Le spectacle commence dans la rue, peu avant d’entrer dans le temple du Glam, avec une horde de fans grimés aux couleurs de leurs idoles. De 7 à 77 ans, on vient en famille ce soir célébrer les dernières icônes d’une époque où le rock rimait avec paillettes.
Mais trêve de bavardage, c’est bien à l’intérieur que les choses sérieuses se passent, dans un
Accor Arena (j’ai toujours du mal avec ce nom et lui préfère de loin Bercy) bondé.
C’est devant une scène imposante bordée de monumentales statues à l’effigie du quatuor, que l’on fait son entrée dans la salle, et déjà la magie opère. KISS a mis le paquet pour sa tournée d’adieu, même si on espère tous au fond de nous que ce ne sera qu’un effet d’annonce.
The Last Internationale
Pour la date parisienne c’est aux excellents
The Last Internationale d’ouvrir les hostilités devant un public loin d’être acquis.
Pour autant, les Américains vont mettre les bouchées doubles pour dérider la salle, avec ses deux leaders aussi engagés qu’enragés.
Delila Paz, la chanteuse, est aussi efficace que jolie, occupant l’espace et haranguant la foule allant même jusqu’au contact aux crash barrières. Elle veut que le public participe d’une façon ou d’une autre.
Distillant un Rock aux influences Indies et perclus de réminiscence blues,
The Last Internationale est profondément sauvage et libre, à l’image de sa musique. Edgey Pires, le comparse guitariste de la belle
Delila, n’est pas en reste question énergie.
A l’image de leur dernier opus "Soul Of Fire" (que je ne saurais trop vous conseiller), la prestation est rageuse mais également profondément groovy.
Même si, finalement, la performance a dû paraitre « anecdotique » pour une majeure partie de la salle, j’ai été conquis par leur rock aussi puissant que sensuel et carburant à l’engagement. Bravo !
La salle est en surchauffe, les gradins sont pleins et les premières clameurs montent lorsque la scène est occultée par un immense rideau noir griffé des 4 lettres désormais mythiques du combo.
Kiss
Puis la salle s’éteint et les écrans géants diffusent l’arrivée, en direct des loges, des 4 membres grimés de
KISS. C’est sur une bande son Rock & Roll de Led Zep que le spectacle commence.
Perchés sur des plateformes qui descendent doucement sur scène, sous un déluge de light et de pyrotechnie,
Paul,
Gene,
Eric et
Tommy ouvrent le bal avec un 'Detroit Rock City' bien énergique.
D’entrée de jeu ils prennent la pose pour le plus grand plaisir d’une salle acquise, le tout étant également retransmis sur les écrans géants.
Paul est le plus affable de la tribu, fait chanter la marseillaise à un Bercy complètement sous le charme et dans l’idolâtrie. Ils s’essaieront même au français, sortant pelle mêle leur vocabulaire succin et imagé comme « crêpe Suzette », « tarte Tatin », Amour de ma Vie », « Maurice Chevalier » ou encore « Salope », lors d’un échange entre
Gene et
Paul. Parfaite transition pour un 'Doctor Love' bien dansant.
La setlist est conséquente ce soir, avec près de 20 titres joués. Chacun ira également de son solo. Commençant par celui de
Tommy Thayer sur fond d’explosion de plafonnier et après 'Cold Gin', probablement celui qui maitrise le mieux son instrument du combo avec
Eric Singer. Il ouvrira d’ailleurs sur l’incontournable 'Lick It Up', sur lequel
Paul Stanley poussera le public à reprendre le refrain avec lui. Même si l’on voit bien qu’ils sont « aidés », le résultat est parfait.
Eric Singer nous gratifiera d’un solo « aérien », perché sur sa plateforme et sous un tir de lance-flammes conséquent, juste après un 'Psycho Circus' amputé.
Autre solo marquant, celui de
Gene Simmons. La langue inévitablement sortie et maculée de sang, il maltraite sa basse sur un thème horrifique et bien coloré. Le lascar est en forme, bien dans son personnage : rien n’est laissé au hasard.
Les explosions se succèdent, ça sent la poudre dans tout Bercy. 'Love Gun' résonne dans la salle alors que
Paul Stanley s’élance, suspendu à une tyrolienne, pour rejoindre une plateforme au milieu du public à l’opposé de la scène. C’est alors une ovation inconditionnelle qui s’élève de la part du public. 'I Was Made for Lovin' You' vient finir d’embraser la salle avec cette boule disco énorme qui vient se pendre au-dessus de la scène. On aura le droit à un lâché de ballons géants qui ne cesseront de rebondir partout.
'Black Diamond' clôt le set avant rappel avec
Singer au chant. C’est
Eric Singer qui ouvre celui-ci avec 'Beth', interprété seul et au piano.
Paul viendra remercier les fans, d’avoir été là durant toute la carrière de
KISS et de tout ce qu’ils leur ont donné.
Le final sera aussi mémorable que l’ensemble du set, avec un 'Rock and Roll All Nite' tonitruant et son lot de confettis propulsés sur l’ensemble de la fosse.
Cette dernière date parisienne a tenu toutes ses promesses, avec un groupe en pleine forme et qui fera taire ses détracteurs. Loin d’être des clowns tristes, ils ont prouvé qu’ils étaient les maitres du genre et bien dans leurs tenues. Il en restera ce plaisir intense de se dire : j’y étais.
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Kiss en HD en
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Setlist :
Detroit Rock City
Shout It Out Loud
Deuce
War Machine
Heaven's on Fire
I Love It Loud
SayYeah
Cold Gin
Lick It Up
Calling Dr. Love
Tears Are Falling
Psycho Circus
100,000Years
God of Thunder
Love Gun
I Was Made for Lovin' You
Black Diamond
Rappel:
Beth
Do You Love Me
Rock and Roll All Nite
Merci à
Stephan Birlouez d'
Among the Living pour les photos et les commentaires, et évidemment à
GDP et
Olivier de
Replica qui nous ont permis de vous ramener ce report!