Pour sa deuxième journée
l’Alcatraz a encore vu grand. En ce 11 Aout ce ne sont pas moins de 15
formations qui vont s’enchainer sur les deux scènes, la Swamp intérieure et la
Prison extérieure, sans pause ni relâche en mettant les forces de ceux qui
veulent tout suivre à rude épreuve. Mais personne n’a envie de se plaindre et
dès le milieu de la matinée les festivaliers sont prêts pour ce marathon.
La plaine est en effet bien
pleine alors qu’il est à peine 11h pour accueillir Fozzy la formation américaine emmenée par le catcheur Chris Jericho.
Le public est séduit par son heavy métal moderne et accrocheur et surtout par
le sens du show d’un Chris véritable pile électrique et énorme frontman dans la
lignée des grands de la scène heavy. D’entrée avec ‘Judas’ le groupe balance
son nouveau single et fait un carton. Vocalement Chris envoie du lourd avec sa
voix puissante et musicalement on ne peut qu’être séduit par la force mélodique
du titre. Dans la même veine ‘Drinking With Jesus’ est tout aussi efficace, le
refrain est énorme et porté par des chœurs et la sauce musicale est puissante.
Le concert prend un tour fun quand sur ‘Burn Me Out’ Chris va faire un tour
dans le public, allant tout au bout de la fosse et grimpant même en haut de la
scène VIP dans un esprit show à l’américaine. Ce faisant il se met le public
dans la poche et la fin du concert va être brulante avec notamment un ‘Lights
Go Out’ costaud ou le très efficace ‘Sandpaper’. Fozzy a proposé une prestation énergique, le public a apprécié cet
instantané d’un métal américain dans toute sa force et sa splendeur.


Avec Crisix
la nouvelle génération thrash prend d’assaut la Swamp pour y lancer les
hostilités avec férocité. Dans l’esprit de ses compatriotes d’Angelus Apatrida
et avec le côté mosh d’un Anthrax la formation fonce droit devant elle et met
le feu partout. Cela va se confirmer cash, les espagnols montrent qu’ils sont
un concentré d’énergie brute, un bâton de dynamite qui explose à la tronche
d’un public encore assez observateur. Le son est énorme et on apprécie des
riffs bien thrash. La suite confirme, le ton est ultra speed et on pense à
Overkill ou Death Angel. Avec ‘G.M.M.’
le feu va prendre, le côté mosh fait des ravages et le petit tour dans la fosse
d’un des guitaristes fait son effet. Cette décharge électrique fait bouillonner
la fosse. Sur ‘Get Out Of My Head’ Julian demande au
public de se mettre à genoux pour mieux exploser sur cette tuerie thrash incisive.
La fin de concert est furieuse avec un medley de classiques du thrash et un
final énorme sur ‘Ultra Thrash’ qui verra Julian allez chanter dans la foule
dans un slam sympathique au milieu d’un pogo intense. Crisix a fait parler la poudre avec force et confirme qu’il est un
sacré bon client en matière de speed thrash.


Trois ans après son précédent
passage Armored Saint est de retour
à l’Alcatraz. Depuis le groupe américain s’est fait discret, il n’a pas de
nouvel album et tourne juste pour se faire plaisir. Ce qui est rare est
précieux et la foule est au rendez-vous pour apprécier ce heavy métal mélodique
racé et intelligent porté par la voix puissante de John Bush. Le groupe va
proposer un joli best-of en proposant au moins un titre de chacun de ses 7
albums. D’entrée et intelligemment le
Saint balance un de ses plus grands titres avec ‘March Of The Saint’. Le public
est sous le charme de la voix de Bush et apprécie une musique puissante et un
refrain en or. Juste derrière le groupe pioche dans ses 2ème et 3ème
albums et balance avec ‘Long Before I Die’ et ‘Chemical Euphoria’ des claques
heavy qui font leur effet. Le concert est brillant, on ne peut qu’admirer la
justesse technique des musiciens et avec ‘Reign Of Fire’ puis ‘Last Train Home’
et ‘Pay Dirt’ le carton est total. Entre puissance métallique et émotions à
fleur de peau le groupe montre une classe certaine. La fin de concert est déjà
proche et avec les énormes ‘Symbol Of Salvation’ et ‘Win Hands Down’ le public
est en liesse et fait un triomphe au groupe. Le final sur ‘Can U Deliver’ avec
Chris Jericho en invité fait lui aussi un tabac et achève le concert en beauté.
Armored Saint a assuré une
prestation de grande classe, il nous a permit de retrouver un John Bush trop
rare et d’apprécier une belle leçon de heavy métal mélodique.


Avec Act Of Defiance la Swamp accueille un
de ses supers groupes dont les américains sont friands. Il s’est formé sous l’impulsion de Shawn
Drover et Chris Broderick en 2014 quand les deux musiciens ont quitté Megadeth.
Ils se sont alliés à Henry Bonner pour proposer un mixe de thrash et de
métalcore, dans l’ère du temps métallique. Malgré ce CV la tente est
peu remplie, pas mal de gens faisant une pause entre deux groupes de la
Prison. Les absents n’auront pas tort pour une fois. Sans guère de
passion le groupe va assurer le minimum syndical et surtout ne va pas réussir à
sortir du lot avec une musique convenue. D’entrée pourtant le côté thrash avait
bien lancé un premier titre costaud. A la gratte Broderick fait le show et
montre une sacrée technique sur chaque riffs et soli. Au chant Bonner est dans
un ton classique avec un ton éraillé bien puissant. Mais la sauce ne va jamais
vraiment prendre, Broderick donne l’impression de jouer pour lui dans son coin
sans cohérence avec ses camarades. Et si
un titre comme ‘Legions Of Blind’ avec son côté thrash a fait le taf le groupe
tombe trop souvent dans le déjà entendu pour convaincre. Au final Act Of Defiance aura été une
déception, le peu d’ambiance dans la tente n’ayant sans doute pas aidé
également les musiciens à se transcender.


Par contre
en face pour Battle Beast l’ambiance
est au rendez-vous, la formation finlandaise a de nombreux fans et ceux-ci sont
déjà massés devant les barrières. Le
groupe a le vent en poupe avec son heavy teinté de power porté par la voix
puissante de Noora Louhimo. Et même le renvoi de son compositeur principal,
Anton Kabanen, n’a pas freiné sa progression. "Bringer Of Pain" confirmant la
facilité du groupe à proposer des titres puissants et mélodiques. D’ailleurs
cet album sera largement à l’honneur avec 7 titres. Le groupe va en balancer
trois d’un coup pour démarrer. La sauce prend de suite avec ‘Straight To The
Heart’ On sent les musiciens heureux d’être sur scène comme libérés, le ton est
speed et au chant Noora impressionne par son ton puissant proche de Doro.
‘Bringer Of Pain’ est tout aussi puissante comme un exocet tandis que ‘Familiar
Hell’ se fait plus accrocheur avec un petit côté pop plaisant. Par la suite le
bien speed ‘Let It Roar’ extrait du 2ème album fait un joli carton,
le public est au taquet et apprécie ce moment de heavy. Issu du même album
‘Black Ninja’ est un tube parfait avec un chant posé parfait et une superbe
montée en puissance. Dans la 2ème partie les titres récents comme
‘Lost In Wars’ ou ‘Bastard Son Of Odin’ auront fait leur effet tandis que
‘Touch In The Night’ cartonnait avec ce ton accrocheur porté par le clavier. Le
final se fera sur un titre du dernier album, ‘Beyond The Burning Skies’, son
ton speed entrainant achevant les hostilités avec brio avec une nouvelle
prestation vocale splendide. Battle Beast peut survivre sans son ancien
compositeur, il l’a prouvé avec classe et a ravit un public heureux de cette
belle fête heavy.


Dans la
swamp place au stoner métal avec Orange
Goblin. Avec plus de 20 ans de carrière les anglais sont de sacrés
références et la foule est présente dans la tente pour leur donner l’accueil
qu’ils méritent. Le tout frais sorti "The Wolf Bites Back" a confirmé le groove
et le feeling d’un quatuor généreux et doué pour entrainer son auditoire loin
des considérations matérielles dans un univers enfumé et graisseux. Précédé par
deux extraits d’AC/DC le groupe va faire un carton d’entrée avec le tout récent
‘Sons Of Salem’. L’ambiance est énorme, le public est revenu en force
dans la Swamp et profite à fond de ce son gras portée par la voix granuleuse et
teintée de bourbon de Ben Ward. Le titre envoie du lourd et ce groove heavy
nous renvoie à la grande époque de Rainbow ou Sabbath avec des soli de feu. La
totalité de ce concert va être brillante et prenante, le très court ‘The
Devil’s Whip’ est une claque avec un feeling hard rock que n’aurait pas renié
Motörhead. Derrière l’antique ‘Saruman’s Wish’, extrait du 1er album
nous ballade dans un son desert rock avec classe. Ensuite en vrac on aura
apprécié le groove de ‘The Wolf Bites Back’ confirmant la force du nouvel album
ainsi que ‘Scopionica’ parfait moment d’un stoner rock chaud comme l’enfer.
Enfin le très heavy ‘Red Tise Rising’ a achevé les hostilités en beauté. La
fosse aura été en fusion bien plus d’une fois et la sueur se sentait fortement
après le concert. Orange Goblin est
un monstre heavy qui a tout ravagé sur son passage ave classe et férocité, sa
prestation restera dans les plus bouillantes de ce week-end.


Pour la
suite place au rock’n’roll avec l’arrivée de Phil Campbell and The Bastards Sons. L’ex guitariste de Motörhead a
choisit de repartir sur les routes suite à la dissolution de la légende du hard
rock fin 2015. Après quelques concerts il a réunit un line-up pour proposer de
nouvelles chansons. On retrouve ses trois fils, Todd, Dane et
Tyla pour une jolie réunion de famille. Au chant il a fait appel à Neil Starr
et ce petit monde déjà sorti un Ep puis un premier album, "The Age Of
Absurdity", en début d’année. Cette belle troupe va donner un concert plein de
cette énergie rock pour le plus grand plaisir d’un public ravi de retrouver
Campbell. La set list va s’équilibrer entre titres de l’album et classiques de
Motörhead et faire un carton. ‘Big Mouth’, ‘Freak Show’ ou ‘Welcome To Hell’ et
‘Dark Days’ sont d’excellents moments de rock faits pour taper du pied avec une
nervosité toute rock’n’roll. A côté le groupe va nous régaler avec des
classiques comme ‘Rock Out’, ‘Going To Brazil’ ainsi que ‘RAMONES’ et ‘Born To
Raise Hell’ qui voit Chris Jericho revenir au chant. La prestation est bonne,
Starr chante avec énergie et musicalement les fistons sont doués, on sent chez
eux un potentiel certain pour le hard rock vintage. En fin de concert ‘Silver
Machine’ reprise à Hawkwind est l’occasion d’un hommage appuyé à Lemmy puis
‘Aces Of Spades’ vient conclure les
débats sous les vivats d’un public heureux. Lemmy peut être fier de la relève, Phil Campbell and The Bastards Sons a donné
une splendide prestation. Cette nouvelle aventure rock démarre de
la meilleure des manières et il ne fait guère de doutes que pas mal de
gens se déplaceront pour aller saluer cette équipe sur la tournée à venir en
salle.


L’atmosphère
va changer dans la Swamp avec la venue
de Solstafir. Les islandais sont
passés maitres depuis plus de 15 ans dans un post métal atmosphérique d’une
noirceur absolue avec un travail sur les ambiances de toute beauté. Dans la
salle le climat est calme et recueilli, les fans sont prêts à voyager avec le
groupe. D’entrée avec l’intro Nattfari le ton est posé, le séjour en terre
islandaise débute et la montée en puissance prend aux tripes pour éclater sur
l’arrivée des musiciens avec ‘Silfur-Refur’. Là on ne peut que s’incliner
devant la classe de ce groupe à part, on est transporté dans un univers
mélancolique à fleur de peau. Addi avec son chant profond et plaintif est un
parfait conteur qui vit sa musique et ses textes avec une puissance d’âme rare.
Le long de cette heure de concert le voyage sera total, ‘Isafold’ est une jolie
claque plus courte et portée de ce pur esprit post-rock. ‘Fjara’ et ‘Blafjall’
sont plus longues et mélancoliques, elles montrent une majesté qui prend à la
gorge, le chant plaintif et d’une rare clarté ajoutant à cette ambiance
particulière. On sent une certaine fascination et chacun déguste chaque note
dans une atmosphère éthérée, quasi ésotérique. Addi parle peu mais installe une
réelle complicité avec les gens. Celle-ci sera totale sur le final dantesque
qu’est ‘Goddess Of The Ages’. Au cœur du morceau il va aller faire un tour au
plus prêt du public en marchant sur les barrières puis en slamant dans les
premiers rangs. Avec cette longue pièce finale on atteint le sommet de ce post
rock riche et teinté de nostalgie. Solstafir
a proposé un concert d’une incroyable force. Il a su créer avec le public
un lien fort, une fusion totale au-delà de l’imaginaire pour proposer une des
toutes meilleures prestations du week-end.


Après cette
traversée hors du temps un premier grand nom débarque sur la Prison. Mr Big est une légende d’un hard rock
classieux et mélodique, l’avant-scène est blindée et chacun attends de
retrouver les ténors du groupe, de Paul Gibert à Eric Martin et Billy Sheehan. Personne
ne va être déçu de cette prestation, très professionnels les musiciens vont
ravir le public par leur classe à retranscrire avec précision toute la
subtilité des titres. Au chant Martin est toujours impeccable, à la fois
puissant et accrocheur et à ses côtés le duo ne plaisante et en épate plus par
une technique hors normes. D’entrée ‘Daddy, Brother, Lover, Little Boy’ fait
son effet, la communion avec le public se fait immédiatement et chacun
apprécie ce classique du hard mélodique. Derrière ‘Alive & Kickin’, ‘Take
Cover’ ou ‘Green-Tinted Sixties Mind’ rencontrent le même succès et confirment
la belle aisance du groupe. Après un ‘Price You Gotta Pay’ énergique Gilbert
balance son solo et en épate plus d’un en alliant technique et mélodie sans surenchère.
‘Open Your Eyes’ enchaine puis le 1er grand moment arrive avec la
reprise de ‘Wild World’ de Cat Stevens. Pleine de feeling cette chanson fait un
carton avec un refrain repris en chœur. Dans le final on notera un excellent
solo de basse de Sheehan et l’autre grand moment avec la ballade ‘To Be With
You’ qui reste une des plus connues et qui aura fait fondre quelques cœurs de
métalleux endurcis. Mr Big a montré
une forme éclatante, il a signé une prestation de premier ordre. Devant de tels
virtuoses on ne peut que s’incliner avec respect.



Dans la
swamp le ton va être bien plus virulent avec la venue de Municipal Waste. En matière de crossover thrash déglingué et engagé
les américains comptent parmi les patrons du genre et la tente s’apprête à être
furieusement remuée par une armada de fans prêts à en découdre dans la bonne
humeur. Parler de folie pour ce qui va suivre n’est pas exagéré tant l’ambiance
va être intense. Dès l’entame de ‘Breathe Grease’ c’est le feu avec des circle
pit furieux. Le groupe défonce tout sur son passage avec ce pur thrash typé
années 80 entre Anthrax et Suicidal Tendencies. Les titres vont s’enchainer à
tout allure, ‘Mind Eraser’, ‘You’re Cut Off’ ou ‘Unleash The Bastards’
cartonnent. Les slamers volent dans tout les sens et la sécurité est fortement
mise à contribution pour réceptionner ce monde bien énervé. ‘Saditistic
Magican’ puis ‘Beer Pressure’ voient la folie monter d’un cran dans une fosse
transformée en tourbillon par les circle pit incessants. Tout le concert va
rester dans ce ton furieux, le groupe balance quelques autres balles comme ‘I
Want To Kill The President’ ou ‘The Thrasin’ Of The Christ’ qui ne font pas de
quartiers. En fin de concert il achève son monde avec un ‘Born To Party’
explosif. Pas moins de 20 titres auront été joués dans ce qui restera comme le
plus grand délire de ce festival. Municipal
Waste aura fait un sacré triomphe avec son thrash incisif, il ne fait pas
de doutes que cette prestation aura laissé des traces parmi pas mal de fans qui
ont tout donné comme rarement on l’avait vu à l’Alcatraz.

Après cette démonstration
de force la Prison accueille Epica.
Les patrons du métal symphonique achèvent un très long cycle qui les a vus
sortir "The Holographic Principle" en 2016 puis un Ep. Cette ère aura été celle
de la consécration avec des grandes dates et un succès jamais démenti. Avant
une pause méritée on les retrouve sur la plaine de l’Alcatraz et la foule est
au rendez-vous compactée devant la scène pour ne pas en perdre une miette. La
première partie du concert va voir le groupe se concentrer sur ces deux
derniers disques. Avec d’abord ‘Edge Of The Blade’ il fait un carton. Simone
est rayonnante et chante toujours aussi bien avec cette puissance qu’on lui
connait et à côté on apprécie le meilleur d’un métal symphonique puissant et
mélodique. ‘The Essence Of Silence’ enchaine avec la même grâce teintée de
force. Le son est parfait et on apprécie les passages aux guitares et claviers
et l’élégance vocale de Simone. La pyrotechnie
est de sortie et chauffe les premiers rangs. ‘Victime Of Contingency’ montre la
face quasi death métal du groupe.


Ensuite que ça soit avec ‘Ascension’,
‘Dancing In A Hurricane’ ou ‘Unchain Utopia’ le groupe épate par sa justesse et
sa capacité formidable à mixer angélisme et puissance brute. Après cette
belle démonstration de la force du répertoire récent Epica va repartir dans le
passé. ‘Cry For The Moon’ est accueilli avec passion et reste un de ses plus
grands morceaux et du métal symphonique avec sa mélodie parfaite. ‘Sancta
Terra’ et ‘Consign To Oblivion’ cartonnant de la même manière. Enfin extrait du
dernier album ‘Beyond The Matrix’ se fait une belle place au milieu de ces hits
et devrait garder sa place dans les set list notamment grâce à sa force
symphonique et son refrain parfait chanté par une Simone au sommet de son art. Epica a donné une ce soir une
prestation de haute volée. Le groupe néerlandais a rencontré un succès énorme
auprès d’un public et bien chaud. Il a confirmé son statut de prétendant à être
tête d’affiche des plus grands festivals avec un sacré brio.


Dans la
swamp on retrouve un des patrons du métal américain avec Devildriver. Cela fait plus de 15 ans que Dez Fafara et sa bande
mixent avec intelligence groove métal avec une bonne dose de death et cela a
donné des disques furieux et des prestations intenses. Récemment le groupe
s’est adonné à l’exercice du disque de reprises avec "Outlaws ‘til The
End : Vol 1" sur des classiques de la country. C’est devant un public
fourni et motivé malgré l’enchainement des concerts que Dez et sa bande
débarquent. Pour ce concert le groupe va jouer une certaine sécurité et ravir
ses fans en allant surtout piocher dans ses deux premiers albums. Ce faisant il
va mettre le feu à la fosse d’entrée en balançant des missiles comme
‘Grindfucked’ ou ‘End Of The Line’.
Fafara est en forme et va chercher le public. Le son est costaud et on
apprécie la puissance de ce métal moderne qui évite les clichés inhérents au
genre. Les circle pit
se multiplient et une fois de plus la sécurité ne chôme guère face aux
slameurs qui déboulent du pit. Dans la suite du concert ‘Cry For Me Sky’ fait
un carton avec son ton death metal tandis que ‘These Fighting Words’ fait son
effet avec un bon petit groove. En fin
de concert ‘I Could Care Less’, ‘Clouds Over California ou ‘The Moutain’
achèvent les hostilités avec une force qui ne se sera jamais démentie. Devildriver a balancé une prestation de
haute volée en nous faisant déguster le meilleur de son art pour le plus grand
plaisir d’un public très chaud.

Sur la
prison la pression monte pour les amateurs de black métal, Dimmu Borgir est enfin de retour aux affaires et chacun est curieux
de voir comment le groupe a évolué. Avec "Eonian" les norvégiens ont montré une
facette plus symphonique que jamais pour un résultat majestueux et où le black,
même plus discret, reste présent. Pour cette tournée le groupe a bien fait les
choses, le décor est sobre avec juste quelques pentacles, le tout sera magnifié
par des lumières superbes. Les musiciens sont maquillés avec un soin
particulier comme à leur habitude. D’entrée ‘Eonian’ est mis à l’honneur avec
ces deux premiers titres. ‘The Unveiling’ et ‘Interdimensional Summit’ éclatent
de milles feux dans le contexte live. Shagrath se pose en maître de cérémonie,
conteur d’une messe noire et chacun est fasciné par cette force noire et symphonique.
On y ressent toute une force malsaine dans les chœurs et ces passages épiques
très travaillés. Le public est sous le charme vénéneux du groupe et
l’atmosphère se fait à la fois brulante et recueillie. Dimmu enchaine avec deux
titres d’un "In Sorte Diaboli" un peu oublié. ‘The Chosen Legacy’ et ‘The Serpent
Offering se chargent de nous rappeler que le disque était déjà teinté de cette
force symphonique. En live le résultat est brillant avec en outre une puissance
de feu qui rappelle que le groupe sait toujours balancer de bonnes décharges
black.


Décidément culotté Dimmu Borgir ressort deux
titres d’un "Abrahadabra" tout aussi négligé et ‘Gateways’ puis ‘Dimmu Borgir’ ne
font pas de quartiers. La 2nde étant même un sacré moment de
violence brute qui n’a épargné personne. Avec ‘Puritania’ puis ‘IndoctriNation’
on revient vers les années de gloire quand le groupe bousculait la scène
extrême avec l’énorme "Puritanical Euphoric Misanthropia". Dans des versions
différentes de l’album ces titres restent des monstres du genre avec une
emphase certaine et une âme noire délicieuse. Le nouvel album est à l’honneur derrière.
‘Council Of Wolves And Snakes’ confirme son potentiel, il possède ce charme
occulte intense avec ses chœurs, ce passage parlé et cette force symphonique
teintée de black. ‘Archaic Correspondance’ éclate à la face du public avec rage
et confirme que le groupe reste ancré dans la plus obscure et violente des
musiques. Le concert va s’achever avec deux derniers grands titres, ‘Progenies
Of The Last Apocalypse’ demeure un morceau essentiel et voit le groupe donner
le meilleur de lui-même. Enfin ‘Mourning Palace’ repart loin dans le passé et
achève de scotcher un public fasciné par la force du spectacle. Dimmu Borgir
effectue un joli retour en grâce avec cet album et cette tournée, il fait taire
les septiques en tout genre avec une classe impressionnante.

Le black
reste à l’honneur dans la swamp avec l’arrivée de Satyricon. Les norvégiens sont attendus tant on connait leur aura
mystique et leur capacité à mêler à la violence de leur musiques des ambiances
sombres et occultes. L’ambiance est glaciale quand l’intro retentit, tout
est parfait pour la célébration. Devant un public calme et attentif Satyr,
Frost et leurs compères vont donner une leçon d’une intensité incroyable.
‘Midnight Serpent’ entame les hostilités. On y apprécie cet esprit tiré des
ténèbres porté par un Satyr au charisme fort dont se dégage une aura noire impressionnante. L’intensité est tout aussi forte avec ‘Our World,
It Rumbles Tonight’ puis ‘Black Crow On A Tumbstone’. Le groupe fait s’abattre
sur le public une puissance énorme et l’entraine dans les confins de l’âme
humaine. Avec ‘Deep Calleth Upon Deep’ puis ‘Now, Diabolical’ il dégaine
l’artillerie lourde avec deux hits à la fois intenses mais accrocheurs avec un côté
rock et des refrains irrésistibles. A ce niveau là ‘To Your Brethren In The
Dark’ est aussi un bon cru mais avec une force black énorme et un chant vicieux
délectable. La fusion avec le public est totale et chacun apprécie cette
prestation brulante. La fin de concert va être royale, ‘Dissonant’ puis ‘Mother
North’ sont superbement accueillis et l’immense ‘The Pentagram Burns’ fait un tabac,
ce titre restant un classique du groupe. Enfin ‘Fuel For Hatred’ et sa violence
jouissive’ puis ‘KING’ achèvent une prestation splendide. Satyricon a été une parfaite tête d’affiche pour la Swamp. Il a
impressionné par sa capacité à être d’une violence
impitoyable tout en possédant une face accrocheuse.

Pour pas mal
de gens la journée a été bien remplie et s’arrête là mais il reste encore pas
mal de public pour aller acclamer la tête d’affiche de la journée, Limp Bizkit. Annoncé tardivement la
présence de la légende néo américaine a pu en surprendre quelques uns ancrés
dans un métal plus traditionnel. Porté par un Fred Durst très bavard le groupe
va surtout mettre à l’honneur le répertoire des autres avec pas mal de petits
bouts de reprises de standards. Cela va donner une prestation assez hachée et
soyons francs assez médiocre pour une tête d’affiche. Le parterre se vide peu à
peu au vu de l’heure tardive et les seuls les fans les plus courageux
écouteront en vrac ‘Take A Look Around’ ou la reprise des Who, ‘Behind Blue Eyes’.
La journée a
été globalement parfaite avec son lot de grands concerts et la prestation
moyenne d’un seul groupe n’entachera pas un très bon bilan. Il reste une
journée et au vu du programme il y a de quoi avoir le vertige mais aussi de
l’appétit.