MW / Accueil / Articles / COMPTE-RENDUS DE CONCERT - MASS DEATHTRUCTION FESTIVAL - FERME DU BIBERAU - LOUVAIN - 05 NOVEMBRE 2022
TITRE:

MASS DEATHTRUCTION FESTIVAL - FERME DU BIBERAU - LOUVAIN - 05 NOVEMBRE 2022


TYPE:
COMPTE-RENDUS DE CONCERT
GENRE:

DEATH METAL



Pour sa nouvelle édition le Mass Deathtruction propose une affiche royale faisant la part belle au metal extrême dans toutes ses composantes.
NOISE - 20.12.2022 -
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En 2021 le Mass Deathtruction Festival avait accompli un miracle en organisant sa dixième édition malgré la pandémie et des normes sanitaires strictes. Depuis chacun a retrouvé une vie quasi normale et le festival peut oublier les contraintes. Malgré tout des difficultés demeurent, les tournées coûtent cher et la crise mondiale plombe pas mal de groupes. Le festival n’a pas été épargné et a dû faire face à l’annulation de la tournée de Keep Of Kalessin. C’est un programme chargé avec dix-sept formations qui nous attend dans la Ferme du Biéreau de Louvain-la-Neuve. Les groupes sont partagés entre la scène principale et la scène annexe sans temps mort. Les portes ouvrent en fin de matinée et la foule est là pour un marathon entre death, black et thrash avec nombre de grands noms. Il faut saluer le confort de la salle et de ses commodités intérieures et extérieures, véritable écrin agréable à arpenter.



Tout commence à midi dans la salle principale avec Persecutory. Le public est là pour accueillir une formation turque qui mixe death et black dans un esprit old school. Après une courte intro le groupe balance la sauce avec ‘Thou Abyssic Fire In Rebellion’, hargneux et méchant, belle claque dotée d’un rythme intense. Pervert hurle comme si sa vie était en jeu dans un ton black incisif. Le titre joue sur les ambiances avec un mix entre bestialité et passages nuancés sombres. L’accueil est top et derrière le très long ‘Circle Of The Spirit Devorers’ est impressionnant de force : son côté death est en avant et écrase la salle. La qualité technique est parfaite et la charge féroce est appréciée par la foule. Les deux derniers titres, ‘Adorned In Primeval Seas’ et ‘Towards The Ultimate Extinction’ sont également plaisants. Le groupe tabasse à merveille en alternant passages death costauds et rage black d’une rare intensité. La longueur des chansons permet aux musiciens de se faire plaisir au travers de plages instrumentales féroces. Persecutory a su chauffer l’ambiance, en proposant un mix rageur entre death et black . Il a bien lancé la journée et mis en lumière la scène de son pays.



La suite se déroule dans la salle annexe, l’ancienne grange de la ferme, petite mais bien agencée. Atroxentis inaugure la programmation et évolue dans un death teinté de black hargneux. Peu présente ces dernières années, la formation belge sort de son silence avec un EP sur le feu ("Per Aspera Ad Astra"), joué en entier. Le groupe a la particularité de chanter en latin pour un résultat occulte. Après une courte intro la charge infernale se met en marche avec ‘Per Aspera Ad Astra’ et ‘Aeterna Nox Ad Solem’ au rythme est intense et brutal. La lourdeur dégagée évoque la classe d’un Bolth Thrower ou de Morbid Angel. Techniquement tout est au point avec des riffs rapides intenses. La salle est bien pleine, l’ambiance est excellente et chacun apprécie la leçon. Avec ‘De Profundis Clamavi’ le ton se fait plus occulte,  black par le chant avec un rythme infernal et un côté majestueux digne d’Immolation. ‘Duellum’ est tout aussi méchante, l’intensité dégagée prend à la gorge le public. Pour ‘Disjecta Membra’ le groupe accueille Mélanie en invitée vocale, un duo d’une rare brutalité. Bestial, le titre est une claque dans un ton équilibré entre death et black. Atroxentis a atomisé la salle avec une belle chaleur et une grande sympathie. Le groupe a prouvé qu’il était de retour en forme avec un EP qui dépote.



Dans la grande salle le ton reste féroce avec Otargos. Depuis 20 ans les Français œuvrent dans un metal extrême teinté de black avec un esprit apocalyptique . La salle est bien remplie et dès l’intro une ambiance d’une belle noirceur s’installe. L’entame avec ‘Incursion Of Chaos’ est incroyable de rage. Porté par un son énorme le titre est une tarte black death portée par le chant écorché vif de Dagoth. Après ce gros début les Bordelais ne lâchent pas leur emprise. ‘N-Universe’ et ‘Fleshless-Deathless’ sont deux moments de haine pure et dure qui donnent le frisson. Il y a de la solennité et de la majesté dans cette violence avec une sensation de force gigantesque. Dagoth porte la formation en hurlant sa rage, l’ambiance excellente et on sent le groupe ravi de l’accueil. ‘Kinetic Zero’ est un pur manifeste death black avec un côté sombre et occulte délicieux et doté d’un rythme infernal intense. ‘Cyclones Of Steel’ est encore plus féroce, le groupe montre une force impressionnante servie par une technique remarquable. Dagoth remue une foule qui lui répond bien et la suite avec ‘Larva Venom’ et ‘Cloning The Divine’ fait mal aux gencives, seul le passage plus lent et glauque de la seconde permettant de souffler. Le final avec ‘Miasmic Armageddon Fog’ et ‘Nullabsolut’ est  intense et féroce et achève un voyage aux confins des profondeurs de l’âme. Otargos a été grand, trop peu mis en lumière il a montré qu’il était un des grands noms en matière de metal extrême hexagonal.



Dans la scène annexe l’occultisme va prendre la main avec Serpents Oath. La formation est jeune, formée en 2020 elle défonce tout sur son passage avec un black metal cérémoniel et démoniaque. La salle affiche bien remplie et chacun peut admirer un décor splendide aux allures de messe noire. Après une intro occulte et glaciale les musiciens débarquent en tenue de cérémonie, tous maquillés. Avec ‘Speaking In Tongues’ le ton est donné. L’intensité dégagée est énorme dans un esprit black metal à l’ancienne. La rapidité est impressionnante, le chant de Tes semble sorti droit des Enfers pour bien assommer le public. Avec ‘Leviathan Speaks’ le ton est encore plus féroce. Le groupe appuie sur l’accélérateur et démonte la salle. La férocité dégagée est remarquable en forme de tartine black metal. Le côté occulte ressort et un parfum particulier règne. L’intro de ‘Blasphemy’ amène un ton glacial puis on retrouve une déclaration de haine en bonne et due forme dans un esprit black. Toute la suite va être de la même intensité. ‘Summoning The Ancients’ est une splendide claque occulte. Le final avec ‘The Beast Reborn et son intro puis avec ‘Blood Moon’ a le même impact. Serpents Oath a été impressionnant de force avec une méchanceté jouissive, confirmant un talent énorme pour un black féroce et semble parti pour atteindre rapidement les sommets du genre.



Dans la salle ce sont les Hongrois de Bornholm qui prennent le relais. Ils proposent un pagan black qui évoque Moonsorrow et Borknagar avec une touche d’occultisme. L’intro sombre et solennelle donne le ton, puis avec ‘Evangelium’ le groupe balance du lourd. Le son est énorme et la facette black s’impose, porté par le chant caverneux d’un Sahsnot qui dégage une aura noire malsaine. Il y a de la sauvagerie mais aussi une âme pagan qui se dégage dans des passages calmes avec une pincée de chant clair envoûtant. ‘I Am War God’ suit la même trace avec un charme mystique à la fois féroce et séduisant. L’impression d’assister à une cérémonie secrète est forte. Le chant clair est encore de la partie et tout cela fait son effet avec une force d’âme remarquable, totalement dans l’esprit pagan. L’accueil est chaleureux, Sahsnot est peu bavard et l’atmosphère dans la salle a quelque chose d’envoûtant. La suite avec ‘Sky Serpents’ et ‘The Spiral Path’ est aussi prenante. Le côté black colle au mur, tout comme le chant méchant d’un Sahsnot possédé. Une certaine majesté se dégage , et le côté solennel fait son effet en plongeant au cœur d’histoires anciennes qui donnent le frisson. Avec ‘Runes Of Power’ la facette pagan est bien mise en avant avec une belle force d’âme et une puissance black qui ne fait pas de quartier. Bornholm a donné un concert riche et intense en forme d’ode au paganisme, a séduit son monde et gagné de nombreux nouveaux adeptes.



Avec Skelethal le ton vire au death dans la salle annexe. Le groupe français se place dans un ton suédois dans l’esprit de Dismember, Entombed ou Carnage. Après une courte intro le groupe balance une tartine à l’ancienne avec ‘Sideral Lifespan’, titre est féroce et porté par le chant caverneux de Gui. Le rythme est intense et chacun apprécie l’énergie et la technique dans les soli et riffs de Lucas. ‘Antropomorphia’ est tout aussi efficace et ravit le public avec un côté gras typiquement suédois. Le chant des abysses fait effet de même que l’excellent solo et un rythme soutenu. ‘Torrents Of Putrefying Viscosity’ est totalement dans une veine suédoise à l’ancienne avec un côté bourrin qui ne fait pas dans la dentelle. Le concert ravit la foule et derrière le groupe ne va pas relâcher la pression. Il maîtrise son sujet à merveille, la batterie se fait une belle place face aux soli ébouriffants. Avec ‘Abyssal Church...The Portal Revealed’ le groupe propose une belle pièce débutant lentement avant d’accélérer de belle manière pour un résultat intense. Le concert se termine avec un mot sympa pour le festival et une pensée pour Outre-Tombe qui a travaillé et tourné avec le groupe. Skelethal a été puissant et barbare, soldat au service d’une idée à l’ancienne du death metal.



Avec Teethgrinder le ton reste death. Originaire des Pays-Bas, le groupe évolue dans le death grind avec une pointe de sludge et de punk. D’entrée avec ‘Severing Ties’ le ton est donné : la férocité est là, entre le chant typé grind et une musique qui aime basculer entre lourdeur et rapidité, le groupe ne fait pas de quartier. La bestialité est totale sans temps calme ni mélodie accrocheuse. L’accueil du public est très bon et on sent le groupe heureux d’être là face à une salle bien pleine. La suite avec ‘Hellbound’ est du même acabit. Le mix sonore proposé est incroyable de méchanceté entre death, grind et punk indie. La violence et le côté déstructuré fait mal et assomme la salle. Avec ‘Hope In Death’ la face grind est en avant pour un résultat méchant appuyé par un chant totalement barge semblant sorti d’un asile de film. Le groupe va enquiller les missiles. Que ça soit avec ‘Death Of The Individual’ ou ‘187’ il bastonne avec une hargne et une férocité qui collent le frisson. La tempête continue de souffler durant tout le reste d’une prestation intense. Les courts titres se sont enchaînés sans pitié. Teethgrinder n’a pas fait dans la dentelle. Il a retourné la salle en balançant des brûlots d’une violence peu commune.



Avec Outre-Tombe la salle annexe accueille les partenaires de tournée de Skelethal. Les Canadiens œuvrent dans un death teinté de doom dans les pas de Asphyx ou Autopsy avec le chant en français. L’entame avec ‘Psychose Toxique’ est implacable. Le ton est lourd et épais, le chant de Fred est caverneux semblant sorti des enfers. Le titre montre aussi une bonne partie plus death rythmée avec un excellent solo. Cette bonne petite tarte ravit, et la suite avec ‘Tombeau de Glace’ est de la même intensité. Ça joue vite avec un côté écrasant, le chant en français a son charme avec un côté hypnotique et un petit coucou avec l’accent du Québec. ‘Coupe-Gorge’ et ‘La Crypte’ se font sauvages. La face death à l’ancienne ressort et fait mal en forme de tarte en pleine tronche. Après un petit mot sympa pour Skelethal et une évocation de la bière, la leçon continue . ‘Aberration’ et ‘Sacrilège’ sont toutes aussi efficaces avec le même mix entre un ton doom écrasant et un death costaud. Dans le final, des bombes comme ‘Nécrovortex’ ou ‘L’Antre de l’Horreur’ ont fait aussi mal et confirmé la force du groupe pour un son sauvage maîtrisé, notamment dans des soli ébouriffants. Outre-Tombe a donné une belle prestation et fait plaisir. Il a montré une hargne et une envie énormes et on lui souhaite de se faire un nom rapidement de ce côté de l’Atlantique.



Dans la grande salle la férocité est à l’honneur avec Benighted. Le groupe accompagne Teethgrinder sur la route pour un package costaud. Depuis plus de 20 ans il fait régner la terreur sur disque et sur scène au service d’un grind sans pitié. Le décor avec son côté asile amène une certaine ambiance. Puis quand les lumières s’éteignent Julien lance un hurlement et la fessée démarre avec des bruits gore en fond sonore. ‘Obscure Repressed’ est une belle claque grind. Julien et hurle comme un damné et alterne entre ton grind et death avec aisance. Le public apprécie la charge et derrière le rythme s’accélére avec ‘The Starving Beast’. Féroce, cru et dingue la chanson voit Julien tout lâcher avec un côté barge. L’impact est énorme, l’ambiance chaude dans les premiers rangs et le groupe apprécie l’accueil. ‘Cum With Disgust’ est un énorme délire. Un circle pit se lance et la puissance du titre, digne de Cannibal Corpse, fait des ravages. L’ambiance est sympathique, Julien motive la foule et la suite va être brûlante. Dans un registre death thrash percutant ‘Imploire Negative’ écrase l’audience. Julien a un mot sympa pour Teethgrinder et la charge reprend. ‘Experience Your Breed’, ‘Collapse’, ‘Necrobreed’ sont d’une rare intensité. Ces courts missiles font un carton et les slams s’enchaînent dans un bel esprit de communion avec le groupe. Avant ‘Slut’ Julien chauffe encore le public et le titre fait office de tarte. ‘Martyr’ et sa courte intro glauque est féroce avec un chant semblant venu des abysses de l’âme. Julien présente le brûlant ‘Nails’ en évoquant amour et inceste dans un esprit barge. Le titre fait un carton puis après un dernier salut le groupe balance ‘Let The Blood Spill Between My Broken Teeth’. Pur charge de grind d’une rare férocité, le titre met le feu. Benighted n’a pas fait semblant. Le temps passe mais Julien et sa bande gardent une énorme puissance de frappe. Ce concert intense restera un des temps forts d’une riche journée.



La salle annexe accueille Toxic Shock. La formation belge évolue dans un crossover thrash proche de Suicidal Tendencies ou Municipal Waste. La salle est peu remplie, la journée a été bien remplie et on sent chez certains l’envie de faire une pause. De plus le style proposé, assez loin du ton général de la journée, n’a pas aidé. Mais les absents ont souvent tort et cela va se vérifier. Après une intro empruntée à Ennio Morricone, le ton monte avec l’impression qu’une guerre se prépare. Avec ‘Don’t’ le groupe balance un gros son crossover, le groove est présent et la voix éraillée de Wouter fait effet. Il y a un bon rythme et une bonne puissance de frappe. La suite avec ‘Great Great Gift’ et ‘On Thin Ice’ est remuante dans un esprit thrash jump. Le groupe enchaîne à toute vitesse et fait un carton. Un petit speech permet à Wouter de remuer tout le monde. La suite avec ‘1986’, ‘Godless’ et ‘Real Deal’ est tranchante. Wouter est torse nu et grimpe sur les retours,  s’accroche au plafond avec énergie. Cela donne un concert débridé dans un esprit crossover sympathique et avec de bons pogos. Au détour d’un speech fun, hommage est rendu à la bière et la Wallonie avec un petit mot pour le bassiste absent. Avec ‘Mr T.’ ou ‘City Of Love’ le ton est remuant. Dans le final ‘I Shot Joe Biden’ et son intro, ‘2016 Mentality’ et ‘Bad Brains’ défoncent avec le même esprit crossover. Toxic Shock a fait du bon boulot, il a bastonné son audience en dégageant une belle intensité.



La salle principale se remplit de manière express pour accueillir les brésiliens de Krisiun. Cela fait plus de trente ans que la formation emmenée par les frangins Kolesne tabasse son monde avec son brutal death incisif et méchant. Avec une intro tribale efficace pour ambiancer la salle, la guerre démarre par un “We are Krisiun !” puissant éructé par Alex. Avec ‘King Of Killing’ le groupe balance une tarte death brutale et saignante. La voix grave d’Alex fait son effet, le son est top délivre une belle la puissance de frappe, avec un solo énorme. Alex apprécie l’accueil et balance un speech sympa. Le public est brûlant et se remue bien. Avec ‘Swords Into Flesh’ et ‘Combustion Inferno’ le ton est sauvage. Le groupe ravage tout avec des soli de cinglés rapides, des refrains éructés et une force death implacable. L’intensité ne va jamais baisser, le public apprécie et les perles s’accumulent. ‘Scourge Of The Enthroned’ ou ‘Vengeance’s Revelation’ sont énormes de puissance. Le ton caverneux d’Alex fait son effet et on sent une totale communion entre le public et un groupe heureux de l’accueil. Le final va être monstrueux. ‘Necronomical’ est furieuse et lourde. Alex affirme son plaisir d’être là avec un mot sympa pour les autres groupes. Avec ‘Serpent Messiah’ et ‘Hatred’ le groupe achève la leçon avec un ton d’une rare brutalité. Le temps n’a pas de prise sur ces Brésiliens, exemplaires représentants d’un brutal death sorti droit des abysses de l’âme.



Dans la salle annexe on retrouve avec les Argentins de In Element, compagnons de tournée de Krisiun et Nile. Pourtant le groupe est loin du même niveau de brutalité, se plaçant dans un death mélodique  teinté metalcore. Le groupe a soigné ses lumières avec un mur rouge lumineux devant la scène. In Element est motivé quand il débarque mais la salle affiche est peu fréquentée, le genre étant loin de faire recette dans cette sensibilité. L’entame est pourtant rentre-dedans, pas loin d’un Slipknot avec un côté bourrin et un riff mélodique. Charlie hurle et gère en voix claire dans un ton metalcore. La suite avec ‘Melancholia’ met en avant la face méchante du groupe. La sauce est bien envoyée et au milieu de la furie le refrain en chant clair fait effet. La suite est totalement dans cette idée moderne avec la batterie en avant et un chant vicieux . Malgré un public famélique le groupe s’amuse et fait dans le fun avec des bières descendues. Charlie le confirme en évoquant un pur trip avec cette tournée internationale. La reprise à la sauce moderne du ‘In The Air Tonight’ de Phil Collins surprend mais fait le boulot grâce au chant clair sur le refrain. Le chanteur est bavard et remercie encore tout le monde. Dans la fin ‘Fear Is The Virus’ reste dans un côté metalcore générique bien foutu. In Element n’a pas attiré la foule mais a proposé un concert correct. Pour se sortir de la masse il a du travail mais ses membres ont montré de l’énergie et une envie de bien faire.



Dans la grande salle les Néerlandais de God Dethroned sont attendus. Depuis trente ans la formation œuvre au service d’un death pas loin de l’esprit de Behemoth ou Hypocrisy. L’intro mystique donne le ton et l’accueil réservé aux musiciens est chaleureux. L’entame avec ‘Sigma Enigma’ révèle un aspect brutal avec la voix caverneuse de Henri mais aussi un côté plus accrocheur et mélancolique au travers d’un excellent refrain. Ce mélange de force et de mélodie fait un carton. La suite avec ‘Serpent King’ et ‘Via Vampiria’ est plus méchante avec un ton death qui dépote. Le rythme est intense et la violence portée par un Henri qui éructe sur des refrains énormes impressionne. La ballade dans la riche carrière du groupe continue avec ‘Soul Sweeper’ et ‘No Man’s Land’. Les titres tabassent, l’intensité est énorme avec un côté guerrier. Les soli sont furieux et les refrains énormes. Le plongeon dans la folie continue avec ‘Storm Of Steel’ : ce titre est un monstre de rapidité. ‘Illumiati’ cartonne avec un refrain plus mélodique avec en parallèle une sacrée patate sur les riffs et soli. ‘Poison Fog’ est une autre claque. Taillée dans un death à la fols classieux et moderne, par un riff digne de Gojira, le titre fait un carton. Bien plus old school, ‘Hating Life’ et ‘Boiling Blood’ ravissent et tabassent en lançant de jolis circle pits. Après des mercis chaleureux ‘Nihilism’ achève la charge avec une grosse puissance de frappe. God Dethroned a donné une fort belle prestation. Il a montré qu’il pouvait faire mal tout en se faisant aussi plus mélodique, et a ainsi confirmé une grande classe et une aisance scénique remarquable.



Avec Sabathan la salle annexe retrouve la foule. Il faut dire que l’ex Enthroned joue à domicile et garde de nombreux fans de part son activité dans Slaughter Messiah. Avec ses hommes il a déjà cartonné à Méan en 2021, et ce concert reprenant des anciens titres d’Enthroned est attendu. Tout ce petit monde est maquillé dans un esprit black old school. Après ‘Satan’s Realm’, intro sombre et occulte la leçon démarre avec ‘The Ultimate Horde Fights’. Énorme tarte de black occulte et glacial, le titre est d’une rare violence et d’une rapidité phénoménale. Lord Sabathan éructe dans un pur esprit black et on ressent l’ode à Satan et au mal. La salle est archi comble, les fans sont heureux et la suite avec ‘The Antichrist Summon The Black Flame’ fait un tabac. Encore plus méchante et crue, la chanson tabasse avec un côté sombre prenant. Le succès est total et avec ‘Ha Shaitan’ et ‘Evil Church’ la boucherie continue. Sabathan pousse des hurlements et le rythme est intense et épuisant. Entre les deux, le chanteur balance un speech enragé en forme d’ode au black. Derrière avec ‘Radiance Of Mordacity’, ‘At The Sound Of The Millenium Black Bells’ ou ‘By Dark Glorious Thoughts’ la sauvagerie est absolue. Le plongeon dans le passé est total et on retrouve toute l’âme de l’art noir. Le final sur ‘Hertogenwald’ achève une foule heureuse avec la même violence jouissive. Certes Sabathan joue sur la nostalgie de l’âge d’or du black metal mais il le fait avec classe. Avec férocité il a assommé un public conquis. Il a proposé une cérémonie occulte dans une salle étroite et sombre qui s’est avérée être un lieu idéal.



La grande salle accueille Evil Invaders, les princes belges du thrash metal ne cessent de monter en puissance et leur place sur l’affiche est logique. Malgré l’enchaînement le public est fourni. Le décor est splendide, le groupe soigne sa mise en scène à la manière des grands du genre. L’entame est énorme, le groupe est en forme . ‘Hissing In Crescendo’,  ‘Mental Penitientary’ et ‘As Life Slowly Fades’ forment un trio percutant. Taillés dans un thrash 80’s ils défoncent tout sur leur passage. Le rythme est intense, ça galope sévère, le chant de Joe est aiguisé et tout cela évoque le meilleur de Death Angel ou Testament. Les riffs et soli sont énormes avec un côté cavalcade jouissif. L’accueil est excellent, Joe apprécie et le fait savoir. Avec ‘In Deepest Black’ le ton change. Très mélodique et heavy le titre se fait accrocheur avec un refrain énorme et fait un carton. Après ce moment calme, la charge reprend. ‘Sledgehammer Justice’, ‘Tortured By The Beast’ et ‘Broken Dreams In Isolation’ sont des déferlements thrash. L’ambiance est fabuleuse, les slams s’accumulent et le groupe invite même un fan à fêter son anniversaire sur scène. Le final s'avère royal : ‘Feed Me Violence’ est un délicieux moment de thrash véloce ; porté par un refrain énorme ‘Die For Me’ est à la fois puissant et accrocheur. Dans un ton mixant heavy et thrash ‘Eternal Darkness’ est toute aussi explosive. ‘Raising Hell’ achève en beauté avec une bonne force de frappe. Evil Invaders a été énorme. De concert en concert la formation confirme un talent énorme pour un thrash incisif digne des plus grands. Il a ravi la foule  en sachant tirer son épingle du jeu dans une affiche très extrême.



Dans la salle annexe c’est l’heure du final avec Cytotoxin. Les Allemands ont débuté en 2010 et proposent un death technique dans les traces d'Archspire et Origin. Définissant leur style comme du Tchernobyl Death Metal (!) ils vont rapidement faire comprendre qu’ils n’ont pas grand-chose à envier aux ténors . L’entame avec ‘Atomb’ est monstrueuse. Le son est énorme, les musiciens balancent une énorme tarte avec une technique et une rapidité hors normes. Le chant de Grimo est proche du growl et ajoute à la puissance de frappe. Les soli sont ébouriffants et l’impact est énorme. Tout cela ravit les amateurs de virtuosité et l’accueil est chaleureux. La suite avec ‘Plutonium Heaven’ est du même acabit. Le groupe écrase son auditoire avec rage, la technique intense prend aux tripes et demande de la solidité pour la digérer. Le côté exigeant n’a pas effrayé un public qui apprécie la leçon. Au détour d’un speech bien ficelé Grimo se met le public dans la poche et réclame un wall of death qui va dynamiter les premiers rangs. Le côté robotique de certains passages au chant évoque la force de Voivod. Les soli sont énormes et la méchanceté de l’ensemble laisse pantois. Par la suite ‘Radiophobia’ est d’une intensité énorme, la partie instrumentale colle au mur avec un aspect SF. Torse nu Grimo en impose niveau charisme et alterne efficacement entre chant martial et growl. La salle bouillonne et de nombreux slams se lancent. La suite s’avère implacable et malgré l’heure et la fatigue personne ne loupe une miette. Cytotoxin a donné une concert brillant, intense et prenant qui a scotché les gens. Très agréable, le groupe a mérité son succès et on lui souhaite de se faire une place au sein d’une scène exigeante.



La journée a été longue mais il reste un sacré morceau pour la finir. Ce morceau s’appelle Nile, la légende brutal death américaine est très attendue et malgré l’heure tardive la salle est pleine Après une intro sombre et lancinante avec des airs de fin du monde, le groupe débarque et balance ‘Sacrifice Unto Sebek’. La foule est en forme et acclame les musiciens. Le titre est intense et méchant. Sanders est déchaîné et hurle comme un cinglé, les guitaristes tissent leur toile avec une technique de haute volée. ‘Defiling The Gates Of Ishtar’ est portée par un riff énorme en forme de charge digne d’un rhinocéros. La batterie est en fusion et l’impact est redoutable. Le public est chauffé par un speech sympa et la leçon continue avec ‘Kafir!’. Doté d’un bon côté oriental, le titre est une charge de brutal death majestueuse. Le chant impressionne, on ressent une énorme force en action. L’ambiance est excellente et les fuck you ! amènent de la bonne humeur. La furie va être totale avec un intense enchaînement. ‘Call To Destruction’, ‘Long Shadows Of Dread’ et ‘In The Name Of Amun’ forment un trio infernal. L’effet est énorme, en forme de parfaite baffe death brutal, les sons orientaux amenant un côté mystérieux sympathique. Le rythme est intense, les riffs et soli sont bouillants et l’impact est énorme et ravit la foule. Sanders présente le bassiste et annonce un des titres favoris du public avec ‘Lashed Of The Slave Sick’. Rythmé et porté par un énorme refrain, le titre fait un carton. ‘The Howling Of The Jinn’ suit, le public est chaud et apprécie le petit mot sympa à l’adresse des groupes à l’affiche. ‘Vile Nilotic Rites’ et ‘Sarcophagus’ sont des monstres de technique et collent au siège avec un supplément de violence. Portée par un bel air oriental la seconde partie de ‘4th Arra Of Dagon’ est remarquable de force d’âme. Le concert s’achève avec le classique ‘Black Seeds Of Vengeance’. Intense et écrasant, le titre remue une dernière fois le public avec un côté majestueux splendide. Nile demeure le boss absolu en matière de brutal death. Il a fini le festival de la meilleure des manières en ravissant un public usé mais heureux.



Cela achève une journée folle d’une richesse fabuleuse. Il fallait être solide pour tenir sur la durée mais cela en valait la peine tant les groupes ont été à la hauteur. Il nous reste à remercier l’organisation du Mass Deathtruction et notamment Pedro pour son énorme travail au service du metal extrême. On lui souhaite de nombreuses belles futures éditons en espérant rester dans le bel écrin qu’est la Ferme du Biéreau.


Plus d'informations sur https://nile.bandcamp.com
 
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