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TITRE:

PAPA ROACH (23 OCTOBRE 2014)


TYPE:
INTERVIEWS
GENRE:

NEO/NU METAL



Jerry et Tobin se livrent à Music Waves pour parler de leur tout dernier projet, F.E.A.R, dans une ambiance hyper décontractée, franche et sincère...
PHILX - 11.03.2015 -
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Alors que Jacoby est dans une forme olympique pour la promo du nouvel album du groupe, "F.E.A.R", à la veille de partir tourner avec In Flames, nous nous posons tranquillement avec Tobin et Jerry, particulièrement ouverts pour nous parler de l'album qui risque d'être un élément incontournable dans la carrière du groupe.


3eme fois que nous nous rencontrons en 4 ans (2010 pour la sortie de Metamorphosis, 2012 pour The Connection). On dirait que le groupe n'arrive pas à se poser....

Tobin : Et encore, je crois que pour ce dernier album, c'est la première fois qu'on a autant de temps pour nous ! Quand la tournée de "The Connection" a pris fin, chacun est rentré chez soi. On ne s'est pas beaucoup vu pour écrire comme on le fait en général avant de re-rentrer en studio. Cette fois-ci, on avait juste prévu les dates d'enregistrement, on s'y est pointé, et c'est là qu'on a commencé l'écriture ! (rires)
On s'est aussi pris un peu de temps en plein milieu de la phase d'enregistrement, puis après, on s'est vraiment ressourcé cette fois, on est fin prêt à repartir en tournée !


Vous sortez ce nouvel album, "F.E.A.R.", qui, bien sûr, est un mot, mais il est écrit comme un acronyme (pour "Face Everything and Rise", en opposition au très connu "Fuck Everything And Run"). Est-ce une volonté d'affronter ces deux sentiments : la peur d'une part et la force et la détermination d'une autre ?

Tobin : Oui, c'est exactement l'effet voulu dès le début. Tu sais, quand on s'est enfermé dans le studio d'enregistrement, on avait mis du papier blanc partout sur les murs pour que Jacoby puisse écrire ses paroles au fur et à mesure. Il nous avait donné l'impression d'être très inspiré et qu'il allait écrire dans tous les sens, mais tout ce qu'il a écrit et qui soit vraiment resté, c'est "F.E.A.R" (rires). On était tous intrigué et il nous a donné la signification genre "Ne vous inquiétez pas, vous allez voir que ça va avoir du sens bientôt..." On lui a fait confiance, et quand on a posé cette chanson, vers la fin de la phase d'enregistrement, ça a pris tout son sens, ça a tout simplement parfaitement collé avec toutes les autres chansons. Il était évident qu'on appellerait l'album comme ça. En substance c'est ça, faites face à vos peurs, créez votre propre signification de l'Espoir, transformez ce qui est négatif en une énergie positive... "Rassemble tes merdes et bouge ton cul, mec !", tu vois ce que je veux dire ?


Alors, le son de Papa Roach n'est pas très différent dans cet album, et les mélodies sont plutôt simples, et directes. Est-ce un choix délibéré d'alléger la musique pour que le sens soit plus mis en valeur ?

Tobin : Ouais carrément. On le fait bien. Tu sais, souvent les meilleures chansons sont basées sur des mélodies très simples, qui imprègnent facilement. On n'essaye pas d'être progressif. Je me suis fait la même réflexion, que ces chansons sont très directes et plutôt simples, mais c'est dû au fait qu'on n'a pas sur-réfléchis à ces compos. Je n'ai pas peur de dire que certaines sont même assez Pop : il y a un couplet, puis un putain de refrain, on fait ça deux fois, puis au milieu on inverse ! Tu peux détester ça, hein, mais t'aimerais composer des chansons comme ça aussi ! (rires) On se sent bien quand on les joue, c'est ce qui compte !






Jerry, tu serais à l'origine de l'excellent titre 'Gravity'. Comment est venue l'idée de faire un chant rappé dessus ?

Jerry : Ouais, j'ai effectivement eu l'idée de départ, mais je n'avais pas tous les éléments en tête. Je n'avais pas imaginé que le chant serait rappé. Tobin m'a filé un coup de main pour l'étoffer, avancer dans la progression générale du titre. Une fois balancée à Jacoby, on a entendu la version rappée. Perso, je n'y croyais pas vraiment...

Tobin : Moi non plus, je pense que ce n'était pas vraiment ce qu'on aurait voulu au départ...

Jerry : Ouais, puis on a pas mal bossé sur celle-ci quand même. Quand on y a ajouté ce qu'il fallait pour en faire un titre complet, elle sonnait tellement différemment des autres, elle avait ce quelque chose de spécial, Jacoby le premier voulait en faire un titre à part. On a entendu ce refrain de tueur, et on s'est facilement fait à l'idée que c'était un excellent titre. Puis notre producteur a eu l'idée de faire venir Maria (Brink, de In This Moment) parce que son groupe était en studio aussi à ce moment-là, et ça a super bien marché, elle déchire cette nana.


Justement, cette surprise et nouveauté en font notre titre préféré de cet album...

Jerry : Tu sais quoi, je pense que c'est notre préféré à nous tous aussi. C'est le genre de chanson qu'on veut absolument que tout le monde entende, ce sera certainement un de nos premiers singles de cet album.


A l'écriture des paroles, Jacoby a voulu partager des moments très sombres de sa vie dans cette chanson. Pour nous, c'est dans ce genre de titres, bourrés d'émotion et de peine, que Papa Roach excelle, quand vous osez sortir de votre périmètre de sécurité... Pourquoi ne pas essayer de vous jeter à l'eau complètement et de composer un album entier de chansons qui vont chercher aussi loin ?

Jerry : Tout à fait, et je pense que c'est ce que le futur nous réserve... On a déjà parlé entre nous de "Qu'est-ce qu'on va faire prochainement ?" J'y pense sans arrêt, Jacoby aussi sans aucun doute, mais qui peut dire ce qu'il va se passer d'ici deux ans ? Le monde change tellement vite, quelque chose peut se passer et nous inspirer très fortement.





Les thèmes abordés dans cet album sont toujours piochés dans ces moments de vie, plus douloureux que joyeux. Il débute avec ce titre très sombre "Face Everything And Rise", comme une sorte de musée des horreurs posé dans un cimetière sur gamme mineure, d'ailleurs sans surprise, les chansons suivantes sont nommées "Skeletons", "Broken as me"... Les titres suivant font apparaitre des notions comme : "Love", "Hurt", "Never", "War", "Devil", "Warriors", "Hope"... Comme si tout démarrait d'un constat très sombre d'un monde dévasté, mais une fois le "Devil" identifié, une immense colère s'élève et vient alors la hargne et la détermination...

Tobin : C'est exactement ça. Quand on se réunissait avec Jacoby pour donner une direction à cet album, il répondait du genre "la lumière au bout du tunnel". C'est un album plein d'espoir, assez spirituel dans ce sens.

Jerry : Puis c'est la première fois qu'il compose un album sobre. Il avait pleinement confiance en ce qu'il voulait, et il savait qu'il ne voulait pas écrire sur des sujets joyeux, ce n'est pas intéressant. Il tient bon, malgré ses démons internes, et il veut extérioriser ces sentiments. Beaucoup de gens traversent ce genre de phases, mais sans vouloir se positionner comme un donneur de leçon, ça a un effet cathartique. C'est aussi une constante dans la musique de Papa Roach, on parle à nos fans et ils se retrouvent dans nos textes.


Nous en parlions avec Leigh, le chanteur de Pop Evil qui nous disait avoir des fans qui allaient le voir disant "Cette chanson m'a sauvé". C'est une immense responsabilité que vous avez en tant qu'artistes, de parler à une majorité d'ados (mais pas que) qui s'identifient à vos textes... Vous en avez conscience ?

Tobin : Nous n'avons jamais voulu le faire intentionnellement, mais dès notre premier album, quand "Last Resort" est sorti, ou "Broken Home", ça a eu un très gros impact, parce que ça a touché beaucoup de monde. Et dans chaque album, il y a toujours eu un ou deux titres qui touchaient profondément les gens. La connexion avec notre public est tellement plus forte quand on aborde ces thèmes, savoir qu'on touche ces gens au plus profond fait que ça prend tout son sens.


On a parlé du tournant dans l'évolution de cet album, la chanson "Devil" dans lequel vous dites "Je sais maintenant qui tu es"... Qui est-il ?

Jerry : C'est à l'auditeur d'identifier son propre Diable. Jacoby a identifié le sien...

Tobin : On a tous un petit diable sur l'épaule, qui affronte l'ange au quotidien. Il y a plein de trucs que j'aimerais faire mais que je ne devrais pas faire. Tu vois, moi, j'adore piquer des trucs... (rires)


Donc vu la construction de cet album, et malgré ses 3 quarts plutôt sombres et torturés, on peut dire que c'est un album très positif en fin de compte...


Jerry : Comme tu l'as dit, les titres tendent à peindre un décor dévasté mais sous tout ça, il y a une fleur qui pousse...





Cet album a été enregistré au Hideout Recording Studio (Ozzy, Five Finger Death Punch, In This Moment). Vous dites être entrés sans une seule ligne écrite ? C'est un luxe aujourd'hui quand on sait ce que ça coûte !

Tobin : On n'avait aucune idée concrète et aucune attente non plus. Ça a été un peu dur au départ de se faire à cette idée, puis tout ce qu'on nous demande c'est d'écrire des putains de chansons ! Ce n'est pas si dur d'écrire des putains de chansons ! (rires). On fout des idées ensemble, on échange dessus, sans sur-réfléchir. "Broken As Me" a été la première chanson bouclée, puis les autres sont arrivées comme dans un effet boule de neige. Le temps qu'on ose proposer toutes ces idées qu'on avait en tête et qui pouvaient marcher... Et "Devil" est arrivée lors d'un jam à Vegas, au milieu du désert. On a utilisé pas mal de technologies dans le studio, on n'avait aucun de nos instruments. On n'a utilisé aucun de nos amplis, on était sur un pro modeling amp, là on s'est vraiment amusé avec ce matos alors qu'on avait l'habitude d'être super exigeant sur nos conditions.


Le logo du groupe a de nouveau changé pour se rapprocher légèrement de l'ancien, mais pourquoi jouer avec cette identité ?


Jerry : En fait, on s'est rendu compte que le logo qu'on avait essayé pour l'avant-dernier album ne fonctionnait pas si bien et qu'on voulait l'adapter légèrement, revenir à quelque chose de plus familier. T'en penses quoi ?


Personnellement, je suis attaché à l'identité graphique première du groupe, quand le logo n'était qu'une sorte de gribouillis à la main...

Tobin : Oh, un puriste ! J'en ai rêvé de ce logo tel qu'il était au début, et j'en parle autour de moi pour savoir s'il ne faudrait pas le faire revenir...


Vous partez demain pour tourner avec les géants d'In Flames. Quel est votre état d'esprit aujourd'hui ?

Jerry : En ce moment, on est à fond dans ce nouvel album, on va jouer avec des vrais metalleux, et on va faire ce que Papa Roach fait de mieux pour gagner un public. Ça ne devrait pas être compliqué, mais il faut qu'on arrive à se démarquer.


Un dernier mot pour vos fans, lecteurs de MusicWaves ?

Jerry : On revient en mars et certainement novembre, on a hâte de vous voir, de jouer nos nouveaux titres pour vous, on aime vraiment particulièrement notre public français.


Plus d'informations sur http://www.paparoach.com/
 
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