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Je rejoins Rhum1 sur beaucoup de points de sa chronique. Cet album regorge de qualités qui effacent les (petits) défauts inhérents à un premier album.
Le concept construit autour de la solitude peut toucher beaucoup de monde. Celle dans laquelle nous avons été plongée il n’y a pas si longtemps mais aussi celle de tous les jours donnant le sentiment d'être des anonymes au milieu de la foule. The Anchoret explore cette solitude en traduisant musicalement tous les états par lesquels on peut passer en la subissant ou l’acceptant. La chronique évoque la contemplation et le groupe la souligne par des moments de silence et de calme apparent (les nombreux solos planants proches de ceux de David Gilmour ou Steve Rothery). Cette facette est toutefois mise en pièce par une ambiance générale sombre et violente faite de rythmique brutale (‘Until The Sun Illuminates’ et ses blast beats) et de riffs agressifs. Cette alternance se retrouve dans les lignes de chant allant du growl aux voix claires souvent en harmonie ('A Dead Man' avec un final qui rappelle "Dark Side Of The Moon" de qui vous savez) apportant une touche 70’s et progressive. L'émotion est souvent à fleur de peau ('Someone Is Listening') et parfois l'album donne l'impression de sombrer dans la paranoïa ('All Turns To Clay' avec une ouverture totalement folle, psyché sous acide qui tend vers l'espoir porté par un refrain très efficace).
Les touches jazz apportent aussi un supplément de folie qui pourrait gagner chacun se retrouvant dans cette situation. Le saxophone joue alors un rôle très important et ses interventions sont bien dosées à la manière d’un Dick Parry avec Pink Floyd. L’apaisement sera trouvé en toute fin avec le déchirant et poignant ´Stay’ illuminé par sa longue plainte finale à la guitare magnifiquement interprétée.
On pourrait reprocher la filiation avec Opeth, Floyd... mais c’est tellement bien fait que ces rappels finissent par s’estomper. "It All Began With Loneliness" est l'un de mes albums préférés de l’année sinon mon album de l’année.
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Après la déception de "The Future Bites", c'est sans précipitation aucune que j'ai fini par acquérir et mettre mes deux oreilles sur ce nouvel opus dont le moins que l'on puisse dire est que son auteur a une nouvelle fois fait fi de toute considération commerciale ou autre en entamant les débats avec un titre limite expérimental, du moins pas du style de ce qu'on attendrait pour une ouverture flamboyante.
Une deuxième plage plutôt sympathique et mélodique précédant ensuite LE ratage de l'album, un 'Economies of Scale' porté par une rythmique électronique affreuse, et voilà l'album qui décolle avec un titre pur progressif, avec 'Impossible Tightrope' et ses 10 minutes plutôt folles.
Mais finalement, cette plage ne sera qu'un one-shot sans suite, la deuxième partie de l'album évoluant dans une ambiance très atmosphérique, avec une Ninet Tayeb de nouveau impériale ('Rock Bottom') et une musique qui va se dérouler sans anicroche, mention spéciale à la plage titre dont l'ambiance particulière plonge l'auditeur dans un véritable état de bien être.
Décidément insaisissable, Steven Wilson n'a pas fini de nous surprendre, en bien comme en mal, à chacun son jugement. Me concernant, "The Harmony Codex" est d'ores et déjà dans la première catégorie là où son prédécesseur croupit quelque peu au fond des étagères.
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Musique qui s'adresse plus au cerveau qu'au cœur ? Mais est-ce que cela n'a pas toujours été le cas avec Steven Wilson ? Après le mal nécessaire que fut The Future Bites, je suis en ce qui me concerne heureux de le retrouver à ce niveau. J'ai lu ici et là une relative déception quant aux qualités mélodiques de l'ensemble qui ne serait pour certains finalement qu'une jolie coquille vide. Bon, même s'il a connu parfois de belles réussites mélodiques, y compris en solo, Wilson n'a jamais été MC Cartney que je sache. Je trouve cependant le procès actuel injustifié, les lignes mélodiques de Harmony Codex sont très simples, certes, mais aucunement sans relief, et elles restent bien plus en tête que la pop facile de Blackfield par exemple. Si l'on s'intéresse à No-man dont il a été question ici, c'est même une caractéristique récurrente dans l’œuvre de l'artiste. Alors oui, c'est un album qui requiert une certaine exigence, mais de là à dire qu'il est élitiste, faut pas non plus exagérer, on a connu bien plus hermétique ! Oui encore, Steven Wilson a parfois déçu ou agacé par ses choix musicaux et ses déclarations contradictoires, et par son obsession d'obtenir ce numéro 1 qui le fuit toujours et certains voient avec bonheur ce nouvel opus qui ressemble un peu à un rétropédalage, quand d'autres lui tiennent encore rigueur de ses errements récents. Mais ce qui me plaît ici, c'est que malgré quelques références évidentes, c'est surtout du Steven Wilson que l'on entend. Celui de Porcupine Tree, de Insurgentes, de The Raven ou donc, de Future bites. Un travail de synthèse sous forme de bilan, pourtant paradoxalement (et c'est à mon sens le véritable tour de force du disque) sans redite, car persistant à aller de l'avant. Qu'il continue à me pondre des albums de cette teneur, c'est tout ce que je demande, et s'il pouvait le faire dans le cadre d'un nouveau Porcupine Tree un plus aventureux, ce serait encore mieux !
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Pas vraiment convaincu par mes premières écoutes plus ou moins attentives ne me laissant que peu de souvenirs, je me suis dit que "The Harmony Codex" faisait certainement partie de ces albums nécessitant d’être concentré pour en apprécier tout le charme. Concentration à laquelle je me suis astreint… sans grand résultat. Loin de la diversité promise par Steven Wilson, l’album dégage une certaine monotonie par des titres atmosphériques dotés d’une rythmique un peu trop répétitive à mon goût.
Certes, les compositions sont soignées et la production impeccable. Mais comme d’autres qui se sont exprimés dans ces pages, je ressens plus une volonté de faire bien qu’une réelle sensibilité. Tout semble calculé, rien ne paraît spontané. Du coup, s’il est difficile de reprocher un manque de recherche, l’émotion est, elle, aux abonnés absents. Seul ‘Impossible Tightrope’ m’a réellement séduit et, dans une moindre mesure, ‘Rock Bottom’, plaisant sans plus, et l’hypnotique ‘The Harmony Codex’.
"The Harmony Codex" est un album qui s’adresse plus au cerveau qu’au cœur. Ce n’est pas ce que je recherche en ce qui me concerne.
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Après avoir tenté d'aller plus loin dans ses expérimentations électro avec l'album "the future bites" m'ayant laissé une sensation d'inachevé, d'un projet qui avait tous les ingrédients pour en faire un bon album mais il n'en a rien été.
Projet bâclé et perdu dans les méandres de ses tourments qui lui bouffent la vie et sa créativité depuis pas mal d'années déjà en tout cas au niveau de ses albums solo.
Car il est encore capable de bonnes choses rien qu'à voir le dernier album de Porcupine Tree ou le dernier album de No-Man qui sont plutôt réussi mais sur ses albums solo rien de vraiment transcendant depuis le mitigé "to the bone".
Alors quand Steven nous annonce une envie de revenir à quelque chose de plus prog et l'annonce d'une nouvelle collaboration de Ninet Tayeb qui avait fait fait des miracles sur "routine" mais aussi sur "pariah" je me suis dit, enfin notre génie est de retour mais à l'écoute du premier titre sorti ce fut une véritable douche froide couplée d'une déception totale.
Et puis plusieurs autres titres sortent et ensuite l'album arrive et après plusieurs écoutes sérieuses depuis sa sortie je n'arrive pas à m'ôter de l'esprit que cet album manque cruellement de génie, de magie et de pépites comme à l'époque de "the raven" ou "hand cannot erase" par exemple, ce qui me laisse cruellement sur ma faim.
Le virage électro pris par le maitre n'y est absolument pour rien dans cette histoire puisque j'avais adoré le titre "personal shopper" du précédent album et bien aimé les ambiances un peu électro amenés sur "hand cannot erase".
C'est juste que je trouve cet album bien en dessous de ce que notre Steven a déjà pondu par le passé.
Il reste quand même un certain nombres de bons titres comme "impossible tightrope", "what life brings" ou "staircase" par exemple mais une cruelle sensation d'inachevé flotte malheureusement sur tout l'album.
Les raisons à ça sont simple et tiennent aux tourments qui rongent Steven Wilson depuis longtemps, c'est cette sensation d'être un génie incompris et boudé par la presse mainstream et restant dans l'ombre malgré le travail titanesque qu'il produit à chaque fois l'amenant à développer malgré lui une certaine fierté et mégalomanie.
Conséquence de ça il décida de tout faire pour plaire au plus grand nombre ainsi qu'a la presse mainstream au risque de perdre une part de son intégrité et de ce qui faisait la force de son génie et de sa musique.
Certes on le reconnait toujours au premier coup d'oreille mais le génie est parti absorbé par la mégalomanie naissante du maitre face à l'industrie de la musique qui n'a de cesse de passer à coté de son génie, faisant grandir ses tourments.
Espérons qu'il décide finalement de faire la paix avec ses vieux démons et qu'à l'avenir il nous revienne plus en forme que jamais afin de continuer d'écrire la grande histoire de la musique comme il a su le faire avec Porcupine Tree et ses premiers albums solo comme le cultissime et légendaire "the raven that refused to sing".
Je ne peux donc malheureusement pas lui accorder ici une note extraordinaire et pense la note de 2,5/5 justifiée par rapport à la qualité de l'œuvre proposé qui n'est certes pas mauvaise mais qui ne m'a pas conquise ni convaincue pour autant.
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Pourquoi tant de haine envers Roger Waters ? Si ce disque avait été ré-enregistré par un obscur artiste de musique ambiant, la sanction n’aurait pas été la même. L'entreprise de faire une nouvelle version d’un des disques les plus vendus au monde est risquée, comme elle l’a été de faire une nouvelle version de 'Comfortably Numb' un titre ultra connu, mais qu’est l’art sans risques ? Toutefois, même si le résultat est parfois bancal, on peut louer certaines qualités de ce redux et les trouvailles qui émaillent la rondelle.
Roger Waters a remplacé les parties de guitare et saxophone solitaires par, tantôt des nappes de claviers diffuses, tantôt des poèmes récités sous forme de monologue, par instants indigestes. Certes ces interventions musicales manquent, mais les parties solitaires ne sont que des habillages et pas l’essentiel d’un disque. Si elles manquent, leur absence ne nuit pas à l’écoute du disque.
Je comprends la démarche du bassiste, qui veut remettre le texte au centre de l'œuvre et de de l’écoute. Une envie viscérale d’exprimer et de crier ses doutes, ses espoirs ou ses sentiments. Il a réussi à faire exploser le sens de ses chansons, car dans leurs versions simplifiées elles font exploser un texte, même s’il était déjà très fort, on accède à leur substance émotionnelle une fois la chanson dépouillée de ses oripeaux. Toutefois, le disque conserve la trame mélodique de son aîné, ses harmonies et ses variations avec un respect quasiment religieux. Il ne s’en détournera pas une seule seconde. Une autre idée brillante est d’avoir conservé le chant solitaire de 'The Great GIG In The Sky' dans une version au chant grave, lancinant et sensuel. Cela exalte la plainte portée par ce titre, comme si les cris de révolte et d'effroi face à la mort de la jeunesse de Waters étaient devenus une acceptation tacite, un passage inévitable, bien que douloureux.
Certes, les parties récitées sont nombreuses, peut-être même trop parfois. Mais c’est un choix artistique assumé. Cela semble logique qu’il en mette partout. Enfin les critiques sur la voix de Waters sont pour moi totalement infondées, car le bassiste a toujours eu une voix monocorde et rigide, comme en témoignent ses productions solitaires, notamment 'Radio K.A.O.S'. Est-ce que l’on reproche à Bob Dylan d’avoir un chant nasillard... évidemment non. Sa voix c’est sa signature ! La voix sur l’original est aussi assez monocorde et linéaire.
Voici une version minimaliste de l’original, comme l'est la musique concrète et minimaliste de certains titres de Waters ou de Pink Floyd. Toutefois il conserve l’essence de son modèle, tout en magnifiant ses textes qui sont essentiels à la culture pop. Une manière de prolonger l’écoute de l’original et un relecture d’un monument. Alors, oui des maladresses entachent le disque, mais ça n’est pas un ratage complet annoncé, juste un disque qui s’écoute facilement et peut-être s’oublie aussi vite... Seul le temps nous le dira.
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