite à une œuvre qui se pose dans la discographie d'un groupe comme un monument, l'auditeur procédant inconsciemment à une comparaison qui tourne souvent en défaveur du nouveau venu. Dans le cas qui nous intéresse, "Deus Lo Vult" relève le gant de fort belle manière.
Car décidément, Il Bacio Della Medusa se montre très inspiré par les concept-albums. "Deus Lo Vult" (Dieu le veut) nous narre l'histoire d'un chevalier parti chercher gloire et fortune aux croisades et qui reviendra sans rien pour découvrir, comble d'infortune, que son épouse le trompe avec le curé. Femme infidèle et amant périront dans les flammes, le héros les faisant brûler vifs dans une crise de démence. Cet argument permet au groupe de brosser sept tableaux en autant de titres, chacun exprimant en musique une partie de l'histoire.
Cela donne un résultat assez bigarré : 'Invocazione Alle Muse' ouvre l'album en délicatesse (un ménestrel introduit l'histoire), puis 'Indagnatio (Infedeli In Terra Santa)', qui décrit l'hystérie s'emparant des chrétiens à l'annonce de la prise de la Terre Sainte par les musulmans, est un mélange de hard rock et de jazz rock aux sonorités de sax fleurant bon VDGG. 'Urbano Il Bandisce La Prima Crociata' (le Pape prêche la croisade) est complètement décalé, mariant une musique primesautière à un chant d'opérette. 'Simplicio', où le héros évite une tentation féminine pour poursuivre sa route, est une gentille romance alors que 'Deus Lo Vult' qui décrit la bataille entre croisés et infidèles emprunte au hard rock le plus pur et que 'Verso Casa' (le retour du héros déçu) unit air de fête foraine et chant gras d'ivrogne. Enfin, 'La Beffa (Non un Trono, Non un Regno…Solo Sdegno)' s'avère aussi dément que notre héros qui fait brûler vifs sa femme et l'amant de celle-ci : chant mi-opérette, mi-opéra, mélodie répétitive et dissonante, hachée, sans queue ni tête, le groupe a "pété les plombs" et c'est tant mieux.
Si musicalement Il Bacchio Della Medusa reste fidèle au mélange progressif/hard rock qui est sa signature, il gagne en confiance, se permettant des excentricités qui ne passent que lorsqu'elles sont assumées, ce qui est le cas ici. Tout n'est pas parfait : 'Invocazione Alle Muse' flirte avec la variété, 'Simplicio' est à la limite du mièvre et 'Deus Lo Vult' n'est à tout prendre qu'un hard rock de facture classique, mais ces légères réserves sont vite balayées par la fantaisie des autres titres. Si tous les musiciens sont excellents, mention spéciale à Eva Morelli dont la flûte et le saxophone font tourner la tête et à Simone Cecchini. Que de chemin parcouru entre la prestation fragile du premier album et la théâtralité assumée de celui-ci (on pense par moments au Don Quichotte de Jacques Brel, c'est dire !).
Contrairement à leur album précédent, très homogène, Il Bacchio Della Medusa part dans tous les sens sur "Deus Lo Vult", se lâchant dans une folie jubilatoire pour le meilleur et pour le pire. Grandiloquent, caricatural, théâtral et assurément surprenant. - Site officiel
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LISTE DES PISTES:
01. Invocazione Alle Muse (02:01) 02. Indagnatio (Infedeli In Terra Santa) (08:03) 03. Urbano Il Bandisce La Prima Crociata (03:06) 04. Simplicio (04:27) 05. Deus Lo Vult (07:14) 06. Verso Casa (03:49) 07. La Beffa (Non un Trono, Non un Regno…Solo Sdegno) (05:09)
FORMATION:
Diego Petrini : Batterie / Percussions, Orgue, Mellotron Eva Morelli : Flûte, Saxophone, Theremine Federico Caprai : Basse Simone Brozzetti : Guitares Simone Cecchini : Chant / Guitare Acoustique, Harpe, Choeurs
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