Nous nous en doutions, "Nore More Heretic" n'allait pas rester le seul album de la discographie de ce nouveau projet. C'est donc dans leur antre du Dr Feelgood Rocket -dans lequel va se dérouler la release party- que le trio nous reçoit pour évoquer leur nouvel album "We Poison their Young" avec l'intension d'empoisonner les jeunes et les moins jeunes...
On se retrouve un peu plus de trois ans après la sortie de "None More Heretic". Quel bilan tirez-vous de ces trois dernières années, tant au sein de Karras que dans vos groupes respectifs ?
Diego Janson : C’était compliqué parce qu’on a sorti le premier album pendant le Covid. Il devait sortir le 27 mars 2020 et on a été confinés le 20 mars 2020 (Sourire)… Il est sorti malgré tout en mai 2020 mais pour un premier album d’un nouveau groupe, ce n’était pas évident, ça aurait pu faire capoter le truc…
Yann Heurtaux : On n’a pas pu tourner pour le défendre mais ça a été un bon tremplin pour faire connaître le groupe et préparer un deuxième album qui est dix fois mieux que le premier (Rires) ! Même si je n’étais pas sur le premier album, je le trouve monstrueux… On a préparé ce deuxième album tous ensemble et je trouve que le résultat est vraiment fabuleux : voilà à quoi ont servi ces trois années !
Tu dis ça parce que tu es plus impliqué ?
Yann : Non, parce qu’il y a un gros travail de groupe où on a essayé d’apporter quatre compos chacun. C’est un vrai travail collectif dans lequel on s’est vraiment bien entendus.
Diego : Sur les trois ans, on a eu deux années un peu compliquées en raison du Covid mais en 2022, on a fait le Hellfest, on a fait quelques concerts intéressants…
["None More Heretic"] nous a permis de placer Karras sur la carte du metal en France
… Oui car vous disiez ne pas avoir pu défendre cet album mais vous avez tout de même fait le Hellfest et le Sylak, ce qui est assez exceptionnel pour un groupe débutant…
Yann : Disons que le Covid a empêché une tournée concrète d’une quinzaine de dates d’affilée mais c’est vrai que par ailleurs, on a fait de beaux spots la tournée Blockheads qui était top ! Ce que je voulais dire, c’est que n’est pas arrivé juste après la sortie de l’album.
Etienne Sarthou : Le point positif est que ça a permis à Karras d’exister quand même. On aurait probablement pu faire plus mais ça nous a permis de placer Karras sur la carte du metal en France et d’être vraiment appréciés aussi bien en concert et on a eu pleins de bons retours sur le disque : je pense qu’on est attendus pour le deuxième !
Et à ce titre, avez-vous été surpris par les réactions suscitées par "None More Heretic" et même si la pandémie a pu mettre à mal vos ambitions, est-ce que vos objectifs ont été atteints ?
Yann : Les objectifs ne sont jamais atteints. J’ai toujours envie de plus… On est tous super contents des retours, il y a très peu de retours négatifs finalement… Quand Diego m’a fait écouter le premier album de Karras -alors que je n’étais pas encore membre du groupe- il y avait tout ce que j’aimais, il y avait de vrais morceaux ce qui n’est pas le cas de tous les groupes aujourd’hui…
Et aujourd’hui, avec le recul, y-a-t-il quelque chose que vous regrettez dans ce premier jet justement ?
Karras : Non, rien du tout !
Diego : Tu parlais des objectifs mais je pense qu’on ne s’est jamais fixé des objectifs précis en revanche, on fait tout pour avancer au maximum et on se motive tous, on grouille d’idées : notre objectif est juste d’avancer au fur et à mesure sans se dire qu’il faut vendre tant d’albums, on sera forcément déçus parce qu’il ne faut plus compter là-dessus…
Etienne : L’objectif numéro 1 après ce premier disque était d’intégrer Yann aussi bien sur scène que sur les compos du deuxième et que ça se fasse vraiment naturellement. Et pour le coup, même si on n’a pas énormément tourné pendant la période Covid, on a beaucoup répété aussi bien les vieux morceaux que les nouveaux… Ça nous a permis de jouer et de préparer ce nouvel album comme un vrai groupe et pas juste un duo mais un trio !
Vous êtes de retour avec un second méfait. Vous nous avouiez il y a trois ans que vous aviez débuté la composition du deuxième album mais pourquoi a-t-il fallu trois ans pour attendre votre retour ? Une sorte de pression suite au succès d’estime rencontré avec "None More Heretic" ?
Diego : Cet album était prêt bien avant sa sortie, il fallait juste qu’on trouve un label puisque Verycords ne souhaitait plus nous distribuer mais l’album a été fait très, très vite après… Il fallait donc trouver un label et s’entourer de gens pour nous aider…
S’il y avait un seul objectif par rapport au premier, c’est d’aller encore plus loin !
Maintenant que vous êtes signés sur le label américain M-Theory Audio, doit-on s’attendre à des sorties plus rapprochées ?
Yann : En fait, ça ne se calcule pas. On va voir comment les gens accueillent cet album, on a envie de tourner… On fait tous beaucoup de choses dans nos vies et si on doit tourner à l’étranger avec Karras, il faut que ce soit concis… Et de toi à moi, ça ne m’intéresse pas de jouer dans des caves en Allemagne, en revanche, faire quatre dates avec Dismember, Obituary à l’étranger par exemple, ça me branche !
Etienne : Mais on ne se projette pas du tout sur le prochain disque. Je sais que le jour où on s’y mettra, on aura plein d’idées mais pour l’instant, on ne se projette pas du tout : on n’a même pas échangé sur des idées…
Diego : Et je pense qu’on n’en a même pas besoin parce que ça va aller très vite (Sourire)…
Etienne : Pour l’instant, on a envie de vivre à fond ce disque qui est le premier qu’on fait vraiment tous les trois. S’il y avait un seul objectif par rapport au premier, c’est d’aller encore plus loin !
Plus loin à quel(s) niveau(x) ?
Etienne : En tous et notamment dans la frénésie, être encore plus extrême…
Diego : Aller plus loin dans la distribution également parce qu’avec M-Theory, on est distribué dans le monde ce qui n’était pas le cas avec le premier album…
Etienne : … et je pense que dans ce style musical, c’est primordial ! J’adore Verycords mais on s’est finalement séparés d’un commun accord parce que nous n’étions pas tout à fait leur truc et réciproquement… C’est carrément génial d’être signé sur M-Theory, c’est un petit label ultra-motivé qui te distribue partout…
Finalement, "None More Heretic" était une carte de visite franco-française que vous déclinez aujourd’hui au niveau mondial avec "We Poison Their Young"…
Yann : La preuve, il y a déjà quelques chroniques et Diego nous disait qu’il avait reçu pleins de commandes en provenance des Etats-Unis par exemple…
Ça signifie que vous avez franchi une nouvelle étape…
Diego : Ce n’est pas objectif que nous avions en tête mais on a travaillé et ce travail aboutit à ce résultat ! On se développe sans se fixer d’objectifs qu’on n’arriverait peut-être pas à atteindre, ce qui générerait de la déception.
Pour en revenir à notre précédente question, quand nous nous étions rencontrés en mars 2020, vous nous avouiez que vous aviez déjà commencé à composer des titres : figurent-ils dans cet album ?
Etienne : On a tout gardé ! Quand une idée est proposée, la décision est immédiate : si ça ne plaît pas, ça dégage !
Vous disiez que ces titres avaient été composé "dans la spontanéité et pour l’instant, on a gardé le même état d’esprit". Trois ans plus tard, cette spontanéité est-elle toujours de mise ?
Etienne : Oui et je dirais même plus encore… Certains morceaux ont été écrits en cinq minutes (Sourire)…
Yann : Plus on va avancer et plus on va se faire confiance et mieux, ce sera !
Diego : En fait, on ne fait pas maquette. Que ce soit Etienne, Yann ou moi, on arrive avec un morceau qu’on balance en répétition. Il y a une très bonne complémentarité entre nous : je me souviens d’avoir amené un morceau qui était clair dans ma tête au niveau couplet / refrain et ils me l’ont découpé et résultat final est meilleur ! Il ne faut pas avoir d’ego : j’aime proposer des idées et qu’on en fasse une espèce de mix qui marche…
Contrairement à son prédécesseur, cet album a été composé à trois. Dans ces conditions, a-t-il été plus facile à faire que le premier ?
Etienne : Non, c’est juste qu’il y a des choses en plus dans cet album par rapport au précédent notamment parce que Yann a un certain style de riff que ni Diego, ni moi n’apportons : un style plus hardcore dirons-nous ? En tous cas, c’est comme ça que je le vois. Et ce genre de morceaux n’était pas sur le premier disque et est sur le deuxième : des morceaux que Yann a apportés…
Sur cet album, on est encore un peu plus fous
Effectivement, vous nous aviez avoué que Yann n’avait pas posé sa patte de compositeur sur le premier album, c’est donc la principale évolution sur ce deuxième album ?
Etienne : Oui et le fait de pousser tout encore plus loin : ça donne encore plus d’énergie aux morceaux par rapport au précédent album qui était très maîtrisé. Je trouve que sur cet album, on est encore un peu plus fous comme si au lieu de maîtriser encore plus notre sujet, on devenait encore plus "déglingos" et c’est quelque chose que j’aime bien. Plus que jamais, on se le permet parce qu’on est sûrs de nous et de ce qu’on sait faire : on n’a pas besoin d’être propres, précis… on préfère être encore plus dans l’urgence parce qu’on peut se le permettre !
C’est paradoxal mais comme son prédécesseur, ce nouvel album "We Poison Their Young" transpire l'urgence et donne l'impression d'avoir ainsi été capturé très vite en revanche, derrière la violence pointent toujours une exigence et un travail acharné qui vous caractérise. Comment expliquez-vous ce paradoxe et comment arrive-t-on à cet équilibre ?
Yann : On connaît tous pleins de groupes -et peut-être même nous au sein de nos projets- qui composent des trucs qui doivent être propres et pour le coup, tu fais tout avec des machines pour que ce soit parfait sur l’album tu galères un petit peu en live, il te faut une quinzaine de dates pour faire le truc… Karras, ce n’est pas ça ! Etienne a fait ses batteries en deux prises grand maximum, les guitares ensuite, c’est pareil, ça va vite… d’ailleurs, si tu écoutes très attentivement nos morceaux et les étudies au microscope, tu constateras que ça bouge, que parfois, ça râpe un peu mais c’est ce qu’on veut…
Diego : J’aime les disques hyper rock’n’roll où ça sent le live où il y a des batteries vivantes, où il y a des pains… on aime ça. Et dans ce style, on ne cherche pas la perfection, en tous cas, ça ne nous correspond pas : il faut que ce soit un peu imparfait, que ce soit rock’n’roll et c’est ainsi que tu ressens une espèce de spontanéité…
Etienne : Il faut entendre l’humain qui joue !
Alors il y a un morceau sur lequel un humain joue mais très peu de temps. C’est ‘Demons Got Rhythm’ qui dure 8 secondes…
Karras : (Rires) !
Pourquoi avoir choisi ce morceau en tant que premier single ? En effet, même si ce titre représente bien l’album, n’est-ce pas un peu de la provocation ?
Etienne : Clairement ! Bien sûr ! On avait les douze titres de l’album -on avait chacun écrit quatre titres pour le disque- mais à la fin, je me suis dit que douze titres, c’était nul, qu’il en fallait treize comme le précédent et j’ai écrit ce titre de 8 ou 9 secondes sur une idée que j’avais. J’avais envie d’un titre qui rajoute encore un grain de folie en plus : c’est évidemment un clin d’œil à ‘You Suffer’ mais version longue parce que ‘You Suffer’ dure 1 seconde (NdStruck : ‘You Suffer’ de Napalm Death a obtenu le record (dans le Guinness des Records) de la chanson la plus courte avec 1,316 seconde) : c’est huit fois ‘You Suffer’ (Rires) !
Je trouvais que ce titre apportait un truc et j’ai trouvé génial de pousser le bouchon jusqu’à le proposer en premier single ! Ça devrait rentrer dans l’histoire mais pour l’instant, ce n’est pas encore fait... mais je pense que les années feront rentrer ce titre dans l’histoire (Rires) !
Diego : J’ai aimé les réactions de gens qui soit étaient dubitatifs, soit criaient aux génies ! En tous cas, ça a suscité des réactions…
Vous avez offert un second avant-goût de cet album avec le clip du morceau 'Roland Doe' tourné dans les catacombes parisiennes. Comment s'est déroulé le tournage ?
Diego : Complétement clandestinement (Rires) ! En fait, la réalisatrice est une cataphile chevronnée et on a emmené un enfant dans les catacombes interdites…
Etienne : … avec l’accord des parents, je précise (Rires) !
Diego : En fait, c’est comme une performance. J’aime faire les choses autrement et ne pas faire un clip dans une salle avec de la fumée… On se disait que vu le son, il fallait un truc un peu crash… Je ne veux pas trop en dire mais on a fait ça avec la réalisatrice qui veut rester anonyme et avec laquelle on a eu cette idée. Personne ne l’avait fait sauf dans un vieux clip d’Immolation dans une carrière parisienne.
On essaie de faire des choses qui sortent du commun
Vous allez donc rentrer deux fois dans l’histoire !
Diego : (Rires) Dans notre petite histoire ! Mais en tout cas, on essaie de faire des choses qui sortent du commun sachant qu’on peut dire que tout a été fait. On n’invente rien mais on se met des petits défis et on s’éclate !
Ces deux extraits sont bien choisis, reflétant les deux visages de cet album : enragé et plombé tout étant sombre et sinistre. L’avez-vous fait dans cette optique ?
Etienne : Oui, oui ! Démarrer par un titre ultra grind et ensuite un titre plus mélangé avec du groove hyper lourd, un côté speed à la Slayer, des blasts et des trucs très lourds à la Morbid Angel à la fin… Oui, avec ces deux titres, tu as déjà un beau panel représentatif du disque. Mais je pense qu’il faut quand même rajouter le troisième single qu’on vient de sortir en clip ( ‘Lutheran Blade’) pour avoir le panel total de ce que propose cet album.
A cet égard, l’album comprend treize titres. Ne racontent-ils pas tous chacun une histoire comme ce Roland Doe victime d'une possession démoniaque ?
Diego : L’histoire de Roland Doe est une vraie histoire, c’est un fait divers qui s’est déroulé à la fin des années 1940 aux Etats-Unis. C’est un enfant qui était présumé possédé et c’est cette histoire qui a inspiré le film. Je suis parti de ça, Roland Doe est un pseudonyme puisque son vrai nom est Robbie Mannheim et l’église l’a rebaptisé Roland Doe pour préserver les parents.
J’ai trouvé l’histoire cool et à partir de cette histoire, je me suis inventé ma propre histoire parce que je ne voyais pas les choses de la même façon…
… C’est plus ou moins ce que vous aviez déjà fait pour le premier album "None More Heretic" à savoir inventer votre histoire du prêtre Karras après sa défenestration…
Diego : C’est ça ! J’aime bien me raconter ma propre histoire et après, ça reste des histoires courtes comme un poème…
Les groupes de grind et de crust peuvent parfois être engagés. Est-ce le cas de Karras d'une certaine manière ou bien ne cherchez-vous qu'à vous faire plaisir en revisitant un style qui vous est cher ?
Etienne : Plutôt la deuxième option ! Clairement, on n’est clairement pas un groupe engagé en revanche, on aime bien pousser le délire qui est le nôtre à fond : c’est un kiff de vieux gosses qui ont un amour pour cette musique et ce genre de thème. On joue avec, on s’en amuse mais en même, on prend ça très au sérieux ! On arrive à avoir cette espèce de fraîcheur et cette innocence qu’on n’a pas forcément avec un groupe avec lequel on est depuis vingt ans. On arrive vraiment à être spontané et garder ce truc assez jeune dans la tête qui fait qu’on est très direct et qu’on ne se pose pas de question. Pour l’instant, ça me fait beaucoup de bien !
Tu parles de fraîcheur au sein de Karras a contrario de vos groupes principaux avec lesquels vous tournez ou avez tourné pendant vingt ans. Penses-tu que si Karras était votre groupe prioritaire, vous seriez dans un autre état d’esprit qui nuirait à la fraîcheur que tu évoques ?
Yann : Non, je pense que ce serait pareil ! En fait, on ne calcule pas tout ça. Quand ils m’ont proposé de rejoindre Karras, je me suis dit que ça allait être tendu au niveau temps mais je trouve la musique tellement bien et que ça me ressemble tellement que j’avais envie d’y aller. Et si je n’avais pas mon autre projet, je pense que la liberté serait la même.
Etienne : Oui, ça ne changerait rien en termes de cohésion de groupe, artistique… ça ne changerait pas grand-chose en réalité. Pour Diego, Karras est son seul groupe : c’est donc forcément son groupe principal. Et de mon côté, je considère que Karras est mon groupe principal au même titre que Deliverance.
Yann : Et je vais te dire que même moi, je les mets au même niveau. Tout est une question de planning, mais quand il s’agit de s’investir dans un album de Karras, je le fais autant que pour un de Mass Hysteria.
Quoi qu’il en soit, il y a une vraie évolution dans l’implication de Yann qui se concrétise dans cette interview où tu es à l’aise contrairement à la première où tu n’étais pas encore totalement intégré…
Diego : C’est justement ce qu’on cherchait avec Etienne : être trois impliqués et pas deux plus un guitariste. On est contents de constater que Yann se soit pris au jeu : il est motivé autant que nous… Non, c’est cool !
Comme chacun d’entre nous n’écrit pas les mêmes morceaux [...] on
se complète vachement bien
En termes d’implication, vous nous avez avoué que vous avez apporté quatre morceaux chacun. Etait-ce une volonté d’équité au risque de laisser tomber des compos d’autres membres ?
Yann : Je vais t’avouer une chose : mes morceaux préférés ne sont pas les miens ! C’est ce qui est génial ! J’ai amené mes idées, je me suis lâché mais finalement, mes morceaux préférés ne sont pas les miens : mon préféré, c’est ‘Roland Doe’ et je ne l’ai pas écrit. Et inversement…
Diego : Et pour répondre à la question, je ne sais plus si on l’a fait exprès ?
Etienne : Ce n’était pas un objectif ! Les choses se sont faites comme ça. On était bien avancés, on devait avoir au moins une dizaine de morceaux et j’ai constaté qu’on devait être proche d’en avoir apporté quatre chacun. Et puis, je me suis dit qu’il fallait au bout du truc et ça s’est fait naturellement… Et comme chacun d’entre nous n’écrit pas les mêmes morceaux -si je devais caricaturer, Yann écrit des morceaux un peu plus hardcore, Diego, c’est plus rock’n’roll et moi, ce serait plus grind à la limite- on se complète vachement bien : ça fait que ça créé un équilibre naturel dans le track-listing et dans les morceaux de l’album.
Et comme Diego le disait, même si l’idée originale vient d’un d’entre vous, les deux autres mettront leur patte pour en faire un morceau de Karras…
Diego : Je pense que vous allez être d’accord avec moi, il n’y a pas d’ego à écouter les autres qui vont te demander de changer certaines choses dans ton morceau -retirer un riff par exemple… Personne n’a la science infuse et justement, c’est ce que je recherche dans un autre groupe, c’est que les autres membres subliment un peu ton morceau. Je pense qu’on doit ça à notre expérience c’est-à-dire qu’il y a vingt ans, j’aurais refusé toutes les propositions concernant mes morceaux, aujourd’hui, je suis prêt à écouter et si ça le fait, je vais lâcher !
Etienne : Et pour en revenir à la question de base, sur le prochain album, on ne s’imposera absolument pas cette équité : on n’en a rien à foutre ! Si un d’entre nous a dix titres méchants et que ça le fait et qu’on est tous contents : on y va…
Enfin, vous sortez cet album sous forme vinyle avec les paroles proposées, ce qui se faisait moins. Est-ce un retour aux sources ?
Diego : Je trouve ça hyper important même si je sais que dans ce style de musique, seulement 5% des personnes s’intéressent aux paroles.
Quoique maintenant que l’album est distribué à l’étranger, tu auras probablement un pourcentage plus élevé…
Diego : Ce n’est pas de la chanson française : ce n’est pas de la chanson à texte. Le chant, je le fais en rythmique c’est-à-dire qu’avant d’écrire le texte, je pense à la rythmique du chant. Donc le chant vient après ce qui est normal dans ce genre de style en revanche, je trouve important d’avoir des trucs cool à dire, qu’il y ait de bonnes paroles et je remercie ces 5% de personnes qui lisent et qui s’intéressent aux paroles (Sourire)…
Les thèmes horrifiques sont votre ADN. On verrait bien participer à la bande-originale d'un petit film d'horreur. Qu'en pensez-vous ?
Etienne : Nous profitons de ton interview pour faire un appel aux producteurs (Sourire) !
Diego : Ce serait un gros, gros kiff !
Mais de composer une bande-originale ad hoc…
Etienne : Alors ça, c’est plus compliqué ça peut être très différent… Mais l’idée d’associer les deux, ça serait génial ! J’aime bien l’idée qu’a eu Rob Zombie de faire le lien entre le cinéma et la musique et je trouve qu’il ne l’a pas assez poussée en faisant par exemple, un film musical. Mais l’idée de mélanger ces deux choses, ça serait génial !
Et pour finir même si vous dites ne pas vous fixer d’objectif, vous avez quand même des attentes pour cet album comme en témoigne cette journée promotionnelle, quels sont-ils ?
Diego : S’exporter et jouer à l’étranger, dans des pays qui sont un peu plus "réceptifs" à ce genre de musique. Et si on peut continuer à grossir un petit peu : comme par exemple au Hellfest, jouer à 14h, ce serait bien !
Etienne : Je pensais exactement à la même chose (Rires) !
Diego : Et faire un set un peu plus long.
Yann : Oui, jouer plus tard et un peu plus…
Etienne : Continuer à se développer tout simplement aussi bien que chez nous et ailleurs. Continuer à avancer, avancer…
A l’écoute de cet album, je ne me fais pas trop de souci pour ça. Merci…
Karras : Merci !
Et merci à Childeric Thor pour sa contribution...