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TITRE:

FOREST IN BLOOD (07 DECEMBRE 2018)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

HARDCORE



Forest In Blood fête ses 20 ans cette année et pour frapper son retour d'un grand coup, il nous propose l'énorme "Pirates"...
STRUCK - 20.12.2018 -
12 photo(s) - (0) commentaire(s)

C'est un lieu commun que de dire que la vie n'est pas un long fleuve tranquille mais celle de Forest in Blood peut figurer au premier rang de celle des plus mouvementées. Après un début de carrière propulsée à grande voile qui les a vus tourner avec les plus grands de la scène hardcore, un changement de nom... le groupe a enfin réussi à s'extirper de son île déserte pour repartir 20 ans après à l'abordage avec son nouveau trésor "Pirates" !  C'est ce dont il sera question tout au long de cette interview à couteaux tirés...





Quelle est la question qu’on vous a trop souvent posée ?

Elie : Le nom du groupe !


Et on ne vous la posera pas…

(Rires)


Dans votre bio vous mentionnez la Coupe du Monde de foot 98 comme témoin temporel de votre formation. 20 ans plus tard vous revenez avec un album, l’année où la France a gagné cette même Coupe pour la 2ème fois ! Le football vous poursuit on dirait ?

Elie : Ecoute, d’après mes calculs, j’avais prévu qu’on allait à nouveau la gagner ! (Rires)





Donc au mieux, vous sortez un album dans quatre ans ou au pire…

Elie : … et bien, j’ai de nouveau prévu qu’on la gagne en 2038 (Rires) !

Harvey : On sera un peu vieux !

Elie : En ce qui me concerne, je ne serai plus là (Rires) !


A défaut d’être là ou non, seriez-vous encore dans Forest In Blood ?


Harvey : Déjà, est-ce qu’on pensait refaire un album en 2018 ? C’était un peu le hasard…


Au-delà du sport il est tentant de comparer les époques. Vous parlez de charlatanisme quand vous évoquez 1998, le vivre ensemble, le black-blanc-beur et de fait en 2018 tout semble vous donner raison tant le vivre ensemble a été écrasé par la crise, les rancœurs et le nationalisme guerrier, comment expliquez-vous cette dérive ?

Elie : Pour moi, c’est l’euro, le changement de monnaie qui a foutu la merde. Au début, les gens se sont enflammés -et moi le premier- et le retour de bâton nous a fait très mal notamment en 2007 avec la crise dont nous ne sommes toujours pas sortis finalement.
Depuis, c’est le bordel : chaque gouvernement a foutu la merde et je crois que nous arrivons au bout du cycle et nous verrons ce qu’il va passer demain (NdStruck : veille de l’acte 4 de la manifestation des Gilets Jaunes).


Tu as une scission naturelle de la société avec des élites et "Pirates ", c’est exactement cette scission et ce bordel qui fait qu’à un moment donné est-ce qu’il faut que ça craque pour que ça change ?



Donc demain, nous ne serons ni black, ni blanc, ni beur mais jaune ?

Harvey : Il n’est pas question de savoir si on va sortir demain en particulier mais les rebellions ont toujours existé. Et ce qui est bizarre, c’est que l’album "Pirates" sort sur tout ce concept à savoir l’insurrection, le non-respect des règles et autres.
On peut nous imposer des choses, on peut nous demander de faire des sacrifices… sauf qu’il y a des réalités et le black-blanc-beur, c’était super cool mais ce n’était qu’une façade parce que ce n’est pas ce qui se passe dans les faits. Il y a Paris et sa banlieue et Paris et sa province. Tu as une scission naturelle de la société avec des élites et "Pirates", c’est exactement cette scission et ce bordel qui fait qu’à un moment donné est-ce qu’il faut que ça craque pour que ça change ? Je ne sais pas mais en tous cas, ça n’a pas l’air de changer naturellement. Donc parfois, il faut aider les choses au changement !


On a fait une énorme connerie





Revenons à Forest In Blood, le moins que l’on puisse dire est qu’il faut être patient avec vous, le premier album a mis du temps à venir, il y a eu un split en 2005 et après votre retour en 2010 il a fallu attendre 8 ans pour retrouver un album. Comment vous expliquez ces longs délais ? Le divorce de 2005 n’a-t-il pas été un gâchis après un début de carrière tonitruant ?

Elie : En fait, on a fait une énorme connerie. On a eu un contact pour signer un contrat à l’étranger -à l’époque, c’était le plus gros label européen GSR Music…

Harvey : … et on a décidé de changer de nom parce que Forest in Blood ne sonnait pas bien pour l’étranger et on s’est appelé Apocalypse Now…


On a changé de nom parce qu’on a signé sur ce label…



… mais c’était un autre style musical…

Harvey : Il a été vendu que c’était un autre style musical mais pourtant la majeure partie de l’album a été écrit et composé sous le nom de Forest in Blood avec Nicolas Bastos qui est dans Dagoba et qui a fait l’Esprit du Clan. On a écrit l’album avec lui, on l’a enregistré et on a changé de nom au dernier moment. On a changé de nom parce qu’on a signé sur ce label…


Ce qui fait la différence entre les groupes français et les groupes internationaux, c’est le sens du détail et ça, Gojira l’a très bien compris !



C’était donc une volonté, une demande du label ?

Harvey : Non, c’était plus une décision du groupe notamment en raison de plein de changements de line-up

Elie : … et apparemment Forest in Blood ne se dit pas trop à l’étranger, Forêt dans le Sang avait une connotation infantile ou trop black metal pour eux. Aux Etats-Unis, ils ont le sens du détail et donc avoir un nom de groupe de ce type ne se faisait pas. Et ce qui fait la différence entre les groupes français et les groupes internationaux, c’est le sens du détail et ça, Gojira l’a très bien compris !


Donc ce changement de nom était dans l’optique de conquérir le marché américain ?

Elie : Bien sûr ! Le premier album a super bien marché…

Harvey : Avec Apocalypse Now, on a tourné partout en Europe, on a fait des tournées de dingues…


Quand on s’est reformé en 2010, on s’est demandé quel était notre premier nom ? C’était Forest in Blood ! Rien à foutre du reste !





Dans ces conditions, pourquoi ne pas avoir continué avec Apocalypse Now ?

Harvey : Tu sais quand tu fais de la musique, tu as envie de faire toujours plus : plus de tournées… On a commencé avec Forest in Blood, on a composé cet album avec Bastos, on a signé sur ce label, on a fait plein de concerts, on a tourné partout… on s’est épuisé d’ailleurs car avec le changement de nom, on repartait un peu de rien mais à la fois, on reconstruisait des choses…
Et du coup, quand on s’est reformé en 2010, on s’est demandé quel était notre premier nom ? C’était Forest in Blood ! Rien à foutre du reste !


Donc il a bien eu une coupure ?

Elie : Il y a eu une coupure, tout à fait !


Quand vous êtes-vous arrêtés avec Apocalypse Now ?

Harvey : 2009 !


Il y a donc eu une pause d’une année ?

Elie : Barth a quitté le groupe…

Harvey : … je suis parti travailler à l’étranger…

Elie : Et nous nous sommes reformés à son retour mais à quatre puisque Barth était parti. Et nous voulions absolument revenir sous le nom de Forest in Blood parce que c’est nos racines et nous nous étions trop coupés de la France. A l’étranger, ça marchait mais en France, le public ne comprenait pas si c’était un nouveau projet… C’était trop ambigu pour le public français : on a mal communiqué finalement !


Le tourbillon des tournées, entre la Pologne, la France et des dates avec Madball, Anthrax, Napalm Death et d’autres a pu être difficile à gérer, faire autre chose était un moyen de revenir sur terre pour certains d’entre vous ? Quels souvenirs gardez-vous de cette époque avec le recul ?

Harvey : Je vais vous donner quelques anecdotes. La première, Scott Ian (NdStruck : guitariste de Anthrax) avait sa loge juste à côté de la nôtre au Trabendo et Elie a chié…

Elie : … non, ce n’était pas moi, c’était Bart !


Il n’assume pas…

Harvey : (Rires) !

Elie : Non parce que si ça avait été moi, Scott Ian ne serait jamais rentré dans sa loge (Rires) !

Harvey : … et on a vu Scott Ian arriver juste après avec l’encens tellement ça puait (Rires) !
J’ai également le souvenir de la tournée que nous avons faite en France avec Napalm Death et on a rencontré des mecs vraiment hyper cools.

Elie : Je me souviendrai toujours de l’ancien chanteur d’At the Gates Tomas Lindberg qui se faisait un rail de coke et tu avais l’impression qu’il neigeait dans la salle (Rires) !
Mais mon meilleur souvenir reste le batteur d’Anthrax. Nous étions encore au Trabendo, nous étions un groupe inconnu et lors ces concerts, tu as souvent deux batteries sur la scène et le mec est arrivé sur scène avec sa bière en disant : "Non, non ! Vous reculez ma batterie de deux mètres, il faut que les mecs qui assurent notre première partie jouent dans de bonnes conditions !". Nous avons tourné avec des groupes quarante fois moins connus mais ils exigeaient que notre batterie soit sur le côté… Franchement, je me suis dit que ça, c’était la classe !

Harvey : Oui, à la fin du set d’Anthrax, il était collé contre le mur, il ne devait pas être bien…


Le long moment pour peaufiner [...] été plutôt consacré à… glander puisqu’on n’a rien fait!





Il y a eu un EP rapidement sorti en 2011 puis un long moment donc pour aboutir à cet album, vous aviez besoin de temps pour peaufiner ce retour ?

Harvey : En gros, le long moment pour peaufiner comme tu dis a été plutôt consacré à… glander puisqu’on n’a rien fait (Sourire) !
On s’est reformés en avril quand on nous a proposé de faire un concert à Rennes pour fêter nos 20 ans. On n’avait plus joué depuis je ne sais pas combien de temps mais nous y sommes allés malgré tout et dans le camion au retour, on s’est dit qu’il était impossible de s’arrêter là. On avait le sentiment que c’était vraiment reparti !


Donc tu es train de me dire que ce retour de Forest in Blood est dû au hasard ?

Harvey : Oui, en fait, c’est un contact d’Elie qui nous a demandé de venir jouer… et à l’issue de ce concert, on s’est dit qu’il fallait refaire quelque chose !


Le fait que ce retour soit dû au hasard nous conforte dans l’idée de gâchis… Pourquoi ne jamais avoir continué et faire fructifier le potentiel du groupe ?

Harvey : Il y a les aléas de la vie…

Elie : Et nous n’avons jamais eu de structure autour de nous. Nous n’avons jamais eu de tour manager


On s’est organisé différemment parce qu’on s’est dit que finalement, il fallait mettre les moyens !


… donc aujourd’hui, cette journée promotionnelle avec Replica prouve que vous êtes enfin structurés pour avancer ?

Harvey : On s’est organisé différemment parce qu’on s’est dit que finalement, il fallait mettre les moyens ! On s’est donné les moyens et aujourd’hui, nous travaillons pour trouver un booker. En attendant, on a repris l’activité en interne pour le booking : c’est difficile mais il y a des dates qui vont arriver… mais je pense que si nous avions une structure un peu plus établie autour de nous, ça nous aiderait parce que nous prend une énergie de dingue. Je vois plein de gros talentueux qui arrêtent pour cette raison parce que c’est difficile : c’est des heures le soir, la journée…
Aujourd’hui, il faut donc que nous trouvions un booker qui veuille nous aider, travailler avec nous et qui croie en notre projet… On trouvera sûrement mais aujourd’hui, on n’a pas encore commencé à chercher…


Ça arrivera à n’en pas douter avec cet album. Cet album, c’est "Pirates", la pochette est impressionnante avec ce bateau forteresse et en-dessous un animal que l’on peut supposer être le Kraken, qu’est-ce qui vous attire dans cette imagerie aventurière ou se mêlent science-fiction pas loin d’un Jules Verne, de Lovecraft?

Harvey : C’est l’imaginaire, le concept de l’album et surtout l’envie de travailler différemment ! On a choisi le thème de la piraterie qui évoque les insurrections, les codes, la violence, l’amitié… et derrière, dans l’idée de l’écriture, c’est une façon de faire différente : on a choisi le concept avant d’écrire les paroles. Pendant longtemps, nous travaillions peut-être mal, avec la mauvaise méthode en entrant en répétition en ramenant des riffs qu’on travaillait etc… on perdait du temps ! Pour cet album, Elie a écrit autour de l’album, autour du concept : par exemple, que ce soit ‘James’ ou ‘Path of the Dead’ quand tu écoutes l’album dans sa globalité, tu as une vraie continuité et l’album se finit de façon calme, différente. Et pour le coup, les paroles, tout est travaillé…


Au vu des titres, notamment ‘Black Parrot’ qui est le nom du perroquet emblématique des pirates ou les interludes ‘1519’, ‘Calme et Tempêtes’ et ‘No Redemption’, on se demande si nous n’avons pas à faire à un album concept sur la piraterie et son âge d’or aux XVè et XVIè siècles ?

Harvey : Oui, c’était le but ! Le but était vraiment d’écrire dans un cheminement logique. Par exemple, quand tu prends la première chanson ‘Seul au large’, si tu écoutes le morceau et que tu fais attention aux sonorités mineures qu’on a utilisées, tu as le sentiment d’être en mer…
Je parlais du dernier morceau ‘Path of the Dead’, c’est l’histoire d’un mec qui se retrouve seul dans la mer avec que des cadavres autour de lui et tous les débris du bateau dans lequel il naviguait… C’est encore une fois, une image pour montrer que la bataille est perdue : le bateau de la pochette a éclaté parce que ce sont les pirates qui règnent sur la mer, c’est l’insurrection qui règne…


Je voulais rendre hommage à la piraterie mais je ne voulais bien évidemment pas tomber dans le piège de l’imagerie du pirate actuellement. Pour le grand public, un pirate, c’est Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes…



Une vraie métaphore avec l’actualité brûlante de notre société…

Harvey : Ce n’était pas voulu mais on va dire que nous sommes des précurseurs !

Elie : Après la Coupe du Monde, on a annoncé la révolution : nous sommes les nouveaux Nostradamus (Rires) !
Mais quand j’ai écrit les paroles, je voulais rendre hommage à la piraterie mais je ne voulais bien évidemment pas tomber dans le piège de l’imagerie du pirate actuellement. Pour le grand public, un pirate, c’est Johnny Depp dans Pirate des Caraïbes…


… même si ce n’est plus lui…

Elie : Effectivement, j’attends de voir la suite, ça ne va pas être triste (Sourire) ! Mais je ne voulais clairement pas tomber dans ce cliché. Les pirates ne sont pas une bande de guignols. Ils étaient certes alcooliques mais ce n’était pas Johnny Depp… La piraterie, c’est quelque chose de sérieux : ce sont des mecs qui ont régné sur les mers pendant des années, ils faisaient chier l’autorité !
J’ai voulu montrer l’ambiance dure qui régnait dans ce monde : ils vivaient dans un certain cadre où il y avait des codes à respecter. Ils étaient tous unis, ils partageaient tout...


Musicalement à présent on retrouve bien souvent ce ton que vous aimez, à cheval entre le hardcore et le metal, entre Hatebreed et Slayer ou Anthrax, sur ‘My Dues’, ‘Black Parrot’ ou encore ‘Legacy’. Ce son, ce mix des genres c’est votre identité depuis le début comme une marque de fabrique ? Cela fait partie de votre ADN, vous avez grandi avec cette idée de mélange des influences ?

Elie : Bien sûr ! J’ai commencé avec Slayer et Sepultura. Max Cavalera, Tom Araya sont une grosse base d’inspiration au niveau du chant. C’est que nous écoutons et jouons depuis toujours.

Harvey : Tu parles de ce crossover : Elie va t’expliquer qu’il écoute du thrash, moi je vais plus être orienté hardcore, Barth et Nech écoutent de la folk… On a des influences hyper variées…


Mais comment arrivez-vous à faire en sorte que votre musique sonne comme un bloc homogène et non comme un patchwork d’influences ?

Harvey : C’est peut-être le secret qu’on n’arrivera jamais à expliquer, une vieille recette de grand-mère…


Cette alchimie dans la composition s’est faite beaucoup plus naturellement sur cet album.





… pirates !

Harvey : (Rires) En tout cas, une chose est sûre, c’est que cette alchimie dans la composition s’est faite beaucoup plus naturellement sur cet album. On a intégré Pierre Acedo de The Arrs qui est un vieux pote et clairement, il s’est intégré directement en apportant ses idées. A-t-il créé du liant ? Je ne sais pas mais en tous cas, le fait d’avoir le concept, Pierre et nous qui revenions différemment : tout s’est déroulé naturellement… On a composé cet album en 3 ou 4 mois. Et il en ressort un produit qui est ficelé dont on est très content.


Tu parlais de tes références au niveau du chant, le tien est impressionnant, il a ce côté rugueux digne des meilleurs hurleurs du genre et semble vivre ses paroles à fond, il a une recette ou un entrainement pour se préparer à hurler de la sorte ?


Elie : (Rires) Je t’avouerai que c’est l’album sur lequel j’ai le moins répété.


Tu as eu des enfants depuis ?

Elie : Oui !


Je sais pourquoi : c’est le fait de leur gueuler dessus…

Elie : (Rires) ! Mais le fait qu’on travaille différemment, qu’on ait déjà les pistes… j’ai pu travailler mon chant à la maison. Mon épouse était folle m’entraîner en yaourt à 1 heure du matin (Rires) !


Donc le secret, c’est la patience de ton épouse…

Elie : (Rires) Tout à fait !


Le seul conseil que je peux donner à tous les lecteurs de cette interview, c’est de prendre du temps et écouter cet album d’une traite parce qu’il a été écrit, pensé comme ça !


Au-delà de cet aspect hardcore et thrash on a été frappé par le côté atmosphérique que dégage l’album, les interludes y contribuent grandement avec des passages acoustiques et des bruitages, cela renforce le concept mais donne aussi un aspect voyage à l’album, c’était l’idée forte ?

Harvey : Tout à fait ! Il y a le concept qui tourne autour de la mer, être sur les flots… cela évoque le voyage sur l’eau. Le seul conseil que je peux donner à tous les lecteurs de cette interview, c’est de prendre du temps et écouter cet album d’une traite parce qu’il a été écrit, pensé comme ça !

Elie : Il faut écouter cet album sur la route en voiture : t’as l’impression de voyager en bateau !

Harvey : C’est vrai, je me crois à la barre d’un bateau quand j’écoute cet album !


Mais pensez-vous que cet album concept à écouter dans sa globalité soit adapté aux modes de consommation actuelle de la musique en mode playlist ?

Harvey : Ecoute, quand tu sors chaque titre, tu peux les écouter individuellement donc il est adapté. Mais la vraie façon de le consommer, c’est de le consommer en entier.


On parlerait donc d’un côté post-hardcore ou post-metal qui se dégage, au-delà des interludes ‘The Code’ et sa partie instrumentale ou le titre calme ‘James’ tout en retenue m’ont franchement évoqué ce genre, vous en pensez quoi ?

Harvey : L’idée était de mettre un riff différent sur ‘The Code’, on le sentait bien là. Mais je t’avoue que je ne sais pas si on a trop réfléchi à cela, on aimait bien ce riff et il allait bien à cet endroit…


Dans cette idée, ‘Calme et Tempête’ est un interlude emblématique avec un début calme et une fin plus brutale, l’idée c’était de faire comprendre que le calme peut vite être perturbé par la force des éléments ?

Harvey : Peut-être. En tout cas, l’idée est toujours liée à la mer. Quand tu écoutes ‘Calme et Tempête’, tu t’imagines sur l’eau puis une bourrasque arrive… L’idée était de créer des ambiances !


‘James’ est surprenante avec du chant clair et ce feeling à fleur de peau, on dirait une chanson de marin, c’était votre idée en la composant ?

Elie : En fait, ‘James’, c’est l’histoire d’un marin sur terre et bourré qui n’arrête pas de parler de son meilleur ami James… et finalement, James, c’est lui (NdStruck : il montre la bouteille de St James) ! Voilà toute la subtilité (Rires) !

Harvey : Et donc avec ce titre qui raconte l’histoire d’un marin bourré, il est normal de retrouver cette idée de bar, un peu folk…


Il est important pour nous que les gens comprennent l’ambiance dans laquelle nous voulions les emmener.


A présent quels sont vos objectifs, tourner encore et toujours et porter la bonne parole musicale je suppose ?

Harvey : Avant toute chose, j’aimerais que les gens comprennent bien le concept de l’album. C’est très important et je te remercie de nous donner la parole pour en parler. Il est important pour nous que les gens comprennent l’ambiance dans laquelle nous voulions les emmener.
Ensuite, il y aura bien sûr les concerts pour faire connaître cet album dont nous sommes très fiers. Et puis ensuite, pourquoi pas essayer de faire des festivals en 2019 ou 2020. Il y a plein de choses qui se passent en France, c’est complétement dingue : il y a des dates partout, il y a des milliers de festivals, c’est génial ! Il y a une vraie effervescence !


Comment vous situez vous dans la scène française actuelle, elle a pas mal changé ces dernières années, vous vous y retrouvez ?

Elie : En fait, on ne connaît pas trop les gens…


Et ça ne va pas être un handicap ?


Elie : Oui et non, parce que nous connaissons certaines personnes qui sont encore dans le milieu qui nous connaissent et qui vont nous faire jouer.

Harvey : Et qui nous font jouer parce qu’on a déjà des trucs de prévus…

Elie : Mais c’est en jouant qu’on va se faire connaître !

Harvey : Tu parlais de la scène actuelle, je suis hyper impressionné par tous ces groupes qui existent que ce soit des gros qui tournent depuis des années et des nouveaux qui sont géniaux.


Notre kiff c’est la musique, on s’est rendu compte en avril en revenant dans le camion de Rennes que c’était ce qui manquait à nos vies.





Et ça ne va pas être compliqué de se refaire sa place au milieu de cette scène en repartant quasiment de zéro ?

Harvey : Ce n’est pas grave ! Franchement, on n’a qu’une vie…

Elie : … ça fait partie du jeu !

Harvey : Nous ne savons pas si notre musique va plaire et jusqu’où elle va nous mener mais en tous cas, on a envie. Notre objectif est de faire quelques bons festivals et vivre cette ambiance qui est unique.
Et puis de toute façon, notre kiff c’est la musique, on s’est rendu compte en avril en revenant dans le camion de Rennes que c’était ce qui manquait à nos vies.


On a commencé par la question qu’on vous a trop souvent posée, au contraire, quelle est celle que vous souhaiteriez que je vous pose ?

Harvey : Je ne sais pas !


Apparemment, vous calez… je vous propose que pour la sortie du prochain album, il en est question déjà d’un prochain ?

Harvey : Oui mais avant cela, on va sortir un titre en janvier. On a enregistré une reprise d’un chanteur américain très célèbre. Tout est enregistré, il ne manque plus que les voix d’Elie à terminer. Il y aura cette première actualité début d’année.
Et pendant qu’Elie ira enregistrer ses voix pour ce titre, nous, pendant ce temps-là, on va enregistrer le reste…





Donc je vous propose qu’on se donne rendez-vous l’année prochaine pour parler de ce futur nouvel album et nous commencerons cette interview par la question que vous souhaiteriez que je vous pose…

Harvey : (Rires) Ça marche !

Elie : Merci beaucoup !


Merci à Noise...


Plus d'informations sur https://www.facebook.com/forestinblood
 
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