42 ans et toujours toutes ses dents, ADX revient avec son treizième album et malgré les craintes légitimes de l'album de trop, le crépuscule de la bande menée par Didier et Phil n'est pas encore pour demain...
Notre dernière rencontre remonte à 2021 pour la sortie de "Etranges Visions". Quel regard portez-vous avec le recul sur cette relecture de "Weird Visions" ?
Philippe "Phil" Grelaud : Le résultat est plus que correct et il nous plaît… Il y a pas mal de bons retours sur cet album même s’il n’y pas eu trop de concerts pour la promo mais globalement, je pense qu’il a bien marché…
Ce n’était pas gagné d’avance mais je pense qu’on a quand même fait un super boulot (sur "Etranges Visions") !
Vous devez ressentir une certaine satisfaction d’avoir rendu à ce disque toute sa place dans votre discographie ?
Didier "Dog" Bouchard : Exactement ! Il avait une place à part : c’était un album qui était en anglais qui n’avait pas été compris par les fans français. Depuis des années, on nous demandait s’il était possible de faire cet album en français…
Phil : … Sachant qu’au départ, il était prévu pour être en français.
Didier : Et là, on a trouvé le moment pour le faire en français mais il ne fallait pas qu’on se plante. C’était un album sorti dans les années 1990, nous sommes désormais dans les années 2020 : il fallait avoir un son actuel… Ce n’était pas gagné d’avance mais je pense qu’on a quand même fait un super boulot et nos fans français -mais aussi étrangers- l’ont très bien accueilli.
Depuis cette rencontre, pas mal de choses ont bougé chez ADX. Comment expliquer ce côté mouvant du groupe avec cette fois le départ de Nicklaus et aussi de Julien votre bassiste ?
Phil : Je compare un groupe à une famille. Dans le cas présent, tu peux avoir des membres qu’ils veulent faire autre chose ou d’autres dont les plannings en tant que musiciens ne correspondent plus… Mais humainement, il n’y a pas d’embrouille…
Didier : C’est effectivement une famille. Je vais te donner l’exemple de Nicklauss qui est un musicien super talentueux mais c’est un mec qui s’éparpille beaucoup : il joue avec beaucoup de monde et quand il s’agit de jouer avec ADX, il faut être présent…
Phil : … mais humainement parlant, on est toujours en bons termes avec lui : il n’y a pas eu de
clash avec des coups de poing dans la tronche (Sourire)…
Didier : Et Julien est parti sur Bordeaux : il a essayé de continuer au début mais au bout d’un moment, ce n’était plus possible…
Phil : … Il est désormais dans le monde du théâtre…
Didier : … et il s’est marié avec la mère de Phil…
Phil : … d’ailleurs, on n’a même pas été invités à la noce : c’est dégueulasse (Rires) !
Avec ces deux départs, Néo a annoncé des soucis de santé. Première question : comment va-t-il à présent ?
Didier : Il est mort !
Phil : Ses obsèques ont lieu la semaine prochaine c’est pour ça que Fred est avec nous (Rires) !
Didier : Si tu veux les deux départs qu’on a évoqués ont été compliqués mais c’est là qu’on sent que le groupe est solide parce que certains auraient laissé tomber avec le départ de deux membres. Néo a des problèmes de santé mais il les gère : il sait ce qu’il a et il arrive à gérer… Sur ce point, on arrive à se démerder. Le plus urgent a été les deux départs mais depuis Fred est arrivé, Jules est également arrivé dernièrement. Ils ont désormais intérêt à fermer leurs gueules : faut que ça suive !
Justement, Fred remplace à présent Nicklaus, Fred avait déjà joué pour remplacer Néo sur quelques dates. Ce choix était le plus logique et naturel ?
Phil : Bien sûr ! C’était le remplaçant par excellence : d’ailleurs, quand je rentre dans ma chambre, il est avec ma nana (Rires) !
Frederick "Fred" Allanic: : Quand on me dit : "Tu remplaces", je remplace…
Didier : Remplaçant de qualité : il était derrière mon chien l’autre jour (Rires) !
Et comment passe-t-on de super sub à titulaire en puissance ?
Fred : En fait, ce n’était pas prévu initialement. La première date que j’ai faite avec ADX était en avril 2022 : Didier m’a contacté suite aux problèmes de Néo pour filer un coup de main et j’ai accepté.
C’était temporaire alors qu’aujourd’hui, tu es ici pour faire la promotion du nouvel album d’ADX dans la peau d’un titulaire : dans quel état d'esprit es-tu ?
Fred : Ca fait plaisir !
Didier : Mais s’il est présent, c’est pour ses qualités de jeu sinon on ne l’aurait pas pris ce con-là !
Phil : C’est vrai qu’il est très con mais il joue bien (Rires) !
Didier : Il va parler de ses qualités mais on l’a vu quand il a fait les auditions pour remplacer Betov. Il avait quelque chose et il a cette qualité de choper les solos parce qu’il a quand même joué les solos de Nicklauss et de Néo qui ne sont pas faciles : c’est assez fort !
A la basse on retrouve donc Jules. Peut-on se dire qu’on tient dans ce line-up un line-up durable ou doit-on s’habituer à voir un ADX mouvant comme une sorte de collectif à géométrie variable ?
Phil : La réponse est difficile parce que la vie privée des gens fait que tu peux avoir d’autres priorités. Aujourd’hui, tout va bien mais on ne peut pas prédire l’avenir même si avec Didier, on est condamnés : je voulais rentrer dans les Beatles, Didier m’a demandé de rester dans ADX !
Didier : Pourtant, tu as la coupe de cheveux !
Phil : En plus…
Si le groupe est toujours là, c’est qu’il y a une osmose entre nous !
A cet égard, Didier et Phil, vous êtes dans le groupe depuis plus de quarante ans. Comment définiriez-vous votre relation sachant qu’on a rencontré Wolf Hoffmann d’Accept ici-même qui nous expliquait que sa relation avec Mark Tornillo était plus professionnelle qu’amicale ?
Phil : C’est difficile parce qu’on s’est connus quand on avait quinze ans : on était beaux !
Didier : On est des potes et si le groupe est toujours là, c’est qu’il y a une osmose entre nous !
Phil : On s’est toujours bien entendu…
Didier : On est les derniers et il s’est toujours passé un truc…
Et pour toi, n’est-ce pas trop dur de se faire une place au milieu de ces deux ?
Fred : Non, non, aucun problème d’intégration, ils sont tous sympas sauf Phil mais ça va (Rires) !
Didier : Je me répète mais on essaie de retrouver ce côté famille dans le groupe et non pas ce côté boulot… Ca a été compliqué mais on s’est débrouillé pour reformer un groupe et les mecs qui viennent nous voir en concert nous disent qu’ils ont l’impression de voir ADX depuis toujours : ça a beau être de nouveaux membres, ça ne se ressent pas, il y a toujours ce petit truc.
Ces derniers temps, les concerts d’ADX se sont faits moins nombreux. Avec le nouvel album, pensez-vous retrouver un cycle classique de tournées ou doit-on s’attendre à des concerts espacés dans le temps ?
Didier : On peut dire qu’on a signé avec Metallian Productions justement pour qu’ils nous fassent tourner. On sait qu’en ce moment, ils sont en train de bosser sur une tournée 2025. Toutefois, l’album va sortir et on va faire quelques concerts comme à Mennecy, le Normandy Metal Fest… des choses vont arriver… Mais on a quand même signé avec Metallian Productions justement pour qu’on puisse faire des concerts et pas seulement un concert tous les mois…
Phil : Metallian Productions qui travaille en étroite collaboration avec Verycords : les deux entités vont faire en sorte qu’on tourne et c’est leur intérêt également…
Didier : Malgré tout, on ne va pas faire comme Sortilège et attendre trente ans pour revenir parce que s’il faut nous voir en tournée au Père Lachaise dans trente ans, c’est pas la peine (Rires) !
Vous évoquiez votre label, justement, pour ce nouvel album, vous retrouvez Verycords dix ans après "Ultimatum". Pourquoi ce retour vers ce label, vous aviez besoin d’une structure autour de vous après des années de fonctionnement indépendant ?
Didier : On était chez Verycords jusqu’à "Ultimatum" et certaines personnes dans la famille ADX ont pensé qu’on était capable de faire ce boulot d’autoproduction…
Certaines personnes qui ne sont pas là ?
Didier : Certaines personnes qui ne sont pas là ! On a pas mal discuté et finalement, on a essayé mais l’autoproduction, c’est un métier… On a donc essayé, on a vendu beaucoup d’albums mais c’est un boulot monstre : c’est de la folie d’envoyer des albums au Mexique, partout… C’est compliqué !
Phil : Chacun son boulot !
Certains groupes qui débutent notamment sont obligés de le faire mais avec votre expérience, vous pouvez faire faire ce travail sachant que finalement, je ne suis même pas convaincu que vous ayez gagné énormément d’argent en supprimant cet intermédiaire…
Phil : Pas grand-chose parce qu’en plus, le Covid s’est greffé… C’était une période de doute même si les albums marchaient…
Et cela explique également la raison pour laquelle vous n’ayez pas fait appel au financement participatif pour cet album ?
Didier : C’est exactement ça : on ne voulait plus de ça ! On l’a fait deux fois mais au bout d’un moment, ça ne faisait pas "pro"…
…. D’autant que vous étiez signés à nouveau chez Verycords...
Didier : Ce n’était pas gagné chez retour chez Verycords mais on a été très bien reçus. Mehdi (NdStruck : Mehdi El Jaï) le boss de Verycords a voulu qu’on lui file notre produit avant afin de savoir si c’était de la merde ou non…
Avant de parler musique, parlons de sa pochette. On retrouve à nouveau Stan Decker aux pinceaux, dont le travail est fascinant. Est-ce important pour vous d’avoir encore recours à de vrais artistes avec une vision et pas une intelligence artificielle comme de plus en plus de groupes le font ?
Phil : Stan Decker est un artiste reconnu -c’est la quatrième pochette qu’il fait pour nous- c’est quelqu’un de charmant et de très sympa et il est content de bosser pour nous…
Didier : Ça fait du bien…
Phil : Ah bon ?
Didier : … d’avoir quelqu’un de charmant à côté de soi (Rires) !
Phil : C’est vrai, tu as raison… L’avantage avec Stan Decker, c’est qu’on lui donne des idées et lui la retranscrit avec son ressenti…
Didier : Si tu veux, sur cet album, on voulait comme un tableau…
La pochette évoque la Révolution et Louis XVI bien sûr avec votre guillotine, le château en feu et les révolutionnaires drapeau en main. Cette période révolutionnaire fascine : était-ce logique de l’aborder finalement pour des férus d’histoire comme vous ?
Phil : Je te coupe parce que justement, il n’y pas d’époque précise… Sur cette pochette, il y a un mélange de périodes : on voit Napoléon qui est assis sur son trône, il y a un roi mais on ne sait pas lequel… On voulait un truc en dehors du temps…
Est-ce la raison pour laquelle -au-delà de la Révolution- on peut y voir un parallèle avec notre époque moderne. Comme si ce roi représentait notre président comme perdu, loin des gens et ignorant une guerre civile en approche. Etait-ce votre idée aussi sur ce dessin ?
Didier : Voilà !
Phil : Putain, un journaliste qui réfléchit…
Didier : C’est un peu la révolution un peu dans tous les domaines : c’est un peu le bordel !
Phil : Le début et la fin de tout !
Vos thèmes sont historiques mais aussi plus actuel. L’instrumental ‘Paris un 13’ par exemple évoque on suppose les attentats de Paris de novembre 2015 ?
Didier : Oui ! Ça nous a tellement marqué : c’est catastrophique !
On a voulu tuer la culture : il ne faut pas l’oublier !
Au-delà de l’Histoire vous aviez besoin aussi de parler de choses plus actuelles et faire le lien avec le passé, comme si l’Histoire se répétait ?
Phil : En gros, c’est ça !
Didier : Il y a des choses qu’il ne faut pas oublier : je crains qu’avec le temps, on oublie un petit peu novembre 2015… C’était catastrophique et il ne faut surtout pas oublier : il fallait qu’on fasse un truc sur cette période ! On a voulu tuer la culture, il ne faut pas l’oublier ! On a touché la musique, on a touché des jeunes : c’était un massacre !
Phil : Notre créneau est plutôt l’Histoire et le fantastique, parfois mélangés : ce sont des sujets sérieux et inépuisables parce que ce qu’on raconte dans nos chansons et dans nos textes, à l’époque, c’était de la politique !
Justement, l’Histoire est au rendez-vous et vous faites dans le pointu notamment avec ‘Les Septembriseurs’, le terme évoquant des massacres en 1792 contre des prisonniers désignés comme contre-révolutionnaires. C’était important de mettre en lumière ce côté noir de la Révolution ?
Didier : Bien sûr ! Parce que personne ne le sait !
Phil : Mis à part les côtés bénéfiques de la Révolution qu’on connaît actuellement, il ne faut pas oublier dans certaines régions, c’était massacre sur massacre de gens qui n’y étaient pour rien… Et ‘Les Septembriseurs’ était une milice qui était envoyée dans les prisons pour faire du vide… Le vieil adage dit qu’on ne fait pas de révolution sans casser d’œufs mais des œufs de cassés, il y en a eu…
Didier : On aime bien parler de choses qu’on ne t’apprend pas à l’école…
… Déjà à notre époque, on ne nous l’apprenait pas et c’est encore moins le cas aujourd’hui…
Phil : Laisse tomber !
Et vos thèmes sont variés avec ‘Le malgré nous’, les habitants de l’Est enrôlés dans l’armée allemande en 1940 et des histoires du Moyen-Age. Vous considérez-vous comme des passeurs de mémoire afin de ne pas oublier et essayer de ne pas répéter les erreurs du passé ?
Didier : Tu as parfaitement raison !
Phil : Le côté historique rejoint le côté fantastique comme le couvent à Loudun qui fait l’objet du titre ‘Le Couvent des Possédés’…
Didier : … pas 'des obsédés', attention (Rires) !
Phil : C’est un devenu un fait historique mais sur des bases fantastiques… On aime bien les deux sujets et c’était intéressant de faire un morceau là-dessus…
Didier : On a besoin de partager ce que nous ressentons.
Phil : A l’époque, beaucoup de gens ont été surpris de savoir qu’on avait fait ‘Le Blason de la Honte’ (NdStruck : extrait de l’album "Terreur" paru en 1986) qui était sur Gilles de Rais, le premier tueur en série en Europe… Les gens ont découvert ce mec avec ce titre sachant que depuis le temps, il était passé à l’as…
On est un peu plus jeune, on connait plus sa sœur Odile…
Didier : "Ah ben le voilà, le jus d’orange" (Rires) !
Et justement, comment trouver vous vos thématiques ?
Didier : Tout dépend de l’envie du moment. Par exemple, j’ai fait l’amour à ma femme hier soir, c’était compliqué et j’ai pensé à l’impuissance de Philippe et je me suis dit que ce serait bien de faire un morceau sur son impuissance et ça a donné 'Tout en puissance' (Rires) !
Musicalement, ce qui marque, c’est le dynamisme dégagé dans le disque, le côté direct heavy. On pense notamment à ‘Charognards’, ‘Hors de Contrôle’, ‘Le Malgré-nous’ ou ‘Paradis Royal’ qui forment le cœur de l’album. Etait-ce important ce dynamisme, cette fougue, comme un croisement de Judas Priest et de Motörhead ?
Phil : C’est sympa de le dire mais je n’aurais pas trouvé…
Didier : Tu trouves que c’est plus dynamique que nos précédentes productions ?
On est un peu prisonniers de notre style !
Ce n’est pas tant la question sur cet album en soi mais de façon générale afin de répondre aux questions que certains peuvent se poser après toutes ces années de carrière…
Phil : Le problème, c’est qu’on ne se pose plus de question (Sourire)…
Didier : Je me répète mais on joue ce qu’on aime et on ne sait pas faire autre chose ! On a trempé dans le speed metal depuis le début. Malgré l’âge, on a encore la patate et le jour où je n’arriverai plus à jouer ‘Déesse du crime’ (NdStruck : extrait de "Exécution" sorti en 1985) je range mes billes. Pour l’instant, ça va… et les morceaux du dernier album sont quand même assez
speed ! On fait vraiment ce qu’on a envie : pour l’instant, ça fonctionne, c’est du ADX pur jus. Sachant que si on se barre sur autre chose, on va nous dire qu’on fait chier : c’était mieux avant !
Phil : On est un peu prisonniers de notre style !
C’est un regret ?
Phil : Non !
On ne veut surtout pas être à la ramasse !
Il y a d’autres titres comme ‘Tout en Puissance’ dont on connaît désormais l’origine et ‘Le Couvent des Possédés’ qui sonnent plus méchant, dans une idée thrash même. Dans le prolongement de votre précédente réponse, on a le sentiment qu’avec ces titres vous voulez montrer que vous en avez encore dans le ventre…
Phil : C’est vrai !
Didier : On ne veut surtout ne pas être à la ramasse ! On veut toujours être dans le
move ! En ce moment, la mode, c’est le death, être accordé en grave, tout le monde gueule… Nous ne sommes pas dans ce mouvement mais on ne veut pas être derrière au risque d’être catalogué musique de gonzesses…
L’objectif est donc de garder vos racines tout en sonnant contemporain ?
Phil : Voilà !
Est-ce compliqué ?
Didier : Par exemple, je trouve que le refrain de ‘Tout en Puissance’ porte bien son nom…
A cet égard, peut-on aussi supposer que les paroles de ce titre par exemple ont demandé une musique plus puissante ?
Didier : Un petit peu aussi…
On arrive au chant. Une fois encore c’est impressionnant cette capacité à varier avec un ton puissant et hargneux, le début de ‘Charognards’ colle au mur et aussi un ton plus épique et théâtral notamment sur les refrains...
Phil : Je ne savais pas que je faisais tout ça…
Didier : Avec une gueule pareille, non (Rires) !
Comment fais-tu pour garder une telle force vocale et une parfaite capacité à varier les tons ?
Didier : Il ne parle pas de tes nanas (Rires) !
Phil : Oh mais la beauté intérieure, ça existe… En général, Didier compose et on fait les textes à deux. Didier est balèze parce qu’il fait la mise en place par rapport à un texte. A savoir que la musique existe et le texte doit correspondre pour coller. J’interprète ce qu’il a monté et ça correspond bien… On n’aurait pas pu mettre les textes de ‘Charognards’ sur ‘Non Serviam’ (NdStruck : de l’album du même nom paru en 2016).
Sur ‘Les Septembriseurs’ ou ‘Le malgré-nous’, on sent que tu vis à fond l’histoire racontée. Ce côté romanesque est une force supplémentaire. Comment fais-tu pour autant t’imprégner des textes ?
Phil : Quand on a enregistré en studio ‘Le Malgré-nous’, j’avais pris une cuite et j’étais habillé en soldat allemand : j’étais donc bien dans le truc si tu veux… Et dans ces conditions, ça part tout seul : c’est une vue artistique !
Didier : On bosse beaucoup ensemble, quand on met en place les morceaux par rapport aux mots, aux phrases, il y a une façon d’aborder le truc différente à chaque fois qui est hyper importante…
Et si je dis que ce côté conteur rappelle le travail d’un Bruce Dickinson qui s’implique à fond dans son chant…
Phil : C’est un beau compliment…
… mais avec le recul, comprends-tu ce parallèle ?
Phil : Oui, oui parce qu’il vit ses morceaux ! Non mais oui, tu as raison de me faire des compliments (Sourire)…
On va également complimenter celui qui n’a pas trop parlé jusqu’à maintenant. Avec Fred et Néo, vous gardez un beau duo de guitaristes. Votre travail est épatant sur chaque riff et solo avec une complicité déjà évidente. Vous devez être satisfaits de ce duo ?
Didier : Les morceaux d’ADX ne sont pas faciles : il faut avoir des duellistes de qualité. On a vu un paquet de mecs mais avec Néo, il se passe un truc : ça fonctionne bien !
Fred : Je trouve qu’avec Néo, il y a une bonne fusion !
Phil : Ce sont des jeux différents : il n’y a pas un qui essaie de calquer le jeu de l’autre. Ils ont chacun leur identité et c’est vrai que les deux mélangés apportent un plus, mais ça a toujours été le cas dans ADX.
Et avant de se quitter, qu’attendez-vous de cet album ?
Phil : Qu’il marche !
On a toujours peur qu’on nous dise que c’est l’album de trop et qu’il est temps de raccrocher !

Mais ça signifie quoi pour un groupe comme ADX qui a plus de quarante années de carrière au compteur ?
Phil : Ça veut dire pas seulement la vente des albums mais surtout que les gens viennent aux concerts et chantent les morceaux avec nous : c’est la première reconnaissance…
Didier : Et c’est super important qu’on ne nous dise pas qu’ADX est
has been… On a toujours peur qu’on nous dise que c’est l’album de trop et qu’il est temps de raccrocher !
Mais avec l’apport de sang neuf à la faveur des changements de line-up vous êtes à l’abri de cela ?
Fred : Je suis assez confiant pour l’avenir…
Didier : Les nouveaux dans le groupe peuvent dire que nos morceaux sont de la merde. Nous sommes les deux fondateurs mais nous ne sommes pas des dictateurs en demandant aux autres membres de fermer leur gueule et jouer nos morceaux…
Phil : Mais on va peut-être y venir (Rires) !
Didier : D’ailleurs, Fred a fait un morceau sur le dernier album ‘Paradis Royal’. Tu as passé ton examen, c’est bien (Sourire) !
Vous avez évoqué parmi vos objectifs les concerts, on se donne rendez-vous en 2025…
Didier : … pour la tournée, mais avant il y a quelques dates… On a enfin des gens qui s’occupent de nous et nous sommes derrière en train d’attendre : ça fait du bien !
Ca devrait le faire avec cet album…
Didier : Je pense : il est pas mal !
Merci…
ADX : Merci beaucoup !
Merci à Noise pour sa contribution...