Nous sommes au Hellfest, il est bien naturel d'avoir des stigmates de la fatigue de la veille de ce samedi dans les entrailles des Enfers, mais une courte et néanmoins réparatrice nuit de sommeil nous permet de repartir sur de bonnes bases pour ce deuxième jour...
LANDMVRKS
Et nous débutons notre seconde journée marathon dans la
Warzone, une deuxième journée nettement
moins accablante, le thermomètre ayant perdu quelques degrés salutaires.
Nous commençons donc notre journée avec les Français de Landmvrks dont
le metalcore énergique est une vraie belle découverte et lance les
hostilités de la plus belle des manières.
SORTILEGE
Nous revenons sur la MainStage 2 pour découvrir donner une chance à
Sortilège -surtout pour Clément Rouxel derrière les fûts que nous
connaissions chez T.A.N.K.- mais définitivement ce heavy metal made in
France n’entre pas dans les cases des musiques qui trouvent grâce à nos
oreilles… Nous tournons donc le dos à nos frenchies pour aller nous
ravitailler…
LACUNA COIL
Retour sur la MainStage 1 pour Lacuna Coil.
Le metal gothique des Italiens fait immédiatement mouche, porté par
Cristina Scabbia dont la voix puissante se complète parfaitement avec
celle d’Andrea Ferro.
La musique d’un groupe qu’on ne présente plus puisque le point de départ
de sa carrière date du siècle dernier est redoutablement efficace. Si bien qu’en quarante minutes, les Transalpins mettent le nombreux public
venu les voir dans leur poche -à commencer par moi qui les découvre- à
la faveur d’une
set-list taillée pour la scène.
BATTLE BEAST
Dans la foulée, c’est un autre groupe porté par une autre
frontwoman qui s’annonce.
Si de prime abord, le metal mélodique des Finlandais peut prêter à
sourire ou s’avérer un peu répétitif, il prend tout son sens en live et
notamment à la faveur de la prestation de la charismatique Noora Louhimo
qui prend toute la place et efface tous les reproches qu’on peut faire
aux groupes…
Une autre belle découverte qui nous permet de conclure qu’une écoute
distraite d’album ne suffit pas pour porter des jugements parfois hâtifs !
CAR BOMB
Nous enchaînons par Car Bomb, groupe de mathcore en provenance des Etats-Unis.
La musique instrumentale entêtante que nous découvrons n’en est
finalement pas une. En effet, le chanteur a été retenu à l’aéroport, laissant ainsi ses acolytes musiciens assurer un show instrumental avec
brio.
Le trio sur scène ne se laisse pas impressionner et arrive à maintenir
en haleine un public venu découvrir un groupe sous un autre angle ou le
découvrir tout simplement comme c’est notre cas.
MONUMENTS
Nous nous dirigeons vers la scène Altar avec la ferme intention de profiter du djent de Monuments.
On fait souvent le reproche au metal progressif moderne de ne pas être
une musique de scène mais plutôt une musique introspective.
Pour ces raisons, le metal progressif n’avait pas trop de place pour
cette quinzième édition du Hellfest et les Anglais font regretter très
rapidement ce choix tant leur prestation est d’une énergie débordante.
Le public conquis à la cause du groupe communie avec Andy Cizek au chant
versatile… Une prestation XXL qui aurait mérité un peu plus que les 45
minutes proposées sur la scène Altar du Hellfest.
DORO
Encore sous le choc de la performance de Monuments, nous nous
précipitons vers la MainStage 2 pour voir les dernières notes d’une
autre légende du heavy metal, l’inoxydable Doro !
MICHAEL SCHENKER
Il faudra quelques minutes pour nous remettre de ces prestations et nous
revenons sur la MainStage 2 pour voir un autre grand nom du hard-rock
avec Michael Schenker.
Le petit frère de Rudolf Schenker qu’il a rejoint au cours d’un bref
passage au sein de Scorpions nous prouve qu’il n’est pas un guitariste
référence et qui influencé les plus grands (comme Dave Mustaine ou Kirk
Hammett) pour rien.
Comme d’autres avant lui, le hard rock proposé par l’Allemand et son
groupe n’entre pas exactement dans le style de musique que j’ai
l’habitude d’écouter mais c’est une expérience à avoir, rien que pour
dire : je l’ai vu !
BORKNAGAR
Dans la foulée, nous nous rendons au Temple pour Borknagar.
Le black metal progressif des Norvégiens n’est pas à mettre entre toutes
les oreilles entre la violence inhérente au black metal et la
complexité propre au style progressif. Mais une fois domptée, cette
musique prend tout son sens, portée par les chants versatiles du bassiste
ICS Vortex et du clavier Lars Nedland qui ont réussi à faire oublier le
départ de celui qu’on pensait irremplaçable, Vintersorg.
En 50 minutes, Borknagar nous propose un set de haute volée qui envoûte le public venu se masser au Temple.
DOWN
Autre scène, autre ambiance. Nous nous rendons à nouveau sur la MainStage 2 pour voir le supergroupe de Phil Anselmo.
La personnalité sulfureuse de l’ex-frontman de Pantera n’a pas
d’incidence sur la popularité du groupe et c’est finalement bien mieux
ainsi car l’énergie du metal proposé est communicatif.
Formé en 1991 autour de musiciens en provenance d’horizons divers mais
toujours talentueux de Corrosion of Conformity, Crowbar ou autres
Eyehategod… Down propose un metal vigoureux porté par des guitares
musclées et la voix abrasive de Phil Anselmo qui prend tout son sens et
sa raison d’être sur scène…
KORN
Comme la plupart des groupes de néo metal de la grande époque, Korn a
toujours suscité des sentiments antinomiques entre ceux qui vénèrent
Jonathan Davies et sa bande et ceux qui ne comprennent pas l’engouement
provoqué par le groupe.
En ce qui me concerne, je fais partie de la première catégorie et vous
vous doutez bien que j’attendais avec impatience un des groupes qui constituent ma porte d’entrée dans l’univers du metal.
Et vous vous imaginez bien le plaisir que j’ai eu de pouvoir
headbanguer
pendant 1h15 sur tous les tubes du groupe et notamment le final
explosif, ‘Blind’…
DEVIN TOWNSEND
Il faut vite se rendre au Altar pour profiter au maximum de Devin
Townsend que j’ai déjà vu en première partie de Dream Theater au Palais
des Sports le 25 avril dernier.
Pour l’occasion, le Canadien se plie au jeu de la
set-list imposée -à la
demande- qui ne souffre d’aucun reproche, piochant dans sa riche
discographie entre albums dédié à sa marionnette schizophrénique
Ziltoïd, ses efforts au sein de son groupe Strapping Young Lad…
En attendant le prochain album à venir à la rentrée, Devin Townsend nous offre
une prestation XXL, certes sans surprise, mais diablement efficace !
JUDAS PRIEST
Tout s’enchaîne rapidement, il faut vite retourner vers les MainStages
pour s’avancer au plus près du groupe que je rêve de voir mais également
histoire de joindre l’utile à l’agréable, profiter des dernières
minutes d’une autre légende du heavy metal : Judas Priest.
Avec son longue barbe blanche, Rob Halford porte le poids des âges sur
ses épaules mais il arrive toujours à sortir avec talent ses notes si
caractéristiques et haut perchées…
Mieux, pour respecter la tradition, Rob Halford chevauche timidement sa moto fétiche en fin de show.
GOJIRA
Nous y voici ! Voici enfin MON groupe favori.
Je n’ai pas pu les voir à l’Accor Arena de Paris en février mais ce
n’était que partie remise. La surprise que j’ai eu d’être invité au
Hellfest pour ce week-end était pour voir ce groupe français devenu un
phénomène mondial en vingt ans et à la faveur de sept albums studios.
1h30 de show sans aucune fausse note avec des titres piochant dans toute
la discographie du groupe, que ce soit l’introductif "Terra Incognita"
au dernier en date "Fortitude" en passant par l’album qui lui a permis
de changer de dimension "From Mars to Sirius".
1h30 pendant lesquels mes pieds n’ont pas touché terre au sens figuré
mais également propre, porté par une horde de métalleux au sein de l’œil
d’un
circle pit.
Ce concert a été une expérience particulière pour moi donc mais
également pour Mario Duplantier puisque c’est son anniversaire...
C’est sur cette apothéose que se termine mon expérience de ce premier Hellfest.
Une apogée qui se prolonge avec un somptueux vrai feu d’artifice qui
clôt ce premier week-end du Hellfest 2022, à ce jour un des
week-ends les plus magiques de ma vie !