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Plus de deux décennies que l'on attendait ce nouvel album, et après une mise en bouche de 12 lunes renforcée par une prestation live magnifique, la galette, que dis-je, la double galette avec ses deux mix, est enfin là.
Casque sur les oreilles, quel régal que de se délecter de ces mélodies à nulle autre pareille, de ces arrangements somptueux, entre world music et symphonisme qui vous colle des frissons le long de l'échine (ahhh, le final de 'Playing for Time' !!!).
Et la voix ! Toujours présente malgré l'âge. Emotion à fleur de peau, le tout enrobé par des musiciens au top et une (non pardon deux) production(s) aux petits oignons, mettant chaque note, chaque accord en valeur.
Près de 70 minutes (fois deux) de bonheur, gage de multiples écoutes pour en ressentir toutes les subtilités, toutes les sensations. C'est bien le minimum après tant d'attente ... en espérant une suite avant qu'il ne soit trop tard.
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Inespéré ! Après une séparation houleuse après "Artificial", Unitopia revient sur le devant de la scène prog’, et le moins que l’on puisse dire, c’est que leur nouveau 'Seven Chambers" était attendu avec impatience.
”Du passé faisons table rase", semblent s’être dit Mark Trueack et Sean Timms, têtes pensantes du groupe. Autour du binôme, l’effectif a été entièrement renouvelé, avec des conséquences notables sur la musique, qui reste cependant parmi ce qui se fait de mieux dans le progressif actuel : inventivité dans les mélodies et les enchaînements, soin extrême apporté aux arrangements, aucun temps mort dans cet album. Le changement le plus notable tient à l’arrivée de Steve Unruh qui officie à la flûte et au violon (inoubliable passage en apesanteur dans 'The Stroke of Midnight', frissons assurés !), qui impose une sonorité nouvelle en lieu de place du saxophone assez présent dans les productions précédentes. Ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est autre chose, une tonalité plus pessimiste et intimiste, avec des guitares parfois beaucoup plus appuyées qu’auparavant, enrichissant les contrastes.
Tous les membres se sont impliqués dans la composition et l’écriture, d’ailleurs le thème de l’album (les états pathologiques) doit sans doute beaucoup aux idées du guitariste John Greenwood, chirurgien de son état. A la batterie, Chester Thompson (entre autres guest de talent dans les live de Genesis) apporte une profondeur de son et une rigueur magnifiques, par contre les percussions sont beaucoup moins présentes que dans "The Garden", et ici l’absence de Tim Irrgang se fait sentir.
La manière dont la musique colle aux thèmes abordés est simplement bluffante : rarement un morceau aura aussi bien évoqué la folie que la fin de 'Mania' qui traite de la bipolarité. Unitopia n’oublie pas d’enrichir sa palette avec de magnifiques sections orchestrales (dès l’entame de 'Broken Heart'), Sean Timms a étoffé ses accompagnements au piano et il y a toujours des envolées lyriques de belle amplitude ('The Uncertain'), le tout dans un flot mélodique très porgressif ('Helen' et ses mesures impaires). Cerise sur le gâteau, le tout est servi par un Mark Trueak impeccable et sensible au micro, avec son timbre si particulier.
Treize années se sont écoulées depuis qu’Unitopia s’est désintégré en plein vol. Il revient ici avec un album d’une richesse incroyable qui n’en finit pas d’étonner. Un album au-dessus du remarquable : indispensable. Un de plus.
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Je me suis attaqué depuis plusieurs mois à la découverte de la discographie de Mostly Autumn (après l'avoir effleurée, il y a plus de 10 ans, via "Go Well Diamond Heart"), et je dois dire que si l'œuvre des Britanniques joue quelque peu les dents de scie à mes oreilles, il y a 5 ou 6 albums qui m'ont réellement captivé. "Sight of Day" en fait partie.
Le titre éponyme ouvrant l'album est un bijou, mais le groupe a su également positionner ses autres pièces maîtresses avec beaucoup de stratégie, et il n'y a que peu de moments faibles. J'ai trouvé 'Native Spirit' inutilement long en comparaison du titre éponyme, mais 'Tomorrow Dies' corrige le tir aussitôt ensuite, avec une mélodie et une puissance épique à couper le souffle (et une intro savoureuse à la Simple Minds... c'est parfois la nouvelle génération qui nous rappelle au bon souvenir de la musique ou du style de "l'ancienne"). L'émotion embarquée dans "Sight of day", qui donne le ton dès le départ, est communicative, jamais feinte. C'est l'un des albums où le chant d'Olivia Sparnenn me touche le plus, je devrais dire le chant féminin, car le constat englobe aussi la période Heather Findlay.
Ne pas négliger le deuxième volet pour qui peut avoir accès à l'édition limitée : lorsqu'on l'écoute à la suite du premier, tout est fluide, rien ne s'apparente à des fonds de tiroir. Un gage de qualité à relever dans cette deuxième partie... Ces élèves de l'école des Floyd auraient-ils inspiré l'un de leurs inspirateurs ? Le thème de 'July' rappelle beaucoup celui de 'Wait for Her'... Ce titre prend place sur le baroud d'honneur de Roger Waters. "Is this the Life we Really Want ?" est sorti en 2017... Tout comme "Sight of Day". Mais l'album de Waters est daté de juin, alors que celui de Mostly Autumn remonte à février. La vérification s'imposait... et le constat est là !
"Sight of Day" a intégré mes incontournables de ces derniers mois, tout comme "White Rainbow" qui lui dispute le podium dans la même discographie. Mais selon les humeurs et les moments, je trouve également de magnifiques envolées sur d'autres albums de cette formation celtico-progressive à l'inspiration fleuve.
Bien dommage, pour les mélomanes francophones (franco-français seulement ?), de souvent passer à côté de tels trésors.
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Je rejoins Rhum1 sur beaucoup de points de sa chronique. Cet album regorge de qualités qui effacent les (petits) défauts inhérents à un premier album.
Le concept construit autour de la solitude peut toucher beaucoup de monde. Celle dans laquelle nous avons été plongée il n’y a pas si longtemps mais aussi celle de tous les jours donnant le sentiment d'être des anonymes au milieu de la foule. The Anchoret explore cette solitude en traduisant musicalement tous les états par lesquels on peut passer en la subissant ou l’acceptant. La chronique évoque la contemplation et le groupe la souligne par des moments de silence et de calme apparent (les nombreux solos planants proches de ceux de David Gilmour ou Steve Rothery). Cette facette est toutefois mise en pièce par une ambiance générale sombre et violente faite de rythmique brutale (‘Until The Sun Illuminates’ et ses blast beats) et de riffs agressifs. Cette alternance se retrouve dans les lignes de chant allant du growl aux voix claires souvent en harmonie ('A Dead Man' avec un final qui rappelle "Dark Side Of The Moon" de qui vous savez) apportant une touche 70’s et progressive. L'émotion est souvent à fleur de peau ('Someone Is Listening') et parfois l'album donne l'impression de sombrer dans la paranoïa ('All Turns To Clay' avec une ouverture totalement folle, psyché sous acide qui tend vers l'espoir porté par un refrain très efficace).
Les touches jazz apportent aussi un supplément de folie qui pourrait gagner chacun se retrouvant dans cette situation. Le saxophone joue alors un rôle très important et ses interventions sont bien dosées à la manière d’un Dick Parry avec Pink Floyd. L’apaisement sera trouvé en toute fin avec le déchirant et poignant ´Stay’ illuminé par sa longue plainte finale à la guitare magnifiquement interprétée.
On pourrait reprocher la filiation avec Opeth, Floyd... mais c’est tellement bien fait que ces rappels finissent par s’estomper. "It All Began With Loneliness" est l'un de mes albums préférés de l’année sinon mon album de l’année.
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Après la déception de "The Future Bites", c'est sans précipitation aucune que j'ai fini par acquérir et mettre mes deux oreilles sur ce nouvel opus dont le moins que l'on puisse dire est que son auteur a une nouvelle fois fait fi de toute considération commerciale ou autre en entamant les débats avec un titre limite expérimental, du moins pas du style de ce qu'on attendrait pour une ouverture flamboyante.
Une deuxième plage plutôt sympathique et mélodique précédant ensuite LE ratage de l'album, un 'Economies of Scale' porté par une rythmique électronique affreuse, et voilà l'album qui décolle avec un titre pur progressif, avec 'Impossible Tightrope' et ses 10 minutes plutôt folles.
Mais finalement, cette plage ne sera qu'un one-shot sans suite, la deuxième partie de l'album évoluant dans une ambiance très atmosphérique, avec une Ninet Tayeb de nouveau impériale ('Rock Bottom') et une musique qui va se dérouler sans anicroche, mention spéciale à la plage titre dont l'ambiance particulière plonge l'auditeur dans un véritable état de bien être.
Décidément insaisissable, Steven Wilson n'a pas fini de nous surprendre, en bien comme en mal, à chacun son jugement. Me concernant, "The Harmony Codex" est d'ores et déjà dans la première catégorie là où son prédécesseur croupit quelque peu au fond des étagères.
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Musique qui s'adresse plus au cerveau qu'au cœur ? Mais est-ce que cela n'a pas toujours été le cas avec Steven Wilson ? Après le mal nécessaire que fut The Future Bites, je suis en ce qui me concerne heureux de le retrouver à ce niveau. J'ai lu ici et là une relative déception quant aux qualités mélodiques de l'ensemble qui ne serait pour certains finalement qu'une jolie coquille vide. Bon, même s'il a connu parfois de belles réussites mélodiques, y compris en solo, Wilson n'a jamais été MC Cartney que je sache. Je trouve cependant le procès actuel injustifié, les lignes mélodiques de Harmony Codex sont très simples, certes, mais aucunement sans relief, et elles restent bien plus en tête que la pop facile de Blackfield par exemple. Si l'on s'intéresse à No-man dont il a été question ici, c'est même une caractéristique récurrente dans l’œuvre de l'artiste. Alors oui, c'est un album qui requiert une certaine exigence, mais de là à dire qu'il est élitiste, faut pas non plus exagérer, on a connu bien plus hermétique ! Oui encore, Steven Wilson a parfois déçu ou agacé par ses choix musicaux et ses déclarations contradictoires, et par son obsession d'obtenir ce numéro 1 qui le fuit toujours et certains voient avec bonheur ce nouvel opus qui ressemble un peu à un rétropédalage, quand d'autres lui tiennent encore rigueur de ses errements récents. Mais ce qui me plaît ici, c'est que malgré quelques références évidentes, c'est surtout du Steven Wilson que l'on entend. Celui de Porcupine Tree, de Insurgentes, de The Raven ou donc, de Future bites. Un travail de synthèse sous forme de bilan, pourtant paradoxalement (et c'est à mon sens le véritable tour de force du disque) sans redite, car persistant à aller de l'avant. Qu'il continue à me pondre des albums de cette teneur, c'est tout ce que je demande, et s'il pouvait le faire dans le cadre d'un nouveau Porcupine Tree un plus aventureux, ce serait encore mieux !
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