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TITRE:

NIGHTMARE (25 AVRIL 2024)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HEAVY METAL



Le cauchemar de Nightmare prend-il fin avec "Encrypted" ? Cette interview d'Yves Campion et sa nouvelle frontwoman vous permettent de tout décrypter...
STRUCK - 31.05.2024 -
10 photo(s) - (0) commentaire(s)

Nous aurions pu vous faire un copier/ coller de l'introduction de la précédente interview à savoir que depuis le départ des frères Amore, Nightmare n'a eu de cesse de se relever et renaître avec Magali Luyten dans un premier temps puis Madie... Mais la vie de Nightmare est loin d'être long fleuve tranquille et Madie -comme sa prédécesseure- n'aura officié le temps que d'un seul album. C'est donc au côté d'une nouvelle frontwoman, la belle et talentueuse Barbara Mogore qu'Yves Campion nous donne les clés pour décrypter les évènements qui ont touché le groupe...





On a toujours été un groupe à défi !


Notre dernière rencontre remonte à fin 2020 pour la sortie de "Aeternam", la période n’était pas facile, les concerts peinaient à reprendre, et alors que tout semblait pouvoir repartir vous avez dû vous séparer de Madie à l’été 2022. De l’extérieur nous avons été surpris car tout semblait aller pour le mieux, le disque était bon et l’ambiance également en interview… Comment expliquer ce départ ?

Yves Campion : Pour paraphraser Albert Riera -entraîneur de Bordeaux- suite à son altercation avec un joueur de St Etienne : "Ce qui se passe à Las Vegas reste à Las Vegas" (Rires) ! On est quatre à être restés dans le groupe. On n’est pas pour des changements de line-ups parce que franchement, c’est toujours chiant ! Mais malheureusement, on n’avait pas d’autres choix à ce moment-là. Je pense qu’on a toujours été un groupe à défi (Sourire), on a toujours eu une espèce de karma qui fait qu’on n’aie pas pris de mur…


Justement vous avez su rebondir mais malgré tout, en fin de notre précédente interview, à la dernière question, tu avais anticipé ce départ…

Yves : Oui, oui mais c’était de l’humour !


… Bien sûr c’était de l’humour mais rétrospectivement, ne pressentais-tu pas cette issue comme une sorte de résignation ?

Yves : Non ! Mais comme on avait déjà changé avant, c’était vraiment de l’humour ! Je n’avais absolument pas prévu ça au moment où nous nous sommes vus.


Ce départ s’est passé en tournée et en lisant les réactions, et sans polémiquer ou prendre parti, il semblerait que ça n’ait pas marché entre vous durant les dates et notamment au niveau vocal. Est-ce que finalement le live a été le révélateur, le test ultime qui n’a pas marché ?

Yves : Il n’y avait pas que ça… Je n’ai pas trop envie de m’étaler là-dessus parce que je me mets à la place de Madie…


Mais qui est le responsable de ce choix ?

Yves : Ce n’est pas la décision d’une personne. Si ça matche, si les gens sont proches les uns des autres, si tu as quatre personnes qui continuent ensemble et qu’une seule part, c’est qu’il y a un problème quelque part avec une personne…


A cet égard, estimes-tu que "Aeternam" a eu la vie qu’il méritait ?

Yves : Non ! Quand tu fais des changements aussi rapidement, non ! En revanche, il a eu de bons résultats…


… Est-ce que ça ne nourrit pas encore plus de regrets justement ?

Yves : Tu me poses la même question avant notre rebond, je te réponds oui. Aujourd’hui, je vis l’instant présent à 200% parce que tu ne sais pas ce qui va se passer demain.


Avec ce départ, Nightmare repart encore de zéro. En 2020 déjà, tu parlais d’éternel recommencement avec l’arrivée de Madie, et là tout recommence, il y avait une lassitude à la limite de la résignation lors de notre précédente rencontre, aujourd’hui, tu sembles plus en "paix" avec ça ?

Yves : C’est l’âge peut-être (Rires) ! Non mais j’ai toujours mal mais c’est comme -et je pense que tu vas en parler d’ailleurs- le fait que nous nous sommes revus avec Jo et David (NdStruck : Amore, principaux chanteur et batteur du groupe) et c’était génial…


Tu abordes le sujet mais n’avez-vous pas envisagé d’un retour au line-up iconique du groupe ?

Yves : On n’a pas vu les choses comme ça parce que Jo et moi avons pris de l’âge. On s’est dit un truc factuel à savoir que si on fait le bilan, à nos âges, on a peut-être moins de temps à vivre que de temps passé ensemble avec ce groupe à vivre de belles choses… Jo s’entend très bien avec les membres du groupe dans lequel il joue (NStruck : KingCrown) et ils m’ont appelé un week-end parce que leur bassiste était coincé et il fallait le remplacer pour 30 minutes de show. Même si c’était compliqué parce que j’ai un agenda surchargé, c’était tellement génial, j’ai répondu positivement. Mais finalement, il me rappelle quelque temps plus tard pour me dire qu’il s’était trompé et que ce n’était pour un show de 30 minutes mais de 70 minutes (Rires)…


On ne vit qu’une fois : il fallait le faire !




C’est plus tout à fait la même chose…

Yves : Mais c’était énorme ! On a passé un week-end de fou ! On ne vit qu’une fois : il fallait le faire !


Pour revenir à Nightmare, la remplaçante de Madie c’est Barbara Mogore, qui vient d’un groupe local évoluant dans un métal teinté alternatif. Tu nous vois venir, ce profil ressemble fortement à celui de Madie. Est-ce un hasard de rencontre ou est-ce un profil recherché typique, à savoir donner sa chance à quelqu’un du coin avec un style de voix spécifique ?

Yves : Ce n’est pas voulu. Mais je vais être très pragmatique et direct : le nec le plus ultra serait une chanteuse américaine mais il faut un paquet de thunes pour se le permettre… De l’argent, je n’en ai pas et si j’en récupère, j’achèterai plutôt une maison. On n’allait pas partir dans une recherche de profil de fou, on n’a plus 20 ans, on ne peut pas s’investir dans un tel projet : on n’est que Nightmare et pas Amaranthe avec des budgets conséquents ou Arch Enemy avec une chanteuse qui habite Toronto, un autre membre qui est en Suède, un autre à Singapour… On ne peut pas se permettre cela mais on a eu la chance de rentrer en contact assez rapidement avec Barbara et ça a pesé dans la balance mais il fallait surtout que ça matche avec le son, la personne…


On s’est renseigné et son groupe -Muddles- verse un peu dans le death mélodique. Est-ce que cela a joué en faveur de Barbara au moment de faire votre choix ?

Yves : Il faut savoir que dans Nightmare -et même à l’époque de Jo- sur des morceaux comme ‘Conspiracy’ de l’album "Genetic Disorder" en 2007, on avait déjà mis un peu de chant extrême avec plus ou moins de réussite parce que c’était nous -Jo et moi- qui assurions ce chant… On avait également un morceau comme ‘Temple of Tears’ sur l’album "The Dominion Gate" de 2005 dans lequel on avait également fait ça… Mais aussi ‘Decameron’ sur l’album "Insurrection"… Ce sont des morceaux avec un peu ce côté thrash parce que les compos de Franck (NdStruck : Franck Milleliri, guitare) ont ce propose thrash. Du coup, on avait déjà mis cette petite touche extrême. Et quand on a vu Barbara en action en train de growler -sans pour autant basculer dans un autre registre et se projeter en tant que nouveau Infected Rain parce que ça ne marcherait pas- on s’est dit qu’il fallait utiliser cette partie parce que dans les morceaux de Nightmare, ça s’y prête… Il n’y en a pas partout mais si tu as écouté l’album, tu as vu qu’on en a mis un peu…


Avec "Encrypted", Nightmare en est à quatre albums en dix ans avec quatre chanteurs différents. C’est beaucoup et rare finalement pour un poste si sensible. Est-ce si délicat que ça de chanter dans Nightmare ?

Yves : Non, je pense que c’est simplement que les choses se sont passées ainsi. Si tu m’avais dit à l’époque, qu’on allait changer quatre fois de chanteur, je t’aurais répondu que ce n’était pas possible, on ne fait pas un groupe pour ça…


C’est désormais notre identité !




Et finalement vu les circonstances, pourquoi continuer à recruter féminin ?

Yves : Je vais vraisemblablement te répondre la même chose que lors de l’interview précédente à savoir qu’on a pris ce virage et la maison de disques a toujours été de bon conseil à ce sujet qu’il fallait continuer dans cette direction d’une chanteuse : c’est désormais notre identité !


Enfin et pour terminer sur le sujet, vous avez pas mal tracé la route avec Barbara avant de partir en studio. Etait-ce nécessaire pour cimenter le groupe et ne plus reproduire les potentielles erreurs avec Madie ?

Yves : C’est une très, très bonne question parce que je vais te dire un truc : ce n’est pas la faute de Madie ou je ne sais qui d’autre… On avait cette tournée avec Rhapsody of Fire qui a été reportée deux fois à cause du Covid, on a pris plus de temps pour enregistrer un album puisque nous étions en plein confinement au moment de l’enregistrer…
Aujourd’hui, je ne te mens pas, on se retrouve avec une chanteuse : c’était chaud ! On s’est séparé de Madie après le Motocultor à la fin août/septembre et en octobre, on avait le festival Full Metal Holyday à Majorque avec Grave Digger notamment et on devait jouer 75 minutes. Barbara venait à peine d’arriver : le défi était fou !


Mais peut-on refuser un tel festival ?

Yves : Un tel festival organisé par le Wacken ? Non, tu te démerdes mais il faut surtout que la personne se sente de le faire ! Le défi était fou : il fallait apprendre tous les textes et en plus, elle ne chantait pas dans sa tonalité. Il faut savoir que Barbara est une professionnelle, une intermittente donc elle sait où elle peut aller ou au contraire où elle ne peut pas aller… Finalement, on a foncé dans le tas et on a vraiment assuré ! Elle est tombée tout de suite dans le bain du live et pour en revenir à ta question, contrairement à la dernière fois, on a fait plus de concerts avant de faire l’album qu’avec Madie qui n’avait pas fait de concert avant d’enregistrer l’album… Cette fois-ci, on a fait l’inverse et ça permet de chapeauter plein de choses comme de savoir où tu peux ou ne peux pas aller… C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, l’album est ce qu’il est…





Justement, parlons-en, ‘Eternal Winter’ -extrait de "Insurrection"- qui est souvent joué live a été proposé en version studio avec Barbara. Est-ce suite à ses interprétations live que vous avez fait ce choix ?

Yves : En fait, on s’est dit que c’était un album culte qu’on jouait tout le temps et à toutes nos périodes. C’est Matt (NdStruck ! Matt Asselberghs, guitariste) qui disait très justement que c’était un morceau qu’on n’avait clipé et comme on n’avait pas encore de morceaux pour présenter Barbara -on était en train de finaliser l’album- il fallait trouver un morceau culte et on l’a réenregistré avec Barbara afin de présenter un morceau studio de Nightmare avec Barbara.


Tu as répondu en partie à la question mais le ton de cette réinterprétation est assez épatant : il y a de la puissance et de la mélodie… le mix parfait de ce qu’on attend chez Nightmare. Sortir ce titre avant l’album, c’est comme une carte de visite pour présenter Nightmare version Barbara après les concerts et avant l’album ?

Yves : Tout à fait ! C’était vraiment le but parce qu’on n’avait rien d’enregistré à ce moment-là et on n’allait pas présenter des démos…


Ce nouvel album, c’est donc "Encrypted". Sa pochette sonne une version cataclysmique de "Dead Sun" comme sa suite avec un soleil noir et une humanité dans les ténèbres pour de bon. Était-ce l’idée ?

Yves : Non, mais c’est pas bête, c’est même pertinent ! En fait et pour revenir à l’implication de Barbara, il faut savoir que c’est elle qui a réalisé la direction artistique : elle s’est vraiment plongée dans le truc, elle a écrit beaucoup de textes- je n’en ai écrit que deux…


… Ce n’était pas le cas par le passé ?

Yves : Non, pas du tout !


Et pour en revenir au début de l’interview, cette implication a dû te soulager…

Yves : Ce n’était pas du tout la même implication…


Même pour Maggy Luyten sur "Dead Sun" justement ?

Yves : Maggy avait cette expérience de chanteuse, prof de chant… mais pas à ce point-là non plus…


Barbara est donc énormément impliquée sur l’aspect visuel, les textes…

Yves : Oui mais on l’a lâchée… Elle aurait pu revenir avec des idées qui ne collaient pas du tout…


On revient à ce qu’on se disait tout à l’heure à savoir que tous les concerts joués ensemble avant même d’enregistrer ce premier ont permis à Barbara de mieux appréhender l’univers Nightmare, ce que les autres n’ont peut-être pas pu faire…

Yves : Tout à fait, c’est une belle analyse !


On a tenté des choses !




Ce qui frappe à l’écoute de ce nouvel album, c’est son dynamisme et un côté live très direct. On a le sentiment que chaque titre a été pensé pour être efficace sur scène. Mais pour en revenir à ce que nous disions, penses-tu que votre vécu scénique avec Barbara a orienté l’enregistrement de cet album ?

Yves : Oui, mais il y a toujours des titres qui sonnent très Nightmare heavy metal old school comme ‘Wake the Night’ pour garder les racines. Après, on est allés vers des trucs un peu plus extrêmes, je dirais même qu’il y a un passage dans ‘Encrypted’ où on a poussé le schmilblick entre les orchestrations, le blast de batterie… je compare ça à certains passages d’albums d’Ihsahn par exemple : on a tenté des choses ! Et ça s’y prêtait avec Barbara puisque dans ces passages, elle growle


"Aeternam" mixait heavy et thrash avec une pointe mélodique bien présente. "Encrypted" est dans la même lignée mais avec un sentiment de puissance supplémentaire : moins de thrash mais plus de power metal speed. On a l’impression que vous avez mangez du lion tant c’est speed et rythmé. C’était le but en composant : faire passer les aspects power metal au premier plan ?

Yves : Non parce qu’on les a toujours eus. Au niveau de la musique, des riffs, c’est plus Matt qui a composé, à l’époque -sur "Aeternam", ils étaient à 50/50 avec Franck (NdStruck : Franck Milleliri, guitare). Ce n’était donc pas voulu que ce soit plus power metal parce que Matt est plus old school : il aurait tendance à faire des morceaux à la Accept qui colleraient plus à l’ancien Nightmare. Mais en sophistiquant un peu plus le truc, on a des passages musicaux assez longs dans lesquels il y avait des choses à dire…


Nightmare se la joue progressive à la façon d’un Ihsahn…

Yves : Voilà ! J’aime bien cette touche Ihsahn qui est un monstre, un génie pour moi ! Je ne vais pas nous comparer à Ihsahn, ça n’a rien à voir, mais il y a un "mais" (Sourire)…


Des titres comme ‘Nexus Inferis’, ‘Voices from the Other Side’, ‘Saviours of the Damned’ sont ainsi taillées dans un son proche d’un Primal Fear avec un rythme rapide, des riffs et soli ébouriffants et bien sûr le chant de Barbara. Et là, on voudrait insister sur sa prestation, elle sonne heavy, épique, puissant et mélodique et digne des grands vocalistes speed metal. C’est vraiment un point fort par sa puissance vocale et sa grande variété de ton que tu as dû également constater en studio…

Yves : On a vraiment travaillé ensemble sur le chant et du coup, ce qui est intéressant sur un morceau comme le single ‘Saviours of the Damned’, c’est d’abord la tonalité : on part bas, on monte crescendo avec le couplet et on explose sur le refrain en se disant que si on veut être catchy du début à la fin, c’est pile-poil la recette et tout ça, c’est grâce à Barbara ! D’autres chanteuses auraient été trop bas au début et ça n’aurait pas marché, pareil sur le refrain, d’autres seraient montées trop haut, ça aurait été la course à l’échalote et ça aurait été nul… L’avantage de Barbara, c’est quelle a un large spectre qui permet tout cela…


On revient à ce que nous disait récemment Wolf Hoffmann d’Accept que tu citais tout à l’heure : l’essentiel, c’est le chant et à cet égard, il louait le travail de Mark Tornillo…

Yves : Tu retiens les mélodies, tu les chantes dans ta douche… J’ai appris un truc dans le temps avec un producteur norvégien qui était ultra-mélodiste, il me disait de faire un test et chanter un classique d’AC/DC, Scorpions… tu te rappelles des mélodies tout de suite sans avoir besoin de chercher : ça veut dire que ton morceau tue ! Il me disait de faire la même chose avec mes morceaux et si je n’étais pas capable de me rappeler des mélodies, c’est que le morceau est mauvais !


‘Wake the Night’ -par ses parties de guitare- peuvent évoquer Iron Maiden et un heavy plus classique. Fallait-il aussi un peu souffler même si ça reste du heavy bien rentre-dedans ?

Yves : Je dirais même que le refrain fait Sabaton quelque part…


Des titres et des refrains typiquement faits pour que le public les scande avec vous pendant vos concerts…

Yves : Dans le registre, un titre qui fait très Accept, c’est ‘White Lines’ avec ses deux mots…


Tu déflores notre question suivante à savoir qu’avec ses chœurs et son riff principal, ‘White Lines’ ramène vers Dio et Accept comme tu l’as dit…

Yves : Complétement ! Et peut-être Judas Priest…


Même si on fait des expérimentations dans d’autres univers, on ne pouvait pas se couper de nos racines




… Et là encore Barbara est bluffante dans ce registre heavy 1980’s. Etait-ce important de garder cette ligne qui a été au cœur de vos compos à une époque ?

Yves : Comme je disais tout à l’heure, on a des racines d’où on vient et Matt a été bon pour composer dans ce sens parce qu’il vient de là lui aussi. Et surtout même si on fait des expérimentations dans d’autres univers, on ne pouvait pas se couper de nos racines : il fallait donc des titres dans le trip de ce qu’on faisait à nos débuts.


(Barbara nous rejoint à ce moment de l’interview)



Barbara, quelles sont tes influences ? As-tu une éducation basée heavy metal sachant qu’on a le sentiment en t’écoutant d’entendre un mix en Ralf Scheepers, Dio, Doro et Alyssa White-Gluz de Arch Enemy pour le growl ?


Barbara Mogore : Hum, tu n’es pas trop mal : je pourrais me retrouver dans ces références qui sont flatteuses… En fait, je viens du classic rock à la base comme The Police, Queen, Deep Purple, les bons socles… Pour ce qui est du metal, je suis une grosse fan de Lacuna Coil, dans un registre plus grunge, je dirais aussi Chris Cornell, pendant mes années collèges, il y avait la période nu-metal avec Chester Bennington… Angela d’Arch Enemy bien évidemment, Tatiana de Jinjer…


D’ailleurs plutôt team Angela ou Alyssa pour ce qui est d’Arch Enemy ?

Barbara : J’aime les deux : Angela est plus burnée (Sourire) mais Alyssa tient extrêmement bien la baraque ! J’aime beaucoup ces deux artistes.


N’est-ce pas trop stressant ou impressionnant de passer d’une formation locale à Nightmare ? Et comment as-tu vécu ton intégration ?

Barbara : Ecoute, j’ai pris des cachets et je suis montée sur scène (Rires) ! Non, c’est vrai que c’était très rapide avec notamment ce festival à Majorque sachant que de la demi-heure initialement prévue -bon ça va, on va y aller, c’est cool- on passe à une heure et quart : c’était quelque chose mais c’était chouette ! C’est chouette parce que j’en suis capable et avec les inconvénients et les avantages du timing

Yves : … il fallait se rappeler des morceaux et des textes surtout !

Barbara : Mais c’était du tout yaourt (Rires) ! Mais aujourd’hui, si je chante en yaourt, derrière, Yves me fait les gros yeux (Rires) : la différence est là…





Et il y a aussi de l’extrême, cela se sentait un peu sur "Aeternam" mais ça expose sur ce nouvel album, avec ‘The Blossom of my Hate’, ‘Incandescent’ et ‘Bordelines’ qui sont très typées death mélodique voire death tout court. Comment expliquez ce passage vers un son plus hargneux ?

Yves : Comme je te disais tout à l’heure à propos de ce qu’on a fait avec Barbara, sur un morceau comme ‘The Blossom of my Hate’ par exemple, le riff d’intro et le riff tout court du couplet dans l’ancien Nightmare, on l’aurait chanté à la Ripper Owens ou à la Judas Priest "Painkiller", en voix claire… Et quand on a travaillé sur ce morceau, on a demandé à Barbara de se lâcher en extrême et ce travail de démo a confirmé qu’il fallait aller dans ce sens… On s’est dit que ça ferait peut-être connoté Arch Enemy…


… Voire Dark Tranquillity…

Yves : Tout à fait, mais ensuite on ouvre mélodiquement.


"Encrypted" marque aussi par son côté épique, le growl et des aspects symphoniques, pas loin d’un Dimmu Borgir pour l’emphase dégagée et la puissance énorme en action. Pourriez-vous accentuer ce côté obscur dans le futur ?

Yves : Oui, oui, bien sûr !


La tournée va suivre et une date marque les esprits, celle 18 octobre à Grenoble pour les 40 ans du premier album. Etait-ce un passage obligé de marquer cet anniversaire et une longévité remarquable ?

Yves : Bien sûr, surtout que ça marque nos retrouvailles avec Jo.


Malgré tout, pour ce concert, ne crains-tu que ces retrouvailles fassent de l’ombre à la promo de ce nouvel album avec Barbara ?

Yves : Non, parce qu’on fait deux shows différents : on est en tête d’affiche, il faut le souligner : on a bien spécifié que c’était la release party de ce nouvel album. L’avantage est qu’on va présenter le nouvel album avec le show qui va bien et avant, on fait faire une remontée dans le temps avec le line-up original.
Mais être totalement transparent, on en a parlé avec Jo -parce que les gens pouvaient amalgamer- qui était d’accord et pour qui c’était aussi la logique des choses que le line-up original fasse la première partie…


Cette release party assez exceptionnelle se déroule à Grenoble. N’auriez-vous pas pu voir plus grand pour une telle date ?

Yves : On n’a pas voulu avoir les yeux plus gros que le ventre mais on s’est dit que finalement, on avait peut-être visé un peu petit bas vu le niveau actuel des préventes aujourd’hui, on se dit qu’on va peut-être être complet très rapidement. Mais la période est tellement compliquée, avec une visibilité limitée… mais tant mieux : à la limite, je préfère avec une salle complète dans une super salle aux dimensions humaines que de se retrouver dans une très grande salle remplie au trois quarts…


Le concert avec des membres d’époque sera marquant. Quel effet cela te fait de retrouver les anciens de l’époque ? Il a un côté survivant quand même ?

Yves : Physique surtout (Rires) : il va falloir assurer deux concerts d’une heure chacun d’affilée…


Et finalement, quelles sont vos attentes pour cet album ?

Yves : On a vraiment mis quelque chose dans cet album : Barbara s’est appropriée des choses… Comme tu le disais, elle ne vient pas de ce style musical et parfois, ce n’est pas simple ! Par exemple, c’était tendu avec Madie alors qu’avec Barbara, ça a été super facile : ça collait sur toutes les choses et elle a toujours voulu essayer sans rechigner, sans a priori. Et ce qui ne marchait pas, on ne prenait pas et inversement… Et c’est d’ailleurs paradoxal, parce que notre premier single ‘Saviours of the Damned’ n’était pas construit de cette façon, qu’on a bossé initialement dessus et on n’était pas du tout convaincu par le morceau : le refrain n’était pas catchy etc… si bien qu’on voulait virer le morceau de l’album ! Et en fait, on a entièrement reconstruit le morceau en studio : par exemple, le refrain n’était pas assez catchy, on a fait un pré-refrain et on a fait comme tous les classiques du heavy metal mettre le refrain dans le trou… Après coup, on s’est pris dans les bras avec Barbara en se disant que c’était la meilleure mélodie qu’on a sortie dans cet album…





Comment expliques-tu cette alchimie du moment ?

Yves : C’est vrai, tout s’est fait naturellement, on était tous les deux d’accord pour dire qu’on n’était pas fans du refrain et finalement, je lui dis que ce n’était pas un refrain mais un pré-refrain… On a cogité et on a tout changé en une nuit et on a tenté le coup en demandant au producteur de découper, en poussant la mesure : finalement, ça tout changé le texte, les pieds… il y avait du taf mais à la sortie, quand on a écouté le titre final, c’était génial mais tout s’est fait naturellement… Enfin, tout ça pour dire que du morceau le moins beau, il est devenu le premier single (Rires) !


Enfin, on voulait parler de ton magazine, Metallian, la crise du papier a méchamment impacté la presse écrite. Comment vois-tu l’avenir pour ton magazine et la presse écrite en général ?

Yves : Pas beau !


L’avenir semble sombre avec l’essor d’Internet et surtout de l’information instantanée en direct ?

Yves : Je suis d’une vieille génération qui apprécié toujours l’objet…


Mais c’est une approche révolue…

Yves : Tout à fait ! De toute façon, on sait pertinemment qu’on va vers la fin : aujourd’hui, on ne vit qu’avec des abonnés depuis 30 ans… On n’a pas de nouveaux abonnés, seulement des renouvellements d’abonnements : d’ailleurs, on a un abonné qui l’est depuis 1992 ! On réfléchit à lui ériger une statue (Rires) ! Mais pour en revenir à ta question, on sait très bien qu’on va au casse-pipe…


Je ne vais pas revenir dans deux ans avec une chanteuse [...] ça ne serait pas crédible pour le groupe


Mais pour finir une note positive, tu es optimiste pour Nightmare ?

Yves : Je ne suis pas devin mais je te le dis cash, je ne vais pas revenir dans deux ans avec une chanteuse, j’ai passé l’âge et ça ne serait pas crédible pour le groupe : les gens seraient morts de rire !


Ce que je retiens ce qu’on se retrouve dans deux ans et -contrairement aux précédentes promos où Yves n’a eu de cesse de vanter les mérites de ses chanteuses- comme il n’a essentiellement dit que du mal de toi dans cette interview, on devrait te retrouver pour la promotion du prochain album…

Barbara : Effectivement, c’est plutôt bon signe (Rires) !


Merci

Barbara : Merci à toi…

Yves : Merci à toi, c’était à nouveau très pertinent, comme d’habitude !





Et merci à Noise pour sa contribution...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/nightmare.france
 
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