Après l’excellent concert de
Skip The Use à l’espace Wagram
en début d’année, Pression Live, le Canal musical des Brasseries Kronenbourg,
conviait les gagnants d’un concours organisé sur leur site (
http://pressionlive.com/) à
l’Olympia pour une soirée basée sous le signe de l’Electro.
En effet, même si la tête d’affiche de la soirée revient aux
Babyshambles, les trois groupes qui précèdent le combo de Peter Doherty ont, à
des degrés divers, pour point commun des sonorités électroniques.
C’est Alexis & The Brainbow qui ouvre le bal. Ce jeune
groupe originaire de Lyon est le vainqueur du Trophée Talent Live 2013, un
tremplin Rock organisé par Pression Live, et présidé par Matt Bastard, le
chanteur de Skip The Use.

Leur Rock mâtiné de sonorités électro se révèle très
convaincant et nous fait penser à la réunion très improbable entre Spaudau
Ballet et Gorillaz ! Loin d’être tétanisé par l’évènement, les 5 jeunes membres
de Alexis & The Brainbow se montrent très à l’aise, notamment pour faire
basculer leur Rock dans une frénésie appelant à la danse épaulés en cela par des lumières, qui bien que sobres,
brillaient par leur efficacité. Il est juste un peu dommage que le titre qu’ils aient
choisis pour single, 'Young Gun', pour tout bon qu’il est, soit le moins original
de leur catalogue.
C’est ensuite au tour de La Femme, de faire souffler le
premier vent de folie sur l’Olympia. Le sextet français a en effet pu donner
libre court à sa soif d’exhibition, tant il est évident qu’ils aiment se donner
en spectacle. Si Alexis & The Brainbow avait déjà un petit côté
nostalgique, avec La Femme, la plongée dans les années 80 est encore plus
marquée. Le groupe fait en effet diablement penser, soit à un Taxi Girl gonflé
aux hormones de démence qui aurait jeté aux oubliettes ses tendances
introspectives.

Mais cela, tout autant que la rangée de synthés qui occupe le
devant de la scène, n’empêche pas le groupe
de faire preuve de beaucoup d’énergie et d’offrir au public un résultat assez
bluffant. Et lorsque que La Femme clôture son set avec un vibrant
réquisitoire contre les Taxis ('Anti Taxi'), ont se dit que l’on n’a pas vu le
temps passer, tant le groupe a su nous entrainer dans ses délires musicaux.
Avec les Naïve New Beaters, le curseur de la folie et de
l’absurde est poussé un cran plus loin.

Le trio, accompagné parfois par un Mickey sous Prozac, se
met sans aucune difficulté le public dans la poche grâce à un sens de la
dérision et du burlesque très communicatif. Mention spéciale pour l’élocution
et l’accent de David Boring qui, lorsqu’il s’adresse à la salle, singe les
chanteurs étrangers cherchant à s’exprimer en français (enfin, j’espère, car
s’il ne le fait pas exprès, c’est inquiétant).
Le son, majoritairement axé sur une boîte à rythme, est très
puissant et donne dans une fusion moderne ou une grosse guitare Rock donne la
réplique à des Beats Electro danse. Imaginez une version sur vitaminée de Song 2 de Blur en mode
Electro pendant une petite demi heure. Cela vous fait peur ? Aucune raison
tant le résultat est efficace et entrainant.

Seul (très) petit bémol, le sentiment qu’à l’exception du
guitariste (et du chanteur), toute la musique est pré enregistrée. Nous sommes là,
à la limite entre concert et prestation d’un DJ.
Après ces trois excellents concerts, l’honneur de clôturer
ce festival revenait aux Babyshambles. Nul doute qu’ils sont excellents tant ils prennent le temps
de se reposer entre deux concerts… Quitte à ne pas monter sur scène pour se ménager pour un
prochain show, comme se fut le cas ce soir. En effet, le groupe n’a pas daigné
pointer le bout de son nez alors que la scène était fin prête pour les recevoir.
Rock ‘n Roll diront certains, foutage de gueule dirons d’autres…
Un comportement bien regrettable qui, s’il ne risque pas
d’améliorer l’image de marque des branquignoles de Pete Doherty, n’a toutefois
pas réussi à gâcher la fête tant les trois premiers groupes ont su faire
preuve, eux, de professionnalisme (ou tout simplement de respect envers le
public) et surtout, nous faire vibrer, nous surprendre, nous faire sourire,
nous faire danser… et partager un
excellent moment en leur compagnie.
Un
fois de plus Pression Live a su créer l’évènement, même si pour une partie tout
au moins c’est involontairement, vivement la prochaine surprise.
http://pressionlive.com/