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TITRE:
AC/DC vs OPETH
TYPE:
EDITOS
GENRE:
ROCK
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Au moment où AC/DC nous revient avec son dix-septième album, Music Waves s'est posé la question existentielle : qu'attendons-nous réellement d'un groupe : qu'il évolue ou nous ressorte la même formule ad nauseam ?
STRUCK
- 01.02.2021 -
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Six ans après "Rock or Bust", les décès de Malcom Young, les problèmes d’audition de Brian Johnson, ceux judiciaires de Phil Rudd, le vrai faux départ de Cliff Williams, bien malin celui qui aurait pu parier sur un dix-septième album d’AC/DC. Et pourtant, les aficionados ont droit à une nouvelle (dernière ?) ration de hard rock made in Sidney pour un album qui s’avère être un hommage à Malcom Young comme l’était "Back in Black" à Brian Scott.
"AC/DC fait du AC/DC et c'est ce que nous attendons de lui"
Comme le souligne la chronique de "Power Up", "AC/DC fait du AC/DC et c'est ce que nous attendons de lui". Et c’est sur cette assertion que nous souhaitons nous poser quelques instants le temps et poser la question qui taraude tout fan hardcore d’un groupe en particulier : qu’attendons-nous de nos groupes favoris ?
Il va sans dire que l’exemple introductif n’est finalement pas une bonne entame sachant que dans le cas d’AC/DC, la bande des frères Young n’aurait jamais été ce qu’elle est -à savoir l’un des plus grands groupes de hard rock de l’histoire doublé d’un des plus gros vendeurs d’albums tous styles confondus- si ces fans voulaient une quelconque évolution de sa musique.
En revanche, cela n’empêche pas certains détracteurs (ou "pisse-vinaigre" pour citer poétiquement la chronique de "Power Up") que "AC/DC fait du AC/DC et c’est bien là, le problème". Aux mêmes constatations, des avis diamétralement opposés !
Les fans transis se réjouiront quand Angus Young fait du Angus Young, Brian Johnson fait du Brian Johnson… sans changer une recette qui a traversé les décennies d’un iota alors que les autres le décrieront.
Ce constat s’applique également au dernier Neal Morse "Sola Gratia" où vous avez pu lire la chronique express "Est-ce que Neal Morse fait du Neal Morse, sans nouveauté par rapport à ses albums sortis entre 2003 et 2012 ? Oui. Est-ce qu'on s'en moque parce que c'est toujours aussi bien fait et agréable à écouter ? Oui".
Mais à l’instar d’un AC/DC, est-ce un avis unanimement partagé ? Pas certain…
Cette absence de prise de risque ne risque pas de jouer à terme contre l'artiste coupable de non-prise de risque dans sa musique ?
En effet, si un AC/DC peut se targuer d’être une figure iconique de la scène rock, peu de risque que le public le désavoue, surtout quand on pressent que chaque album peut être le dernier du groupe. En revanche qu’en est-il pour l’autre exemple cité à savoir Neal Morse ? Ne risque-t-l pas de voir fuir tous ses fans vers d’autres horizons et se détourner de ses productions (qui sont multiples) surtout quand on sait que le marché du disque ne vit pas ses heures les plus glorieuses ? Ne risque-t-il pas que ceux qui disent que c’est "du Neal Morse, sans nouveauté par rapport à ses albums sortis entre 2003 et 2012" se contentent d’écouter distraitement les morceaux sur les plateformes de streaming pour l’oublier aussitôt et se diriger vers d’autres productions plus rafraichissantes ?
"C’était mieux avant !"
La question a le mérite d’être posée et le parfait contre-exemple est Opeth (mais au moment où il sort le controversé "The Future Bites", la question concerne tout autant les productions actuelles de Steven Wilson en comparaison de celles qu'il proposait du temps de Porcupine Tree).
Alors que le groupe créé un style death progressif qui atteint son apogée sur "Watershed" (qui rejoint "Blackwater Park" et "Deliverance" au panthéon des albums cultes de ladite scène death progressive) -un style jouant sur les contrastes en mêlant l’agressivité du death metal et les respirations mélodiques, le tout construit sur une trame progressive- Mikael Akerfeld décide de fermer le chapitre d’un style qui lui a ouvert les portes de la gloire pour en ouvrir un nouveau avec "Heritage". Même si la patte d’Akerfeld est certes reconnaissable, le groupe prend un virage hard rock progressif 70’s qui marque une rupture franche avec la discographie passée. Volonté d’évoluer pour ne pas lasser l’auditeur, véritable souhait artistique ? Toujours est-il que le débat fait rage entre pro-évolution et les intégristes qui argueront que "c’était mieux avant !".
De la même façon, ce constat s’appliquait à Linkin Park, véritable phénomène néo metal avec le culte "Hybrid Theory" proposant un alliage aux confins du metal et du rap mais rapidement, le groupe vire sa cuti pour opter dès le troisième album pour une recette plus rock mais qui clairement leur ouvrira définitivement les portes de la gloire et des ondes FM.
Comme dans le cas d’Opeth, les productions suivantes de la bande de Chester Bennington sont ultra-léchées et ne souffrent d’aucun défaut si ce n’est un de taille… celui de manquer d’originalité et suivre les sillons balisés par d’autres avant eux, surtout au contact des œuvres originelles de ces mêmes groupes qui ont révolutionné la scène musicale en créant un souffle nouveau voire un nouveau style musical.
En prenant volontairement des cas d’école radicalement opposés, on se rend compte que le constat est identique. Que le groupe évolue ou non, il devra faire de toute façon face aux critiques de ses détracteurs. Et finalement, n’est-ce pas le plus important ? A savoir que ce qui peut être considéré comme un "défaut" par ces derniers apparaisse finalement comme un argument commercial, voire mieux : une marque de fabrique dans le cas d’AC/DC.
Quoi qu’il en soit la question est posée. Et vous alors plutôt AC/DC, Neal Morse ou Opeth, Linkin Park pour votre part ?
Plus d'informations sur http://www.acdcrocks.com/
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(7) COMMENTAIRE(S)
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Le défi pour tout groupe ayant obtenu une certaine notoriété, notamment grâce au style ou au son qu'il a su imposer dans le paysage musical, est de refaire la même recette tout en la faisant évoluer : je pense que AC DC a définitivement abandonné l'idée d'"améliorer" leur compos, et comme la plupart du temps elles sont réduites à l'essentiel,on a vraiment l'impression d'écouter le même morceau,un demi ton en dessous, une note de plus au break, un solo "encore dans une gamme blues", j'en passe et des meilleures..ce qui joue en leur défaveur, c'est que ça se voit et ça s'entend, surtout si tu as fait un peu de musique... mais comme le fan a seulement besoin d'avoir un nouveau disque inédit,il s'en fout ! Pour ma part, l'énergie des Australiens me semble sensiblement émoussée et vu la" pauvreté" des compos, je n'arrive plus à accrocher... dans la même veine, je préfère la bande à Coverdale, où d'excellents musiciens peuvent s'exprimer avec une production moderne, tout en conservant cet esprit blues rock des années 80...
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Opeth est un excellent exemple du groupe qui a pris le risque d'un virage à 180°. Le risque commercial était présent mais le groupe en a fait fi. Ils ont perdu des fans (qui continuent d'écouter les albums death) et en ont gagner d'autre. Mais faire ça après 15 ans de carrière, est-ce un véritable risque commercial ? La richesse de leur musique (d'avant comme d'après) est un gage pour les fans des deux périodes d'y trouver leur compte. Mais, surtout, il est probable que, ayant fait le tour de leur période Death, le groupe se serait perdu à s'enfermer dans cette direction pour le seul plaisir des fans "intégristes" du genre. AC/DC, quant à eux, ont le même genre de non-pression commerciale. Qui pense vraiment que le succès de "Power Up" est un véritable enjeu pour le groupe ? Mais la démarche artistique est la même : faire une musique-plaisir avant tout. Et ce n'est pas à 65 balais qu'ils vont explorer d'autres horizons métalliques. Et la vraie question est : en ont-ils les moyens ? J'ai ma petite idée là-dessus. Finalement, peu importe ! Les artistes font ce qui les fait vibrer (ou ce qu'ils peuvent) et les fans trouveront toujours de quoi se réjouir dans la discographie de leurs idoles, que ce soit d'hier ou d'aujourd'hui. Et ça vaut aussi pour S. Wilson. J'imagine qu'il ne s'arrête pas à l'avis des fans de "In Absentia" pour écrire en 2021. Et heureusement, car sinon, sa carrière n'aurait jamais été aussi riche et variée.
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C'est un débat éternel ?
Les groupes qui ont choisi l'une ou l'autre des solutions sont légion et ils ne sont pas à blâmer car pour moi le problème n'est pas là, tout vient du public; Alors la question est légitime pour les groupes : est-ce que je dois faire la musique que j'aime, quitte à dérouter le public et perdre une bonne partie de ma base de fans (comme Marillion après le départ de Fish qui a du rejouer dans des petites salles après avoir arpenté les stades) ou flatter mes fans transis avec une resucée d'airs, de mélodies à succès ?
D'autre part il est légitime pour un groupe de poursuivre dans une veine pour s'assurer un minimum de succès commercial, car la musique est un business de ne l'oublions pas, l'artiste doit payer ses factures en fin de mois.
Qui plus est, un auditeur aime entendre des musiques, des airs, des progressions d'accord et des cadences éprouvées: cela est rassurant; il aime ainsi être confirmé dans ses goûts par des choses qui ressemblent à d'autres (biais de confirmation) et il aime revivre avec des chansons des instants de vies agréables accrochés à des chanson... Le cerveau est ainsi fait, de plus il à tendance à ne garder du passé, que les choses positives d'où le "c'était mieux avant". Donc laissons la liberté au groupes de faire comme bon leur semble et ne jugeons pas trop hâtivement, à moins de juger soi-même ses propres biais.
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Pour Opeth comme pour AC/DC, je pense que c’est un véritable souhait artistique dans les deux cas. Un artiste doit se renouveler si ça fait sens pour lui. Sinon, il vaut mieux qu’il s’abstienne. L’essentiel est qu’il soit en accord avec lui-même. Peu importe que ses fans le suivent ou non. De toute façon, il y aura toujours des fans de la première heure qui diront que c’était mieux avant. Ceux qui reprochent à AC/DC de faire toujours le même album sont souvent les mêmes que ceux qui reprochent à Opeth de ne plus faire de death metal. C’est la nature humaine, il faut faire avec. Un groupe qui tient compte de l’avis de ses fans pour composer signe son arrêt de mort artistique. Il y gagne peut-être une éphémère gloire commerciale mais elle risque de lui laisser un mauvais goût dans la bouche. Dire que le public a toujours raison, en plus d’être complètement démago, est une stupidité. Les albums qui restent sont majoritairement ceux qui ont été composés en faisant abstraction de l'avis du public. Bien sûr, il y aura toujours des albums formatés comme des blockbusters (coucou Babymetal) mais ils sont aussi vite oubliés que la énième adaptation Marvel des studios Disney. La question reste donc de savoir ce qu’on attend d’un groupe. Eh bien c’est assez simple en fait : que sa musique nous fasse vibrer, quel que soit le choix artistique (et uniquement artistique) qu’il fait.
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Le plus important selon moi est que chaque artiste joue la musique qu'il ait envie de jouer. Avoir fait ses preuves dans un style à un moment donné n'enferme pas pour autant l'artiste dans ce genre-là à tout jamais. Mikael Akerfeldt d'Opeth a indiqué à de nombreuses reprises qu'il n'écoutait plus de death metal depuis une dizaine d'années lorsque "Watershed" est sorti en 2007. Qu'ils aient évolué vers un style plus vintage des 70's n'a donc rien d'étonnant.
AC/DC en revanche a toujours fait dans l'efficace, misant tout sur le feeling et l'instantanéité des riffs et des lignes vocales. Qu'ils sortent un énième album dans la même veine s'inscrit simplement dans la continuité de ce qu'ils ont toujours fait. Après tout, les auditeurs n'ont qu'à écouter si cela leur plaît, ou zapper si cela ne leur convient pas.
Comme Corto, j'aime la musique qui me surprend, qui va essayer de s'ouvrir à de nouveaux horizons, quitte à prendre des risques. C'est donc la musique que j'affectionne et que j'écoute. Mais il n'y a pas de formule magique, chaque fait comme il veut, et il semble très compliqué de comparer AC/DC qui est l'un des groupes de rock ayant vendu le plus de disques de tous les temps, à Opeth qui reste un groupe inconnu du grand public, bien qu'il soit une figure emblématique dans le métal. Pour cette raison, on ne peut pas selon moi refuser à AC/DC de faire du AC/DC, surtout quand il y a des enjeux financiers énormes en arrière-plan. Personnellement, ce n'est pas la musique qui m'intéresse, bien que je comprenne tout à fait que certains en soient totalement fan comme cela a été mon cas étant adolescent. Je préfère effectivement les groupes qui se renouvèlent, qui n'hésitent pas à évoluer et à prendre des risques, même si parfois cela prend moins, cela fait partie du jeu !
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